Retour de vacances et Dieu soit loué, la poubelle locale est toujours en place ! C'est comme qui dirait une pause sur la même image godiche : un Premier ministre en béatitude permanente qui se complaît dans l'autosatisfaction tout en broutant paisiblement ses affaires courantes, et un taulier du Parlement qui nous abreuve régulièrement d'initiatives bidon pour donner l'impression qu'il travaille entre deux paquets de visiteurs affalés dans son salon. Tout passe, tout casse, tout lasse...
La vedette judiciaire d'aujourd'hui est incontestablement l'inénarrable Ahmad el-Assir, l'allumé célèbre de l'intégrisme sunnite. Faut dire qu'il a bien changé celui-là depuis qu'il a été arrêté déguisé en Fatma. Finis la barbe amazonienne, la chemise de nuit flottante, les babouches chromées, la ceinture d'explosifs clignotante, le moulin à prières... Qu'il est loin le temps où il envoyait à Abra sa palanquée de disjonctés tirer sur les maisons du quartier d'en face, question de se faire la main en tuant le riverain chiite à défaut de tuer le temps. C'était la mode des orgues de Staline pour les jours de fête et du piano de Chopin pour les nuits de deuil. Et c'est ce cheikh grognon-là que certains clampins du Futuroscope du Barbicho-barbu ont estimé qu'il a été jugé avec sévérité.
En face, ce n'est pas le Club Med non plus. Le Hezbollah, dont le patron ne fait plus un pas entre sa salle de bains et son salon sans se donner en représentation télévisée, boit du petit lait en pensant que ses cousins en islamisme se sont bien fait rétamer la trombine en Syrie. Lui, en tout cas, n'y va pas par quatre chemins : l'Arabie saoudite, c'est caca, seuls les mollahs de Téhéran sentent le jasmin. Ce qui pousse les hariro-compatibles à produire la définition inverse en draguant les Saoudiens et en massant leurs représentants locaux. Ne reste plus qu'à saisir la nuance entre ces deux écoles de pensée...
Finalement, les véritables neuneus de toute cette histoire restent ces Libanais normaux, à qui l'on débite des âneries en tranches à propos de deux pays rivaux dont ils se fichent et d'une truellée d'illuminés islamistes, qui ne voient le paradis qu'à travers la lingerie fine des vierges.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (9)
Bon retour dans un Liban toujours glissant dans les ordures politiques et fumant les scandales nauséabonds.
Antoine Sabbagha
21 h 38, le 06 octobre 2017