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Liban - Grille des salaires

Réunion de concertations entre Hariri et la CGTL

Les syndicats brandissent de nouveau la menace d'une escalade.

Saad Hariri, en compagnie de la délégation de la CGTL. Photo Dalati et Nohra

Les réunions s'accélèrent, sur fond de mécontentement social, avant la réunion parlementaire de lundi au cours de laquelle les députés doivent examiner et voter les trois très délicats projets de loi prévoyant le gel du paiement de la nouvelle grille des salaires dans le secteur public en attendant de trouver les sources de financement correspondantes, une révision du train de taxes invalidées par le Conseil constitutionnel et l'ajout d'articles au projet de budget 2017.

Au lendemain de la réunion du ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé, avec les enseignants et de la conférence du président de la Confédération générale des travailleurs du Liban, Béchara el-Asmar, qui a trouvé injuste de pénaliser les employés du secteur privé avec un surplus de taxes destinées à financer les majorations salariales des fonctionnaires, le Premier ministre Saad Hariri a reçu au Sérail une délégation de la CGTL, conduite par M. Asmar, pour des concertations sur l'ensemble du dossier.

La centrale syndicale a fait comprendre au chef du gouvernement qu'il n'est pas question pour elle d'accepter une politique fiscale qui accable les personnes à revenus limités et les pauvres, notamment la TVA, ou que les salaires des fonctionnaires et des enseignants ne soient pas payés à la fin du mois en fonction des nouveaux barèmes.

Béchara el-Asmar a en outre insisté devant M. Hariri sur l'importance de maintenir les taxes qui étaient prévues dans la loi 45 invalidée par le Conseil constitutionnel et qui concernent l'exploitation illégale des biens-fonds maritimes et fluviaux, les banques et les sociétés de capitaux, avant de revenir à la charge au sujet des difficultés socio-économiques des employés du secteur privé.

Le chef de la CGTL a mis en avant dans ce cadre l'importance d'un relèvement des salaires dans le privé, après avoir de nouveau mis l'accent sur le fait qu'il est injuste de faire assumer aux employés du privé la majoration des salaires dans le public. Il a plaidé en faveur d'un dialogue à ce sujet, jugeant nécessaire de convoquer pour cela le comité de l'indice des prix. Béchara el-Asmar a dans le même temps appelé à lutter contre la corruption qui ronge l'État et a précisé, en réponse à une question, que le Premier ministre était lui aussi pour un dialogue entre les différents acteurs socio-économiques et le gouvernement. « Il est important que l'État parraine le dialogue avec les organismes économiques », a-t-il dit, en exprimant l'espoir que la réunion parlementaire de lundi « pavera la voie à un début de solution pour la loi sur les taxes ».

 

(Lire aussi : Budget 2017 : Ibrahim Kanaan rend sa copie)

 

Confiance dans les milieux politiques
Parallèlement, dans les milieux syndicaux, on continue de brandir la menace d'une escalade si jamais le gouvernement et le Parlement vont dans un sens opposé à l'entente qui avait été scellée au sujet de la grille des salaires et des taxes correspondantes. Quatre fédérations syndicales (les syndicats des ouvriers et des travailleurs du Liban, des employés des industries agroalimentaires, des ouvriers du bâtiment et des travailleurs de la Békaa) ont dénoncé dans un communiqué « les tergiversations du gouvernement » et ont réclamé « une politique fiscale juste prenant en considération les personnes à revenus limités, ainsi qu'un réajustement des salaires dans le secteur privé ».

Dans le même temps, la Ligue des enseignants du primaire et du complémentaire dans le secteur public a menacé de paralysie toutes les administrations au cas où la grille ses salaires serait gelée, en affirmant qu'elle n'est pas « près de baisser les bras après avoir passé six années dans les rues pour réclamer un relèvement des salaires ». Elle a mis l'accent sur les pertes qu'une grève générale impliquera, avant de demander aux autorités de révéler à l'opinion publique le montant des pertes accumulées par le Trésor et l'économie du fait de la grève de la semaine dernière.

 

(Pour mémoire : Mesures fiscales : le gouvernement corrige le tir)

 

La Ligue a invité le Parlement à s'attaquer en premier au projet de loi relatif aux taxes avant celui qui se rapporte au gel de l'échelle des salaires et a demandé à son président que la séance soit « publique pour que les Libanais sachent quels députés sont avec eux et quels sont ceux qui sont contre eux ». « Les législatives approchent et il est important que le peuple connaisse les députés qui se tiennent à ses côtés et ceux qui œuvrent dans l'intérêt des banques et des compagnies », selon le communiqué de la Ligue.

Au niveau politique, on reste confiant dans la possibilité de trouver une solution. Le député Nabil de Freige a ainsi assuré dans une interview à la radio que la loi relative aux sources de financement de la grille des salaires passera lundi, « si elle est amendée en fonction des remarques du Conseil constitutionnel ». Ses collègues Kassem Hachem (Baas) et Amine Wehbé (courant du Futur) ont chacun insisté sur le droit que représente la nouvelle grille des salaires, mais M. Wehbé a insisté particulièrement sur la nécessité d'un équilibre entre les dépenses qu'elle entraînera et les recettes pour la financer.

Le Rassemblement pour la République de l'ancien président Michel Sleiman s'est dit pour sa part opposé à la suspension de la grille des salaires et à la politique « selon laquelle il est demandé aux Libanais de choisir entre le mauvais et le pire, au lieu d'essayer de trouver des solutions pratiques de nature à réduire les dépenses et les gaspillages ». Le Rassemblement, qui a tenu hier sa réunion hebdomadaire sous la présidence de M. Sleiman, a mis en garde l'autorité politique contre « le recours à des méthodes anticonstitutionnelles ou à des pressions sur le Conseil constitutionnel ou sur certains députés » pour faire passer leurs projets.

 

 

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