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À La Une - Conflit

L'armée syrienne brise le siège de l'EI à Deir ez-Zor

"En termes politiques, cela ressemble à une victoire majeure pour Bachar el-Assad et les partisans du gouvernement syrien, et une défaite majeure pour l'EI", a estimé Aron Lund, spécialiste de la Syrie.

Un membre des forces armées pro-Assad parle sur sa radio à Bir Qabaqib, située à 40km à l'ouest de Deir ez-Zor en Syrie, le 4 septembre 2017. Photo AFP / George OURFALIAN

L'armée syrienne a remporté mardi une importante victoire en brisant un siège de plus de deux ans imposé par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) à la zone gouvernementale de Deir ez-Zor, dans l'est du pays.

La perte de Deir ez-Zor et de sa province riche en pétrole -la dernière de Syrie encore aux mains des jihadistes- devrait sonner le glas de la présence de l'organisation extrémiste sunnite en Syrie, trois ans après sa fulgurante montée en puissance.

La ville, qui compte aujourd'hui plus de 100.000 habitants, était divisée en deux depuis juillet 2014, et l'EI contrôlait 60% du chef-lieu de cette province frontalière de l'Irak. Deux enclaves gouvernementales étaient assiégées depuis 2015 par les jihadistes.

"Les unités de l'armée arabe syrienne (...) ont brisé le siège de l'organisation terroriste EI imposé à la ville de Deir ez-Zor", en faisant la jonction avec les soldats assiégés dans la base de la brigade 137, à l'ouest de la ville, a rapporté l'agence officielle Sana.

La route vers la base a été ouverte par des chars à rouleaux de déminage puis les premiers véhicules de l'armée se sont engagés en direction de la brigade 137, a constaté un journaliste local collaborant avec l'AFP.
Visiblement émus, les officiers assiégés ont embrassé les militaires venus les libérer, tandis que des soldats multipliaient les tirs de célébration tout en scandant: "Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi, Syrie!"

En T-shirt vert, casquette vissée sur la tête, arborant une épaisse moustache grise et une barbe fournie, le chef des forces syriennes assiégées, le général Issam Zahreddine, a lancé aux journalistes: "Nous avons promis que Deir ez-Zor ne tomberait pas et Deir ez-Zor n'est pas tombé". Il avait commandé les 7.000 hommes qui défendaient le secteur gouvernemental.
"Cette jonction, c'est le début de la fin du groupe terroriste Daech (acronyme arabe de l'EI). Aujourd'hui Deir ez-Zor a tenu bon, remporté la victoire, et brisé le siège", s'est félicité une source militaire sur le terrain.

 

 

"Tournant stratégique"
Le président Bachar al-Assad a félicité ses troupes, tandis que le haut commandement de l'armée a salué dans un communiqué lu à la télévision "un tournant stratégique dans la guerre contre le terrorisme".

"En termes politiques, cela ressemble à une victoire majeure pour Bachar el-Assad et les partisans du gouvernement syrien, et une défaite majeure pour l'EI", a confirmé Aron Lund, spécialiste de la Syrie, dans un mail envoyé aux journalistes. "Cela semble être un tournant dans la guerre dans l'est de la Syrie, où Assad est maintenant bien placé pour améliorer sa position alors que celle de l'EI s'estompe", a-t-il ajouté.

La Russie et l'Iran, alliés du régime, se sont félicités de cette avancée, le Kremlin saluant "une victoire stratégique très importante".

L'agence Sana a fait état de célébrations dans les quartiers gouvernementaux assiégés où les bruits des combats et de fortes explosions résonnaient encore mardi matin, selon le journaliste local collaborant avec l'AFP. Dans ce secteur, où le siège a provoqué des pénuries d'aliments et de médicaments, les drapeaux du régime étaient visibles partout en prévision de l'accueil de l'armée.

L'ONU a de son côté exprimé "sa profonde préoccupation" pour le sort des civils de Deir ez-Zor, "où l'aide humanitaire est limitée et les services de bases, comme les soins médicaux, manquent", selon un communiqué du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). "Des camions chargés de nourriture et de médicaments doivent commencer à arriver ce soir d'Alep", selon une source du gouvernorat de Deir ez-Zor.

 

(Repère : Les principaux reculs de l'EI en Syrie et en Irak)

 

Missiles russes
La seconde enclave gouvernementale, à la périphérie sud, regroupant un aéroport militaire et trois quartiers, est également assiégée par les jihadistes mais les forces du régime n'y sont pas encore arrivées.

"Durant la nuit, l'EI a mené plusieurs contre-attaques, sans réussir à récupérer les secteurs qu'il a perdus", avait souligné le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Le groupe extrémiste a déjà perdu plus de la moitié de son bastion de Raqqa, plus au nord, attaqué par des forces arabo-kurdes.

La victoire de l'armée syrienne à Deir ez-Zor a été rendue possible grâce à l'appui de l'aviation et de la marine russe, Moscou étant un allié indéfectible du régime d'Assad depuis le début en 2011 de ce conflit qui a fait plus de 330.000 morts.

Un navire de guerre russe a tiré mardi matin depuis la Méditerranée des missiles sur des positions de l'EI près de Deir ez-Zor, a annoncé l'armée russe.
Les tirs, depuis la frégate "Amiral Essen", visaient "une zone fortifiée près du village Al-Choula, tenue par un groupe de bandits constitué de combattants venus de Russie et des pays de la CEI", la Communauté des Etats indépendants, selon un communiqué.

 

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La perte de Deir ez-Zor et de sa province riche en pétrole -la dernière de Syrie encore aux mains des jihadistes- devrait sonner le glas de la présence de l'organisation...

commentaires (2)

BONNE NOUVELLE SI VRAIE... ELLE NE CHANGE EN RIEN LA CONNIVENCE DES DEUX GRANDS ET LE CHEMIN TRACE SOIT POUR UNE SYRIE DEMOCRATIQUE AVEC LES DEPARTS MEME SI ALLONGES SOIT POUR PLUSIEURS !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 08, le 05 septembre 2017

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Commentaires (2)

  • BONNE NOUVELLE SI VRAIE... ELLE NE CHANGE EN RIEN LA CONNIVENCE DES DEUX GRANDS ET LE CHEMIN TRACE SOIT POUR UNE SYRIE DEMOCRATIQUE AVEC LES DEPARTS MEME SI ALLONGES SOIT POUR PLUSIEURS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 08, le 05 septembre 2017

  • Tant mieux car l'état islamique doit disparaître d'une manière ou d'autres. La sauvagerie ne doit pas avoir sa place dans ce monde Rien n'est facile en orient Il faut toujours choisir entre le pire et le moindre mal ....quel destin ! Espérons un monde plus généreux et meilleur

    Sarkis Serge Tateossian

    15 h 30, le 05 septembre 2017

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