Rechercher
Rechercher

À La Une - Irak

Au front de Tal Afar, des pains de glace pour faire retomber la fièvre des combats

Hamid Sallal a monté sa petite fabrique mobile pour apporter de quoi se rafraîchir aux hommes de la brigade "Ali al-Akbar" au sein du Hachd el-Chaabi.

Des Irakiens déchargent des blocs de glace à Tall Abtah, au sud de Tal Afar, en Irak, le 29 août 2017. AFP / AHMAD AL-RUBAYE

A bord de blindés qui se déplacent dans un nuage de fumée et rendent plus insupportable encore la chaleur, les combattants irakiens attendent impatiemment l'arrivée d'un camion un peu particulier qui les suit depuis plusieurs mois pour leur livrer de précieux pains de glace.

A Tall Abtah, localité en plein désert au sud de Tal Afar, où les combats continuent de faire rage pour ravir aux jihadistes de l'organisation Etat islamique l'un de leurs derniers bastions en Irak, l'impressionnant ronflement de générateurs tournant à plein régime attire l'oreille.

Entre des maisons, un petit groupe d'hommes vêtus de T-shirts noirs ou aux couleurs du camouflage militaire s'active autour d'un camion. A l'arrière du véhicule, tuyau d'arrosage en main, l'un d'eux remplit huit énormes moules rectangulaires qui sont ensuite plongés mécaniquement dans une énorme cuve elle-même remplie d'eau.

Sur les bords intérieurs de la cuve, de l'eau --fortement salée pour accélérer le processus-- circule à grande vitesse. Le sel, pour se dissoudre dans l'eau de la rigole, absorbe la chaleur de l'eau dans les moules à pains de glace, qui en retour se solidifie peu à peu.

Au bout de cinq à six heures de cette réaction endothermique, l'eau stockée dans les moules est devenue de la glace. Une fois ces tubes réfrigérés, il en sort de longs pains de glace qui, chargés dans des camions frigorifiques, feront ensuite le bonheur des combattants, au front sous des températures estivales qui avoisinent les 50 degrés.

Hamid Sallal a monté sa petite fabrique mobile pour apporter de quoi se rafraîchir aux hommes de la brigade "Ali al-Akbar" au sein du Hachd, les unités paramilitaires irakiennes dites de "mobilisation populaire". Le Hachd bénéficie depuis sa formation en 2014 --à l'appel de la plus haute autorité chiite du pays le grand ayatollah Ali al-Sistani pour contrer la percée fulgurante des jihadistes-- d'un fort soutien populaire. Sur tous les fronts où il a combattu, des centaines de véhicules se pressent chaque jour pour leur amener équipement et nourriture, préparée en majorité dans les familles du sud du pays, où se trouvent les villes saintes chiites, et acheminées jusqu'à ses combattants par des supporteurs enthousiastes.

 

(Lire aussi : Au pied de la citadelle de Tal Afar, le "selfie de la victoire")

 

"De l'eau pour avancer"
"On a monté cette fabrique tous seuls, avec nos propres moyens", affirme à l'AFP Hamid Sallal, vêtu d'un impeccable uniforme militaire en treillis beige. Au début, avec ses acolytes, il a commencé par amener de l'eau potable aux combattants engagés dans une longue et meurtrière guérilla à Mossoul, la deuxième ville d'Irak, à 70 km à l'est de Tal Afar, reprise début juillet à l'EI.

Puis l'été et ses chaleurs accablantes sont arrivés et les citernes d'eau se sont mises à bouillir. Le projet a donc dû évoluer. "On avait vraiment besoin de glace mais elle coûte extrêmement cher", explique cet Irakien aux cheveux et à la moustache noirs de jais.

De nouveaux membres ont rejoint son équipe et aujourd'hui, ils fournissent chaque jour 288 pains de glace, de quoi couvrir les besoins en eau fraîche de tous les combattants de sa brigade. Chaque jour, ce sont 13.000 litres d'eau, amenés quotidiennement par citerne ou en palettes de bouteilles chargés sur des camions, qui sont transformés en glace.

Parmi eux, Ziad Abdel Wahid, fonctionnaire qui a pris congé de son travail dans un ministère, et a un temps combattu au sein du Hachd. Mais après une blessure qui l'empêche désormais de monter au front, cet Irakien de 33 ans a décidé de poursuivre le combat autrement.

"En m'occupant de logistique, je peux rester près du front", se félicite celui qui deux fois par jour, à l'aube et au coucher du soleil charge des pick-up en direction du nord, vers al-Ayadieh, la dernière localité où les combats se poursuivent encore.

Pressé, il retourne rapidement à ses activités. Les combattants n'attendent pas. "Ils ont besoin d'eau et de glace, s'ils veulent avancer et combattre", lance son camarade, Aref Ahmed, casquette en camouflage vissée sur la tête.

 

 

Lire aussi

Dans les camps autour de Tal Afar, "on attend" les déplacés

Les enjeux de la bataille de Tal Afar

 

 

Pour mémoire
Prendre Tal Afar ne devrait être difficile, selon un général irakien

Après le site antique, l’EI perd la localité de Hatra en Irak

L’EI ne contrôle plus que 7 % du territoire, selon l’armée

Après la perte de Mossoul, plusieurs zones restent aux mains de l'EI en Irak

A bord de blindés qui se déplacent dans un nuage de fumée et rendent plus insupportable encore la chaleur, les combattants irakiens attendent impatiemment l'arrivée d'un camion un peu particulier qui les suit depuis plusieurs mois pour leur livrer de précieux pains de glace.
A Tall Abtah, localité en plein désert au sud de Tal Afar, où les combats continuent de faire rage pour ravir aux...

commentaires (1)

Ces pains de glace ne sont pas , et pour sûr, destinés aux poltrons américains qui bénéficient de bunker climatisés, EUX . PERSONNE AU MONDE NE VOUS VOLERA VOTRE HÉROÏQUE VICTOIRE , VAILLANT COMBATTANT DES HACHED CHA3BI .

FRIK-A-FRAK

11 h 34, le 30 août 2017

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Ces pains de glace ne sont pas , et pour sûr, destinés aux poltrons américains qui bénéficient de bunker climatisés, EUX . PERSONNE AU MONDE NE VOUS VOLERA VOTRE HÉROÏQUE VICTOIRE , VAILLANT COMBATTANT DES HACHED CHA3BI .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 34, le 30 août 2017

Retour en haut