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Liban - Sit-in

Place Riad el-Solh, les enseignants ont haussé le ton face aux atermoiements du gouvernement

Face à la grille des salaires, les professeurs de l'UL promettent une confrontation « sauvage ».

Une partie des manifestants, hier, place Riad el-Solh. Photo Hassan Assal

C'est un ras-le-bol généralisé que les enseignants ont voulu exprimer hier place Riad el-Solh, alors que, dans le même temps, place de l'Étoile, les députés étaient censés plancher sur certains amendements au financement de la grille des salaires dont la mise en application affecte fortement le secteur de l'éducation. Finalement, c'est lors d'une réunion en marge de la séance parlementaire que des amendements sur le financement seront décidés.
À l'extérieur de l'hémicycle, le mécontentement était toutefois palpable, notamment auprès des professeurs de l'Université libanaise et ceux des classes secondaires. Un sentiment généralisé d'injustice que les manifestants sont déterminés à stopper, à en croire les déclarations qu'ils ont faites hier. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors qu'il y a une tentative de nous soustraire nos droits et nos acquis, pour lesquels nous nous sommes battus durant des dizaines d'années », a déclaré le président de l'Association des professeurs titulaires de l'Université libanaise, Mohammad Smaily, qui a précisé que ce mouvement a été organisé alors que se tient la séance parlementaire et à la veille de la tenue de la réunion du dialogue afin d'alerter « l'opinion publique ». Il a ajouté que les professeurs de l'UL ne veulent pas « qu'autrui obtienne gain de cause au détriment de leurs droits ». Pour lui, le fait d'améliorer les conditions de travail des fonctionnaires et des professeurs ne doit pas se faire au détriment « des professeurs de l'Université libanaise particulièrement ». « Certes, nous bénéficions d'un statut particulier, mais nous continuons à faire partie intégrante du secteur public », a expliqué M. Smaily. Il a également mis en garde contre tout amendement qui serait apporté à la mutuelle, parce que les professeurs la considèrent comme leur « filet de sécurité, et tout changement qui pourrait y être apporté sous n'importe quel prétexte sera contré par tous les moyens ». Il a poursuivi en faisant état d'une opinion juridique qui souligne l'irrégularité des articles 31 et 33 de la grille des salaires parce que « le législateur n'a pas le droit de substituer une loi par une autre qui apporte une protection sociale moindre », or l'article 31 « bat en brèche les acquis les plus importants des professeurs de l'UL ». M. Smaily a d'autre part fait savoir qu'une proposition de loi urgente a été soumise au Parlement pour que le texte de l'article 31 ne soit pas applicable aux professeurs de l'UL, avant de marteler que « la protection des deniers publics ne doit pas se faire aux dépens de notre stabilité, de notre protection sociale et médicale ». Il a mis en garde le gouvernement en affirmant que, si les droits de l'UL ne sont pas préservés, tous les moyens seront employés pour les protéger. « Notre confrontation sera sauvage » et « nous userons de tous les moyens », a-t-il affirmé. Un nouveau sit-in est prévu pour mercredi prochain.
Même insatisfaction hier matin place Riad el-Solh dans les rangs des professeurs des classes du secondaire, qui ont également battu le pavé en réclamant plus de justice sociale à leur égard. Le ministre de l'Éducation Marwan Hamadé s'est d'ailleurs joint aux protestataires pour leur faire savoir qu'il soutient leur cause et qu'il veut que les droits des enseignants soient rangés à la même enseigne que ceux des magistrats. De son côté, le porte-parole des enseignants du secondaire, Hamzé Mansour, s'est adressé à la commission parlementaire de l'Éducation et l'a appelée à examiner en toute objectivité et transparence leurs revendications. Les professeurs des spécialisations techniques étaient aussi parmi les protestataires. Ils demandent que leur tarif horaire soit augmenté et que leurs droits soient respectés. « Cela fait 10 mois que les droits des retraités n'ont pas été versés », a noté à cet égard le porte-parole des professeurs du technique, Walid Nmeir.
Également dans les rangs des manifestants, les volontaires de la Défense civile qui réclament le règlement de leur dossier, en vue de leur assurer notamment des salaires et des indemnités. Ces derniers ont annoncé en soirée qu'ils envisagent de demander l'asile « humanitaire » à certaines ambassades étrangères si leurs droits ne sont pas satisfaits sous 48 heures. Les retraités des forces armées ont également protesté hier eux aussi et demandé au président de la République, Michel Aoun, de renvoyer au Parlement la grille des salaires pour « corriger les injustices se trouvant dans certains articles », a indiqué leur porte-parole.

C'est un ras-le-bol généralisé que les enseignants ont voulu exprimer hier place Riad el-Solh, alors que, dans le même temps, place de l'Étoile, les députés étaient censés plancher sur certains amendements au financement de la grille des salaires dont la mise en application affecte fortement le secteur de l'éducation. Finalement, c'est lors d'une réunion en marge de la séance...

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