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Économie - Grille des salaires

Billets d’avion : couacs en série autour des nouvelles taxes

Le montant qui doit s'appliquer aux billets d'avion en classe économie est notamment remis en question.

La décision de l’Aviation civile demandant de répercuter les nouvelles taxes manque de précision, selon les professionnels du secteur. Photo T. H. B.

La mise en œuvre des nouvelles taxes sur les billets d'avion, prévue par la loi prévoyant les mesures fiscales devant permettre à l'État de financer la nouvelle grille des salaires des fonctionnaires, enchaîne les couacs depuis sa publication lundi au Journal officiel. En effet, si la direction de l'Aviation civile a demandé mardi aux compagnies aériennes de commencer à percevoir ces taxes, la confusion règne notamment au sujet du montant qui doit s'appliquer aux classes économiques.

Zones d'ombre
Selon sa version publiée lundi au JO, la loi prévoit l'application d'une taxe de 60 000 livres (40 dollars) sur les billets en classe économique pour tous les vols au départ du Liban à des destinations situées à plus de 1 250 km. Le service de presse du ministère des Finances a précisé à L'Orient-Le Jour que « ce montant correspond à une hausse de 6,6 dollars ».

Mais pour le président de la commission des Finances et du Budget, le député Ibrahim Kanaan, « les députés ont refusé d'augmenter cette taxe » lors du vote de la loi, le 19 juillet. Sans s'engager sur un chiffre, il affirme que « le montant publié au JO ne devra pas être différent de celui qui était applicable auparavant ».Or, avant lundi, ladite taxe était de 50 000 livres (33 dollars), selon le président de l'Association des agences de voyages et de tourisme au Liban, Jean Abboud. Le même montant apparaît également dans l'avant-projet de budget pour 2017. Transmis au Conseil des ministres le 26 août 2016, ce document – que L'Orient-Le Jour s'était procuré – avait servi de base à l'élaboration des mesures fiscales devant financer le relèvement de la grille. « L'erreur a dû se produire au moment de la publication au JO. Nous allons soulever le problème auprès de la présidence du Parlement afin de modifier le texte », a déclaré M. Kanaan.

 

(Lire aussi : En attendant le recours Kataëb en invalidation, la grogne sociale s’amplifie...)

 

Il reste que ce sont bien les montants indiqués dans le JO que les compagnies aériennes sont tenues d'appliquer jusqu'à nouvel ordre. En plus des 40 dollars pour les classes économiques, le texte prévoit une taxe de 73 dollars (au lieu de 46,5) pour les billets en classe affaires ; 100 dollars (au lieu de 66) pour les premières classes ; et une taxe supplémentaire de 265 dollars pour les vols en jet privé. Des sommes qu'elles sont chargées de recouvrir sans vraiment savoir comment. « L'Aviation civile ne précise pas si les compagnies doivent appliquer les nouvelles taxes sur les billets émis avant le 22 août, date d'entrée en vigueur de sa décision. La seule précision que nous avons obtenue concerne les destinations pour lesquelles la taxe ne s'applique pas », relève à son tour le président de l'agence de voyages Tala Tours, Walid Temsah, basée au Liban.

Dans une circulaire publiée hier, l'Aviation civile a ainsi précisé que les nouvelles taxes ne seraient pas exigibles pour des billets pour l'Arménie, Chypre, l'Égypte, la Géorgie, la Syrie et la Turquie ; les aéroports irakiens de Bassora, de Bagdad, d'Erbil, de Nadjaf et de Souleimaniyé; ainsi que celui d'Athènes. Selon M. Abboud, les acteurs du secteur doivent se réunir ce matin avec le ministre des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos, et l'Aviation civile afin de clarifier les « zones d'ombre » de la décision. « Le ministère va s'en remettre aux professionnels pour définir les modalités de perception », a indiqué M. Abboud.
Dans un communiqué publié par l'Agence nationale d'information, le ministre du Tourisme, Avédis Guidanian, a, lui, évoqué la possibilité qu'un délai de grâce soit mis en place pour permettre aux compagnies aériennes de s'organiser.

En attendant, les transporteurs réagissent chacun à sa manière. Certains ont décidé de faire régler depuis hier la différence entre l'ancienne taxe et la nouvelle aux passagers au départ de l'Aéroport international de Beyrouth, selon une source sur place. « En général, aucune compagnie n'a refusé d'enregistrer un passager qui ne voulait pas payer », a confié la source précitée. D'autres, comme Germania Airlines –
représentée au Liban par Tala Tour – ont décidé d'assumer les frais en attendant les clarifications espérées, note M. Temsah.

 

 

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commentaires (3)

Des gaffes puis des gaffes et en fin de compte tout sera payé par le citoyen sans pitié. Triste .

Antoine Sabbagha

12 h 31, le 24 août 2017

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Commentaires (3)

  • Des gaffes puis des gaffes et en fin de compte tout sera payé par le citoyen sans pitié. Triste .

    Antoine Sabbagha

    12 h 31, le 24 août 2017

  • je ne suis pas surpris! même pour des choses simples c'est le bordel, les politiques décident en fonction des infos que on leur donnent et déjà que le niveau laisse à désirer et si en plus l'administration est nulle alors là c'est sur on va droit au mur? UNE PETITE QUESTION : si on part en Europe il vaut mieux le faire avec escale Grèce ou Turquie pour éviter de payer et ceci au détriment de M E A bien joué messieurs les députés

    yves kerlidou

    10 h 12, le 24 août 2017

  • GAFFE ! GAFFE ! GAFFE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 50, le 24 août 2017

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