Le président libanais Michel Aoun a été reçu lundi à l'Élysée par son homologue français, Emmanuel Macron. Comme prévu, l'entretien a notamment porté sur les réfugiés syriens et la coopération militaire entre le Liban et la France.
"Nous pensons l'un et l'autre que le Liban doit pouvoir, dans un Moyen-Orient troublé, continuer de servir de modèle de tolérance, de pluralisme et de démocratie qui est le sien", a déclaré M. Macron en saluant les "progrès faits par le Liban avec l'élection de M. Aoun" et les "progrès qui n'ont cessé" avec l'adoption de la loi électorale. "L'année prochaine, le Parlement libanais pourra se renouveler et la remise en marche des institutions libanaises sera complète", a ajouté le chef de l'État français.
"Je veux redire l'attachement le plus particulier de la France à la souveraineté, l'unité et l'intégrité du Liban dont la stabilité et la souveraineté constituent un enjeu majeur pour l'ensemble du Moyen-Orient mais également pour l'Europe", a déclaré M. Macron.
"Le Liban comme la France est sévèrement touché par le terrorisme, a-t-il affirmé, en rendant hommage "au courage dont a fait preuve l'armée libanaise dans son combat contre les jihadistes de Daech (acronyme arabe du groupe État islamique) à la frontière avec la Syrie".
"L'armée libanaise et les forces de sécurité du pays paient depuis plusieurs années un lourd tribut de leur engagement au service de la population et doivent être aidées davantage car cette victoire ne signifie pas la fin de la menace terroriste au Liban, a noté M. Macron. C'est pour cette raison que la France a décidé de renforcer son soutien au Liban et de répondre aux besoins actuels des forces de sécurité libanaises en partageant son expérience et son savoir-faire dans les domaines de la lutte anti-terroriste, de la défense civile, du déminage, à travers l'envoi d'experts ou encore l'ouverture en octobre d'une école de déminage".
"La France souhaite également travailler à une échelle plus grande en mobilisant l'ensemble de nos partenaires autour d'une conférence de soutien à l'armée libanaise qui pourrait être organisée avec l'Italie et les Nations unies. Cette conférence est importante et les premiers contacts ont été pris à cet effet", a indiqué le président français.
"Notre soutien au Liban continuera à se matérialiser à travers notre présence au sein de la Finul qui permet de préserver une paix précieuse à la frontière avec Israël, a poursuivi M. Macron. L'objectif de la France est de parer aux menaces qui pourraient venir compromettre cette paix en œuvrant et en renforçant les capacités de l'armée libanaise afin que le gouvernement soit pleinement en mesure d'étendre son autorité sur l'ensemble de son territoire". Paris compte 800 militaires au sein de la force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).
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"Au delà de ces sujets fondamentaux de sécurité et d'engagement militaire, c'est d'un État fort au Liban que la France a besoin et que la France encourage, a affirmé M. Macron. Le renforcement de l'État libanais est absolument primordial pour assurer la sécurité, dans la durée, du pays. Il l'est pour lui permettre de faire face à la présence massive des réfugiés syriens".
"Le Liban porte aujourd'hui un fardeau trop lourd pour lui, l'absence de solution politique crédible en Syrie empêche le retour durable dans leur pays de ces réfugiés. Notre volonté est de pouvoir travailler avec vous et avec les Nations unies sur cette question. Le peuple libanais et les autorités libanaises font preuve d'un engagement et d'un sens moral remarquables, mais notre volonté est de pouvoir trouver une solution politique à la crise syrienne", a dit M. Macron.
"La France a toujours aidé le Liban dans des situations de crise et elle continuera à le faire également en mobilisant l'ensemble des partenaires internationaux, a poursuivi le président français. Nous souhaitons travailler à l'organisation d'une conférence des investisseurs pour le Liban pour la relance de l'économie".
"Le Liban n'a que trop souffert et nous avons à cœur de l'épargner des crises que traverse la région; aujourd'hui, la France considère que le maintien par le gouvernement libanais d'une stricte politique de dissociation vis-à-vis de ces conflits est le meilleur moyen de préserver la stabilité du Liban. Toutefois, pour parvenir à régler la crise des réfugiés et la question du terrorisme et pour être plus généralement en mesure d'offrir un futur viable aux habitants de la région nous avons besoin d'un solution politique à la crise et je souhaite que nous puissions dans les prochaines semaines structurer un groupe de contact et œuvrer avec l'ensemble des partenaires de la région".
"Nous nous tenons ici côte à côte, la France et le Liban, et c'est la preuve de notre amitié indéfectible", a ajouté M. Macron.
Il a ensuite abordé le plan culturel. "Nous avons beaucoup à faire ensemble car nous avons un passé commun". "Je tiens à la francophonie de votre pays et à la vôtre M. le président. Nous travaillons actuellement à l'élaboration d'une feuille de route pour la francophonie".
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"L'urgence d'organiser le retour des réfugiés"
Le chef de l'État libanais, Michel Aoun, a ensuite pris la parole. "Je voudrais remercier M. Macron d'avoir réservé au Liban cette première visite d'État en France sous son quinquennat", a-t-il déclaré saluant la "profondeur des relations entre le Liban et la France". "Aujourd'hui, la France est présente pour accompagner le Liban dans son chemin vers son renouveau", a-t-il affirmé.
"Qu'elles soient politiques, économiques ou culturelles, ces relations reposent sur des valeurs communes qui sont celles de la liberté et de la coexistence. Notre défi aujourd'hui est de les protéger et de les enrichir, a déclaré M. Aoun. Avec le président Macron, nous avons analysé la situation globale au Moyen-Orient et revu toutes les solutions de paix possibles, notamment en Syrie où apparaissent les prémices d'une solution pacifique". M. Aoun est le premier dirigeant étranger à être reçu en visite d'État en France depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, une visite de trois jours qui "marque la relation particulière entre le Liban et la France", selon l'Élysée. MM. Macron et Aoun s'étaient rencontrés déjà il y a huit mois à Beyrouth. M. Macron était alors candidat à la présidentielle française.
"J'ai évoqué également le conflit israélo-arabe", a-t-il ajouté accusant les Israéliens de n'accepter "aucune des solutions proposées par la société internationale". "L'armée israélienne poursuit la violation du territoire libanais et il n'y toujours pas d'espoir de création de deux États", a affirmé le président libanais.
"L'application de la résolution 1701 est notre priorité pour maintenir la paix dans la région et nous saluons le rôle que jouent les forces françaises au sein de la Finul", a-t-il poursuivi.
"En ce qui concerne les migrants syriens, j'ai notifié au président Macron l'urgence d'organiser leur retour dans leur pays surtout que la majorité des régions d'où ils sont venus sont à présent sécurisées. Dans leur cas, nous ne voulons pas attendre leur retour volontaire, a affirmé M. Aoun soulignant que les conditions de vie de ces réfugiés au Liban est précaire. "L'aide fournie par les Nations unies pour les maintenir dans des camps doit être utilisée pour les ramener dans leur pays à partir de maintenant".
M. Aoun a en outre indiqué avoir demandé à M. Macron "d'appuyer la candidature du Liban aux Nations unies en tant que siège officiel et permanent du dialogue entre les civilisations".
La visite de M. Aoun suit de peu celle du Premier ministre Saad Hariri, venu à Paris le 1er septembre pour discuter des nombreux enjeux - sécuritaires, politiques, économiques et culturels - auxquels est confronté le pays, affecté par la guerre en Syrie et l'afflux de plus de 1,2 million de réfugiés. M. Macron a proposé que la France organise une conférence sur les investissements internationaux au Liban, dans l'esprit des conférences des donateurs Paris I, II, III, qui pourrait également porter sur le soutien au retour des réfugiés en Syrie.
Le chef d'État libanais va inaugurer l'exposition consacrée aux "chrétiens d'Orient, 2000 ans d'histoire" à l'Institut du monde arabe à Paris. Un dîner en son honneur sera ensuite donné à l'Élysée avec 220 invités.
Mardi, le président libanais, accompagné de quatre ministres, sera reçu par le Premier ministre français Édouard Philippe et le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, puis rencontrera l'importante communauté libanaise vivant en France. Des rencontres avec les présidents des deux assemblées et la maire de Paris sont également au programme.
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retenons le commentaire de macron sur la seule question du jour -pour ce qui est le Liban , je cite macron ::: ""l'absence de solution politique crédible en Syrie empêche le retour durable dans leur pays de ces réfugiés."" preuve confirmée par un pays ami en puissance( s'il en faut de preuves) que la moumanaa, hezb ,aoun et Co nous font chanter ouvertement qd ils exigent -EUX-les libanais une reprise des relations - NORMALES???- avec Assad... pour assurer-DISENT ILS- le retour des syriens chez eux.... Macron n'est pas FL ou Futur que je sache?
10 h 36, le 26 septembre 2017