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Économie - Liban - Conférence

Comment encourager la croissance des PME ?

Une conférence sur le développement des petites et moyennes entreprises au Liban et à l'étranger a permis aux entrepreneurs d'échanger leurs bonnes pratiques pour réussir leur pari.

Un atelier sur le thème « Différents modèles pour accéder aux marchés mondiaux » s’est tenu lors de la conférence. Photo C.Hd

Comment les petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent environ 90 % du tissu économique libanais, peuvent-elles se développer au Liban et à l'étranger ? C'est la question qui a été soulevée par des experts et des professionnels lors d'une conférence sur le sujet organisée hier à l'hôtel Four Season de Beyrouth par la BLC Bank. « La croissance des PME conduit à la croissance de l'économie, ce qui signifie davantage de création d'emplois et des revenus supplémentaires pour le citoyen ainsi que pour l'État », résume d'emblée Nadim Kassar, vice-président et directeur général de la BLC Bank, qui a présenté les différents programmes de soutien aux PME de la banque.

Pourtant, les principaux obstacles à cette croissance ont rapidement été pointés du doigt. Selon l'ancien ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, « il ne suffit pas d'avoir des PME actives, encore faut-il les encourager, leur offrir des incitations économiques et cela requiert des politiques à la fois législatives et fiscales », lance-t-il. « Le Liban est un petit marché, il faut donc surtout s'étendre à l'étranger, et les principaux obstacles restent les règles et les procédures », explique à L'Orient-Le Jour Yolla Sarieddine, directrice générale adjointe de Kafalat, la société semi-publique qui garantit des prêts aux PME.

Car l'un des obstacles cités reste encore l'environnement des affaires. Le Liban était placé à la 126e place sur 190 pays dans le classement 2017 du rapport Doing Business de la Banque mondiale (BM), qui évalue les facilités accordées aux entrepreneurs. Ainsi, trois projets de loi ont été préparés par le gouvernement libanais en collaboration avec la BM pour moderniser la législation concernant respectivement la médiation judiciaire, l'insolvabilité des entreprises et la garantie de prêts. La première permettra aux parties en contentieux d'atteindre un accord suite à une médiation judiciaire. La seconde actualisera la loi qui régit la faillite des sociétés en permettant à ces sociétés en difficulté d'être rachetées dans leur ensemble par un investisseur.

Enfin, la troisième offrira aux entrepreneurs la possibilité d'utiliser des actifs mobiliers (propriété intellectuelle, équipements, véhicules) en garantie d'un prêt bancaire, au lieu d'actifs immobiliers. « Ces nouvelles lois vont améliorer l'environnement des affaires au Liban. Et cela donnera plus confiance aux créditeurs, qui sauront que le risque de perdre de l'argent sera diminué, et donc le coût du prêt pour l'emprunteur va également diminuer », explique Carol Khouzami, spécialiste au sein de la Société financière internationale (groupe BM) à L'Orient-Le Jour.

 

(Pour mémoire : « Les PME paient le prix le plus élevé de la crise économique »)

 

Préparer son projet

Autre obstacle évoqué lors des ateliers, l'accès aux financements. « Les PME qui essaient de lever entre 1 million et 5 millions de dollars, généralement pour s'étendre à l'étranger, sont confrontées à de nombreuses difficultés. De plus, les entrepreneurs trouvent que la procédure de demande de prêt – même pour moins d'un million de dollars – est très longue, or ils doivent être très réactifs au marché pour rester compétitifs », résume Christina Chehadé, en charge de la stratégie et du réseautage de l'antenne libanaise du réseau de mentorat entrepreneurial Endeavor, à la suite d'un atelier avec les entrepreneurs présents. « L'accès aux fonds n'est pas un problème au Liban, les fonds sont disponibles. Mais les entrepreneurs doivent bien préparer leur projet, ils doivent savoir que ce n'est pas suffisant d'avoir une bonne idée », lance Daniel Abboud, membre du conseil d'administration de l'Association des industriels libanais.

La question de la gestion des ressources humaines a également largement été abordée. « Nous avons du mal à trouver des talents. Les candidats manquent d'éthique professionnelle, les universités devraient davantage préparer leur entrée sur le marché du travail », lance une participante aux ateliers organisés lors de la conférence. Finalement, c'est l'accès à ces nouveaux marchés qui pose problème, du fait du coût élevé de l'export. « Il est beaucoup plus rentable de manufacturer ses produits en Grèce pour les exporter vers l'Union européenne, car les coûts d'exportation du Liban sont très élevés vers cette zone, tandis que le Liban peut rester un hub d'exportation pour les pays de la région », recommande une autre entrepreneure présente. Ces débats ont également fait émerger une thématique récurrente dans l'entrepreneuriat : tirer profit de la diaspora libanaise pour se développer à l'international. « La diaspora est présente dans de nombreux pays, il est très facile de se faire de nouveaux contacts à l'étranger. Mais le gouvernement devrait promouvoir davantage les produits libanais à l'international », propose un entrepreneur.

 

 

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