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Appels pour la libération de Suzy, l'une des premières femmes transgenres au Liban

Selon le CLDH, Suzy a été arrêtée à Beyrouth sur la base d'un jugement par contumace prononcé en 2011.

Des appels ont été lancés durant les dernières heures par plusieurs ONG et internautes, réclamant la libération de Suzy, l'une des premières femmes transgenres au Liban, aujourd'hui âgée d'une cinquantaine d'années et n'ayant presque connu que la rue et la prostitution. Photo Facebook/Ameen Rhayem

Des appels ont été lancés au cours des dernières vingt-quatre heures par plusieurs ONG et internautes, réclamant la libération de Suzy, l'une des premières femmes transgenres au Liban, aujourd'hui âgée d'une cinquantaine d'années et n'ayant presque connu que la rue et la prostitution.

"Libérez Suzy immédiatement", "Justice pour Suzy", ou encore "Liberté pour Suzy". Le Centre libanais pour les droits de l'Homme, la Fondation arabe pour les libertés et l'égalité, ou encore des internautes défenseurs de la cause LGBT (lesbiennes-gays-bisexuels-transsexuels) dénoncent depuis lundi l'arrestation de Suzy, la veille, sur la base d'une ancienne condamnation prononcée à son encontre par contumace, selon ses défenseurs.

"Le 8 octobre 2017, Suzy, l'une des premières transsexuelles au Liban, a été arrêtée à Beyrouth sur la base d'un jugement par contumace prononcé en 2011 pour "relations sexuelles contre nature" (article 534 du Code Pénal) et prostitution (article 523 du Code Pénal)", écrit le CLDH sur sa page Facebook.

 

"Une personne complètement rejetée"
L'ONG dénonce "un procès inique à plusieurs égards". Elle explique que le procès se base "sur une arrestation de 2009 au cours de laquelle les policiers ont arrêté Suzy en vertu de l'article 534 du Code Pénal qui criminalise les relations sexuelles "contre-nature", un article fréquemment utilisé par les services de sécurité pour persécuter les personnes de la communauté LGBTI et (qui constitue) une violation des principes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel le Liban est partie prenante (...)". Le CLDH précise ensuite que, lors de son interrogatoire, Suzy aurait déclaré aux policiers qu'elle avait occasionnellement recours à la prostitution pour survivre, ce qui lui a valu la deuxième charge.

"On se demande comment une personne complètement rejetée par sa famille et par la société pour le simple fait de sa transsexualité est supposée survivre sachant que l'Etat ne met à sa disposition aucun moyen, en contradiction avec l'article 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (...)", déplore l'ONG.

Pour le CLDH, Suzy a "été jugée et condamnée sur la seule base de son identité sexuelle et de sa vulnérabilité. Sa détention, alors qu'elle est âgée et malade, la place dans une situation risquée aux plans physique et psychologique".

De nombreux internautes ont exprimé leur compassion et partagé leur indignation dans des messages de soutien à Suzy. Sur Twitter, le mot-dièse #FreedomForSuzy a été lancé et relayé par une poignée d'internautes jusqu'à présent.

 

 

"Elle est la première Libanaise transgenre et par conséquent elle a été battue, emprisonnée et abusée de toutes les manières possibles ", écrit un internaute.

 

"Une transgenre emprisonnée  au Liban... de nouveau....", dénonce un autre

 

"Dans un pays foutu, les gens sont inculpés à cause du sexe et libérés après un crime".

 

Début 2017, le CLDH avait pris en charge Suzy, lui assurant un domicile et un suivi médical.

 

Pour mémoire

Levée de fonds sur le net pour Suzy, une transgenre sans abri

Précédent judiciaire libanais en faveur du changement de sexe

Des appels ont été lancés au cours des dernières vingt-quatre heures par plusieurs ONG et internautes, réclamant la libération de Suzy, l'une des premières femmes transgenres au Liban, aujourd'hui âgée d'une cinquantaine d'années et n'ayant presque connu que la rue et la prostitution.
"Libérez Suzy immédiatement", "Justice pour Suzy", ou encore "Liberté pour Suzy". Le Centre...
commentaires (5)

Le fait pour un homme de se prendre pour une femme (car il semble bien que "Suzy" soit en réalité un homme) ne relève que de ses fantasmes personnels et l'Etat n'a pas à se mêler de ces problèmes qui relèvent de la vie privée. Ni pour sanctionner, comme au Liban, ni pour encourager, comme en France. Rien ne justifie la privation de liberté de "Suzy". On se demande en quoi cette mesure protège la société, car c'est bien là le rôle de la Justice.

Yves Prevost

07 h 23, le 11 octobre 2017

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Commentaires (5)

  • Le fait pour un homme de se prendre pour une femme (car il semble bien que "Suzy" soit en réalité un homme) ne relève que de ses fantasmes personnels et l'Etat n'a pas à se mêler de ces problèmes qui relèvent de la vie privée. Ni pour sanctionner, comme au Liban, ni pour encourager, comme en France. Rien ne justifie la privation de liberté de "Suzy". On se demande en quoi cette mesure protège la société, car c'est bien là le rôle de la Justice.

    Yves Prevost

    07 h 23, le 11 octobre 2017

  • C'est un scandale à peine croyable, de nos jours. Comment un état, un pouvoir, une république qui se veut digne de cette appellation s'attaque aux plus faibles et aux plus démunis de la société ? Les restrictions et les humiliations probables, que cette personne, cette Dame, Suzy, a dû connaître en raison de sa différence, depuis sa naissance n'étaient-elles pas assez pour en rajouter ?

    Sarkis Serge Tateossian

    21 h 56, le 10 octobre 2017

  • La sexualité comme la religion est et doit rester un droit fondamental à chaque individu, mais ce droit s'arrête là où commence la sensibilité des autres et l'ordre social. Alors que chacun fasse ce qu'il veut dans ses murs, sans provocation, prosélytisme, vulgarité, bannières exhibitionnisme etc.... nous n'avons pas besoin que l'on nous impose la vie sexuelle des autres, ce pays est déjà un grand corps malade.

    Christine KHALIL

    20 h 10, le 10 octobre 2017

  • TRAITEZ LES HUMAINS POUR DES HUMAINS... DIEU ET LA NATURE DECIDENT DES SEXES... LES ACCIDENTS GENETIQUES DOIVENT ETRE RESPECTES CAR DIEU ET LA NATURE EN ONT VOULU AINSI !

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    19 h 50, le 10 octobre 2017

  • A vomir de dégoût et de honte de lire cela ! Chez nous, pays moderne, on laisse courir en liberté les criminels, les voyous et les assassins, mais on poursuit Suzy,une pauvre "LGBT" qui a eu la naïveté d'avouer qu'elle se prostituait de temps à autre pour survivre... Chez nous, on passe à la télévision des émissions avec des actrices et participantes à moitié nues...mais on s'acharne sur Suzy...parce qu'elle a eu des "relations contre nature"... Chez nous, on est très fort pour punir les faibles et sans défense... Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 22, le 10 octobre 2017

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