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Économie - Conférence

Comment faciliter la vie des PME libanaises

Lors d'une conférence hier, plusieurs représentants de la fonction publique ont déploré les difficultés auxquelles font face les PME libanaises.

Alia Abbas, directrice générale du ministère de l’Économie, lors de la conférence dédiée aux PME libanaises organisée hier. Photo ANI

Malgré le fait que les PME représentent entre 93 % et 95 % des entreprises libanaises et emploient plus de la moitié de la main-d'œuvre du pays, leur développement et leur stabilité financière sont loin d'être acquis au Liban. C'est le constat qui s'est dégagé des nombreuses interventions de plusieurs spécialistes lors de la conférence d'hier dédiée aux PME, organisée à l'hôtel Hilton à Beyrouth pour la deuxième année consécutive par Synergies Events, sous le patronage du ministère de l'Économie et avec l'appui de la Banque du Liban (BDL), du ministère des Télécoms et du ministère des Finances.

Dès leur création, les PME font face à un environnement des affaires difficile, a reconnu Najib Choucair, directeur du département bancaire au sein de la BDL. Le Liban a terminé 126e sur 190 pays dans le dernier classement « Doing business » de la Banque mondiale. « Enregistrer une entreprise prend 20 jours, alors que dans certains pays, cela se fait en une heure sur internet », a-t-il expliqué lors de son discours. Le coût de cet enregistrement peut facilement atteindre 20 000 dollars en frais d'avocat et d'audit. Conséquence, la majorité des entreprises ne sont pas enregistrées, souligne Najib Choucair. C'est l'une des raisons pour lesquelles environ 38 % de l'économie libanaise est informelle, a ajouté de son côté l'économiste Jassem Ajaka.

 

(Pour mémoire : Soutien aux PME libanaises : à quand les actes ?)

 

Accès au financement compliqué
L'accès au financement pour une PME qui cherche à se développer reste également compliqué. « Les banques demandent des garanties immobilières avant tout prêt, ce qui freine le développement des PME », a indiqué Alia Abbas, directrice générale du ministère de l'Économie et qui représentait hier le ministre Raëd Khoury. Selon elle, le défi principal auquel font face les PME est « l'endettement à long terme ». Certains mécanismes ont été mis en place pour contrer ces difficultés par la société semi-publique Kafalat, qui garantit notamment des prêts plafonnés à 400 000 dollars. Mais ces garanties de prêt ont baissé de 24,8 % sur les 9 premiers mois de 2017, totalisant 54,2 millions de dollars.

Les PME souffrent également d'être exclues des marchés publics, alors que l'enjeu est de taille : les dépenses consacrées aux achats de biens et services et aux commandes de travaux publics effectuées par les administrations centrales et le Conseil du développement et de la reconstruction représentent 4 % du PIB. Une exclusion à laquelle le ministère des Finances souhaite mettre un terme, a déclaré George Maarawi, directeur du département immobilier au ministère et qui représentait le ministre Ali Hassan Khalil. Pour faciliter l'accès des PME aux marchés publics, « le ministère assure depuis 2015 des formations techniques avec la Banque mondiale », a-t-il indiqué, ajoutant que « plus de 75 PME en ont profité ».

Du côté du ministère de l'Économie, l'accent est aussi mis sur l'importance de la collaboration avec la Banque mondiale depuis 2015 pour identifier les besoins des PME et des entrepreneurs au Liban d'ici à 2020. Pour Alia Abbas, « il est important que le secteur publique et le secteur privé soutiennent les PME efficaces qui peuvent être compétitives au niveau national afin de créer des emplois ». Le ministère planche notamment sur la simplification des procédures afin de réduire le temps nécessaire à l'enregistrement d'une entreprise.

Également présent à la conférence, le secteur privé a voulu apparaître comme le réel vecteur du changement. « La triste réalité est que ceux qui ont le pouvoir de changer les choses ne font que se plaindre du manque de changement », a lancé Mohammad Fheili, directeur général adjoint de Jammal Trust Bank, en référence aux intervenants précédents. Ce dernier a vanté les mérites de sa banque « au grand cœur » qui soutient les PME ainsi que les micro-entreprises, en leur permettant d'ouvrir un compte pour seulement 5 000 livres libanaises (3,3 dollars), en leur accordant des découverts de 5 millions de livres libanaises (3 320 dollars) et en leur octroyant des microcrédits de 500 dollars pour, par exemple, lancer un petit élevage de poules.

 

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