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Les enfants survivants de Raqqa ont un besoin urgent de soutien psychologique

"Nous risquons de condamner une génération entière d'enfants à une vie de souffrances", avertit la directrice de l'ONG Save the Children.

Yacoub 12 ans, Farida 13 ans (centre) et leurs parents, tous originaires de Raqqa, dans un camp de réfugiés à Ain Issa. AFP PHOTO /SAVE THE CHILDREN/ SAM TARLING

Des nuits entières, Rachida, 13 ans, n'arrivait pas à dormir, hantée par les horreurs dont elle a été témoin à Raqqa, bastion du groupe État islamique (EI) dans le nord de la Syrie que sa famille a finalement réussi à fuir.

Comme Rachida, les enfants qui ont pu sortir de Raqqa ont un besoin urgent de soutien psychologique pour soigner les blessures mentales qu'ont causées les exactions des jihadistes et les combats en cours entre l'EI et une force syrienne arabo-kurde soutenue les États-Unis, a averti lundi l'ONG Save the Children.

"Nous risquons de condamner une génération entière d'enfants à une vie de souffrances si leurs besoins de soutien psychologique ne sont pas satisfaits", a souligné la directrice pour la Syrie de cette ONG, Sonia Kush.

"Il est crucial que les enfants qui s'en sont sortis vivants reçoivent ce soutien pour dépasser les traumatismes causés par une violence et une brutalité insensées", a-t-elle ajouté.

L'ONG base son diagnostic sur des entretiens qu'elle a menés avec des enfants et des familles ayant réussi à fuir la ville de Raqqa après y avoir vécu sous la coupe des jihadistes.

Rachida, dont le prénom a été changé pour la protéger, a ainsi raconté "ne pas avoir réussi à faire face" après avoir vu des gens décapités par les membres de l'EI.

"Je voulais dormir mais je n'y arrivais pas car je me souvenais de ce que j'avais vu. Je restais éveillée parce que j'avais tellement peur", témoigne-t-elle.

"On ne peut plus parler d'enfance", affirme son père qui dit avoir tout fait pour éviter à sa progéniture de voir ces scènes d'horreur, mais souvent en vain vu leur fréquence.

 

(Lire aussi : Vivre à Raqqa près des combats plutôt que dans un camp de réfugiés)

 

Environ 25.000 civils, dont une moitié d'enfants, seraient encore piégés au milieu des combats à Raqqa, selon l'ONU.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) -alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par les États-Unis- sont entrées dans la ville en juin et ont chassé les jihadistes de 60% de la cité, qui était sous leur contrôle depuis 2014.

Mais les combats se poursuivent avec d'intenses bombardements aériens d'une coalition internationale menée par les États-Unis, avec le risque de pertes civiles, souligne Save the Children.

Farida, 13 ans, elle aussi déplacée, a ainsi raconté à l'ONG comment son petit frère Fouad âgé de deux ans, avait été blessé par une frappe aérienne en pleine nuit. "Il avait des éclats dans la tête, quand un avion frappe, il fait du mal partout".

Les ONG de défense des droits de l'Homme ont demandé aux FDS et à la coalition de redoubler d'efforts pour protéger les civils en évitant notamment "des frappes aveugles" et en créant "des routes de sortie sécurisées".

"Les enfants de Raqqa n'ont pas demandé ces cauchemars et ces souvenirs terribles où ils voient leurs proches mourir devant eux", a souligné Save the children.

 

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Des nuits entières, Rachida, 13 ans, n'arrivait pas à dormir, hantée par les horreurs dont elle a été témoin à Raqqa, bastion du groupe État islamique (EI) dans le nord de la Syrie que sa famille a finalement réussi à fuir.
Comme Rachida, les enfants qui ont pu sortir de Raqqa ont un besoin urgent de soutien psychologique pour soigner les blessures mentales qu'ont causées les...

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