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À La Une - REPORTAGE

La vie est rude pour les Syriens ayant fui l'EI à Deir ez-Zor

"Mon mari est resté la-bas. Je suis sans nouvelle de lui car c'est impossible de le contacter", indique une réfugiée.

 

Des centaines de personnes, originaires de Deir ez-Zor, sont arrivées au camp al-Hol dans la province mitoyenne de Hassaké. Photo AFP.

Pour fuir le groupe État Islamique (EI) dans la ville syrienne de Deir ez-Zor, Sara a emprunté un chemin truffé de mines guidée par des passeurs, avant d'échouer dans un camp de misère près de la frontière irakienne.

Des centaines de personnes, originaires de cette ville de l'est, sont arrivées au camp al-Hol dans la province mitoyenne de Hassaké, fuyant les combats d'une très grande violence entre les jihadistes et les forces gouvernementales. "Nous avons emprunté un chemin de contrebande, à travers des zones minées, et nous avons vraiment eu très peur" raconte Sara, qui pour des raisons de sécurité refuse de donner son nom. Le voyage a été long car le camp de d'al-Hol est situé à 150 km de Deir ez-Zor, assiégée par l'EI depuis le début de 2015.

Les jihadistes, qui contrôlaient déjà la moitié de la ville, ont lancé à la mi-janvier un assaut sur l'autre partie. Les violents combats ont encore aggravé la misère des civils. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a affirmé que l'EI cherchait à empêcher les habitants de fuir les quartiers sous son contrôle en procédant à des arrestations, en ouvrant le feu sur ceux qui partaient ou en exécutant les passeurs.
Ce qui inquiète fortement Sara. "Mon mari est resté la-bas. Je suis sans nouvelle de lui car c'est impossible de le contacter", indique-t-elle.

La vie est difficile aussi dans le camp d'al-Hol, géré par les autorités kurdes avec l'appui du Haut commissariat aux réfugiés de l'Onu et d'autres agences humanitaires. "Nous ne mangeons que des conserves et il fait très froid" raconte Sara. Et les déplacés doivent faire la queue pour se fournir en eau et en diesel.
L'Onu affirme que plus de 500 déplacés syriens, en majorité originaires de Deir ez-Zor, s'y trouvent mais un responsable local avance plutôt le chiffre de 800. Il abrite aussi des Irakiens ayant fui la ville de Mossoul, de l'autre côté de la frontière.

 

(Pour mémoire : La situation des habitants de Deir ez-Zor se détériore)

 

Froid et maladie
Rassemblés autour d'un feu en plein air, des enfants se frottent les mains pour se réchauffer face au terrible froid du désert. Une femme cuit son pain sur une tôle arrondie qui protège le feu des flocons de neige qui tombent.

De nouveaux arrivés se plaignent que les autorités locales barrent l'accès à Hassaké, une localité proche contrôlée par les forces kurdes. "Même les malades ne sont pas autorisés à quitter le camp", assure à l'AFP un résident de Deir ez-Zor, qui refuse de s'identifier.
"Nous sommes en état de détention ici et nous ne pouvons pas sortir, même si quelqu'un de la région se porte garant... Nous demandons aux organisations internationales de nous faire sortir car les conditions sont trop difficiles, dit-il, le visage couvert d'un foulard pour se protéger du froid.

L'OSDH a relevé la mort de six personnes de Deir ez-Zor, dont deux enfants et un vieil homme, faute de soins et en raison des terribles conditions climatiques, dans la région où est situé le camp.
"Nous sommes contents d'être ici car on y est en sécurité, mais les conditions de vie des Irakiens sont meilleures que les nôtres", se plaint Souad, une ancienne institutrice de Deir ez-Zor.

Ce que dément Yerevan Hussein, une responsable du camp qui assure que tous les résidents, y compris les nouveaux arrivants de Deir ez-Zor, sont tous traités de la même manière. "La direction satisfait leurs besoins", dit-elle à l'AFP.
Elle assure que les responsables du camp "aident ceux qui veulent partir vers Damas ou le Golfe" tandis que ceux qui ont besoin d'un suivi médical sont autorisés à se rendre à Hassaké "si quelqu'un de cette ville s'en porte garant".

Sur l'ensemble de la Syrie, plus de la moitié de la population est déplacée depuis en mars 2011 du conflit, qui a causé la mort de plus de 310.000 personnes.

 

 

Pour mémoire

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Pour fuir le groupe État Islamique (EI) dans la ville syrienne de Deir ez-Zor, Sara a emprunté un chemin truffé de mines guidée par des passeurs, avant d'échouer dans un camp de misère près de la frontière irakienne.
Des centaines de personnes, originaires de cette ville de l'est, sont arrivées au camp al-Hol dans la province mitoyenne de Hassaké, fuyant les combats d'une très grande...

commentaires (2)

"La vie est rude pour les Syriens ayant fui l'EI à Deir ez-Zor." ! Mais c'est encore mille fois pire, äâïynéééh, pour les MILLIONS de Syriens Sains ayant fui ; par contre eux ; l'aSSaSSin aSSadique bääSSyrien !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 13, le 03 février 2017

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Commentaires (2)

  • "La vie est rude pour les Syriens ayant fui l'EI à Deir ez-Zor." ! Mais c'est encore mille fois pire, äâïynéééh, pour les MILLIONS de Syriens Sains ayant fui ; par contre eux ; l'aSSaSSin aSSadique bääSSyrien !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 13, le 03 février 2017

  • Bien malheureux tout ça mais à part les yeux pour pleurer que pouvons nous y faire. Patienter que le héros Bashar en finisse avec ces bactéries wahabites envoyées de bensaoudie, aussi.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 01, le 03 février 2017

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