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À La Une - Liban

Les législatives et la carte biométrique au cœur des débats dans l'hémicycle

Le Parlement  adopte la loi sur la fiscalité sur les ressources pétrolières au Liban.

Les députés libanais étaient réunis mardi 19 septembre 2017 au Parlement en séance plénière qui s'étalera sur deux jours. Au cours de la séance matinale, les législatives et les cartes biométriques étaient au cœur des débats. Photo Marwan Assaf

Les députés libanais se sont réunis mardi au Parlement en séance plénière qui s'étalera sur deux jours. Au cours de la séance matinale, les législatives et la carte biométrique étaient au cœur des débats.

Le chef du législatif, Nabih Berry, a ainsi ouvert la séance en annonçant avoir déposé une proposition de loi raccourcissant le mandat de la Chambre dans le but d'avancer la date des législatives, prévues en principe au printemps prochain. Lundi, M. Berry avait justifié ce choix par les "grosses difficultés" induites par la mise en place de la carte d'identité biométrique dans les délais impartis. Dimanche, le gouvernement avait avalisé l'usage de cette carte à la place de la carte d'identité régulière et la mise en place d'un système d'enregistrement électronique afin de permettre aux émigrés libanais de voter depuis l'étranger dans le cadre de l'avant-projet de décret portant sur les réformes électorales.

Selon le texte proposé par le bloc Amal, "le mandat du Parlement actuel prend fin à titre exceptionnel le 31 décembre prochain, de sorte que les législatives devraient avoir lieu avant cette date en vertu des règles et procédures prévues par la loi (électorale, NDLR) et après l'amendement des délais relatifs".

Mardi, le ministre des Affaires étrangères et également chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a affirmé que "vouloir raccourcir le mandat du Parlement c'est porter un coup aux grandes réformes électorales qui sont réalisées pour la première fois". Des accusations directement adressées à Nabih Berry et son bloc parlementaire. Depuis le Parlement, le député d'Amal Hani Kobeissi a répondu à M. Bassil : "Le fait que vous vous y opposez prouve sa nécessité", a-t-il lancé.

 

(Lire aussi : Le coup de théâtre de Berry et ses interprétations)


Lors de la séance, la date du scrutin et la question de la carte biométrique ont été abordés par la majorité des députés qui ont pris la parole.

Le député du CPL, Ibrahim Kanaan, a affirmé être en faveur de la tenue des élections législatives "le plus tôt possible, mais tout en préservant les réformes".

Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a de son côté indiqué que "l'instabilité institutionnelle et la manipulation des délais constitutionnels sont inquiétantes et se répercuteront négativement sur la confiance des entreprises qui investissent dans le secteur pétrolier". Il a ajouté que la non tenue des élections partielles est une violation de la Constitution. L'ancien ministre de la Santé, le député Waël Bou Faour, a dit avoir confiance en M. Berry et M. Hariri pour que les élections législatives aient lieu dans les délais.

L'ancien ministre Boutros Harb a pour sa part demandé "que le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk assume la responsabilité de tenir les élections à temps avec la carte biométrique". "Si nous ne prenons pas une décision aujourd'hui, ce sera une manière d'annoncer que les élections n'auront pas lieu", a-t-il déclaré soutenant la proposition de M. Berry de rapprocher la date des élections législatives. Il a également affirmé que la non tenue des élections partielles est une violation de la Constitution. 

Alors que le Parlement était réuni le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a publié un communiqué dans lequel il affirme que son parti est "prêt pour les législatives à n'importe quel moment". Concernant les cartes biométriques, M. Geagea a indiqué qu'"une large partie de l'opinion publique a des doutes sur la possibilité qu'elles soient prêtes avant les prochaines législatives, en mai 2018". "Face à cette incertitude, il vaut mieux les préparer pour les élections de 2022", a-t-il dit.


Navire-centrales
Le dossier portant sur la production d'électricité a lui aussi été évoqué par plusieurs députés.
Le député Boutros Harb a reproché au gouvernement de ne pas avoir "pris en compte l'avis de la direction des adjudications (DDA)" en ce qui concerne l'appel d'offres pour la location de deux navires-centrales de 400 mégawatts lancé à la demande du gouvernement libanais.
Il a été secondé par le chef des Kataëb, Samy Gemayel, qui a affirmé que "ne pas tenir compte des commentaires de la DDA est une violation de la Constitution."
De son côté, le Premier ministre, Saad Hariri, a reconnu "un certain gaspillage financier dans la gestion du dossier de l'électricité". "Mais nous sommes tous responsables de ce gaspillage", a-t-il insisté.

En avril dernier, le ministre de l'Energie, César Abi Khalil, avait présenté un appel d'offres pour la location de deux navires-centrales supplémentaires permettant de combler les déficits de production du pays.
Le cahier des charges de cet appel avait fait débat, de nombreux protagonistes considérant qu'il favorisait une société particulière, la société turque Karadeniz qui loue déjà deux centrales flottantes au Liban. Le Conseil des ministres a décidé au courant de l'été d'annuler ce premier appel d'offres mais a toutefois demandé vendredi à la DDA de lancer le second sans tenir compte des irrégularités que cette dernière avait relevé dans le deuxième cahier des charges. Lundi, la DDA a en outre confirmé le lancement du nouvel appel d'offres, fixant notamment la date d'ouverture des plis au 13 octobre. La date limite de remises des plis est fixée au 12 octobre à midi.

Sur un autre plan, le Parlement a adopté la loi sur les dispositions fiscales qui régiront le secteur du gaz et du pétrole offshore. Cette loi est indispensable pour le lancement de l'appel d'offres sur l'attribution des licences d'exploration des blocs maritimes. Il a également adopté un projet de loi modifiant le statut personnel de la communauté druze, de même qu'il a approuvé trois accords internationaux.

Lors de la séance du soir, les députés ont adopté le texte qui autorise la femme libanaise mariée à se porter candidate aux élections municipales dans son village natal.

La séance a été levée à 20h30. La réunion se poursuivra demain à partir de 11h.

 

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commentaires (3)

CHAOS... O LEUR CHERI ! DES TRAPEZISTES ALIBABISTES ON EN A A LA PELLE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 11, le 20 septembre 2017

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Commentaires (3)

  • CHAOS... O LEUR CHERI ! DES TRAPEZISTES ALIBABISTES ON EN A A LA PELLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 11, le 20 septembre 2017

  • Quand on a une caste politique si corrompue on doit s'attendre à tout .

    Antoine Sabbagha

    20 h 54, le 19 septembre 2017

  • Je suis d'accord avec le député Hani Kobeissi dans sa réplique à Gébran Bassil. C'est ça la vérité.

    Un Libanais

    16 h 20, le 19 septembre 2017

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