Le Premier ministre libanais Saad Hariri a accordé une interview au quotidien Le Monde au cours de laquelle il est revenu sur plusieurs sujets d'actualité. Photo Dalati Nohra
Le Premier ministre libanais Saad Hariri, qui a été reçu vendredi par le président français Emmanuel Macron au palais de l’Élysée, a accordé une interview au quotidien Le Monde au cours de laquelle il est revenu sur plusieurs sujets d''actualité, dont l'évacuation des jihadistes du groupe État islamique de la frontière libano-syrienne.
Cet accord est très controversé au Liban, où beaucoup ont exprimé leur indignation de voir les jihadistes de l'EI partir à bord de "bus climatisés" après avoir exécuté des soldats libanais.
Interrogé sur l'évacuation des jihadistes de l'EI se trouvant à la frontière entre le Liban et la Syrie, M. Hariri explique que "le plus important est la sécurité des soldats" libanais. Il explique que le Liban ayant depuis août 2014 des militaires retenus en otage par le groupe EI, l'objectif était "de savoir où ils étaient enterrés". "Nous avons donc resserré notre siège et eux ont alors proposé des négociations. Ils nous ont donné des informations sur les lieux où se trouvaient les corps de nos soldats, explique M. Hariri. En échange, ces combattants ont pu quitter le territoire libanais sans combat avec leur famille".
A la question de savoir "qui a pris cette décision ?" M. Hariri répond : "Moi-même et le président Michel Aoun. Nous les avons laissé franchir la frontière, mais leur transport en bus vers l'est de la Syrie a été décidé par le Hezbollah et les Syriens".
(Lire aussi : Macron à Hamadé : « Le Liban peut compter sur le soutien indéfectible » de la France)
Sur les batailles menées contre les jihadistes, M. Hariri affirme qu'en comparaison avec le Hezbollah, "c'est l'armée libanaise qui a eu le plus grand rôle". "Elle a fait tout le travail, assure-t-il. Je sais comment l'armée a mené son offensive. Nous ne nous sommes pas lancés à l'aveuglette, nous avons pris le temps de préparer la bataille".
Concernant les accusations d'Israël selon qui l'Iran a établi des fabriques clandestines de missiles au Liban, destinées au Hezbollah, M Hariri affirme que "les Israéliens savent bien qu'il n'y a aucune fabrique de missiles au Liban". "Ils sont coutumiers de telles campagnes de désinformation. Ils disent que le Hezbollah contrôle le Liban, ce n'est pas vrai. Le Hezbollah existe, il est au gouvernement, il bénéficie d'un soutien dans le pays, mais cela ne veut pas dire que tout le Liban est contrôlé par le Hezbollah, affirme-t-il. Notre problème avec Israël, c'est que ses dirigeants parlent toujours de guerre et de sécurité, jamais de paix".
M. Hariri a également été interrogés au sujet du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), le rôle du Liban et de la France, le retour des réfugiés syriens dans leur pays, la situation financière au Liban, la situation en Syrie ainsi que sur les difficultés de son entreprise, Saudi Oger, en Arabie saoudite.
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commentaires (10)
Pourquoi Saad Hariri se sent-il obligé de se justifier de ce qui c'est passé avec le retour des jihadistes en Syrie ? L'Armée Libanaise a fait son devoir avec honneur, et nous pouvons être fiers d'elle devant le communauté internationale ! Ce que les "autres" ont manigancé ne concerne qu'eux et ceux qui les commandent de Téhéran et Damas, c'est l'évidence même ! Irène Saïd
Irene Said
16 h 29, le 02 septembre 2017