L'Iran effectue une nouvelle tentative d'ouverture en direction des composantes politiques libanaises qui ne l'appuient pas et qui sont proches des États-Unis ou de l'Arabie saoudite. Il ne s'agit pas de la première tentative du genre. Téhéran a déjà fait plusieurs essais sur ce plan par le passé. Cependant, l'adjoint du ministre iranien des Affaires étrangère aux pays arabes et africains, Hussein Jaber Ansari, a transmis aux autorités de référence politiques, spirituelles, partisanes et sociales, à l'exception des Forces libanaises, ce désir d'ouverture exprimé par l'Iran.
Pourquoi cet attachement iranien à s'ouvrir au Liban en dépit de l'échec de toutes les tentatives précédentes ? Des sources qui suivent la tournée de M. Ansari indiquent à L'Orient-Le Jour que le directoire iranien évalue à sa juste valeur le modèle libanais de coexistence harmonieuse entre chrétiens et musulmans, et considère que le Liban représente un symbole de confrontation face à Israël au Liban-Sud et au terrorisme jihadiste dans le jurd de Ersal.
Durant ses rencontres, M. Ansari a souligné la détermination de son gouvernement à « consolider et raffermir plus que jamais les relations bilatérales et la coopération constructive avec le Liban ». Il sait que ce que son pays demande ne trouvera pas de répondant auprès d'une grande fraction des forces politiques libanaises, à l'instar du Premier ministre Saad Hariri ainsi que des Forces libanaises et des mouvements qui gravitent dans son entourage.
(Lire aussi : Ansari appelle à « l’unité arabe contre le terrorisme israélien et takfiriste »)
La raison pour laquelle cette coopération est impossible est que Téhéran ne traite pas avec le Liban officiel d'État à État, d'égal à égal. Le Liban ne peut pas non plus accepter la proposition iranienne de livrer des armes à l'armée libanaise, car cela signifierait l'arrêt de l'aide américaine à la troupe, aussi bien en livraison d'armes et d'équipements qu'en entraînement. Le conflit majeur porte tout naturellement sur le Hezbollah et tout le soutien que l'Iran apporte à cette milice, qui porte atteinte à l'autorité et au prestige de l'État, posant tout le problème de la souveraineté et du monopole de la violence légitime.
Selon la source précitée, « l'enthousiasme iranien quant à une ouverture sur le Liban intervient au moment où le conflit bat son plein entre Téhéran et Riyad ». L'Arabie saoudite qualifie le Hezbollah d'organisation terroriste, et ce dernier est listé ainsi sur la liste du Conseil de coopération du Golfe. Du côté de Washington, le Congrès américain s'apprête à voter des sanctions contre le parti chiite.
Pour un éminent responsable, la mission de l'émissaire iranien est vouée à l'échec, surtout auprès de Saad Hariri et ses alliés parmi les forces souverainistes. Les relations diplomatiques resteraient telles quelles, avec « une influence iranienne prépondérante sur l'équation politique libanaise », mais « sans ingérence directe comme du temps de la tutelle syrienne ».
Lire aussi
La diplomatie iranienne occulte le Grand Sérail
commentaires (5)
QU,ILS LAISSENT LE LIBAN EN PAIX ! ILS VIENNENT SEMER LA ZIZANIE ENTRE LES LIBANAIS...
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 09, le 24 août 2017