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Les habitants de Guam résignés face à la menace nord-coréenne

"Si un énorme missile tombe ici, tout le monde mourra. Comment puis-je me préparer pour un missile ?"

Une plage de l'île de Guam, territoire américain du Pacifique-Ouest. REUTERS/Erik De Castro

Quatorze minutes. C'est le temps estimé que mettrait un missile balistique à moyenne portée tiré depuis la Corée du Nord pour atteindre l'île de Guam, territoire américain du Pacifique-Ouest qui n'est pas intégré aux Etats-Unis.

Le gouvernement local de cette micro-nation située dans la partie septentrionale des îles Mariannes a publié vendredi un guide de survie à l'attention des 163.000 habitants pour qu'ils se protègent du mieux qu'ils peuvent en cas de conflit armé entre Nord-Coréens et Américains.

Lancés dans une escalade verbale, le régime de Pyongyang et Donald Trump se sont mutuellement menacés de représailles et de destructions massives.

Le pouvoir nord-coréen a même fait diffuser à la télévision nationale l'information selon laquelle il travaillait à l'élaboration, d'ici la mi-août, d'un plan de "tir simultané" de quatre missiles de portée intermédiaire qui achèveront leur course à 30 ou 40 km de l'île.

Malgré ces tensions, les habitants de Guam semblent résignés à un sort qui ne dépend ni d'eux, ni de leur gouvernement, et qui se joue ailleurs.

"Me préparer pour une attaque ? C'est ce que je fais", a déclaré Mike Benavente, 37 ans, occupé à faire cuire des steaks et des hot dogs sur un barbecue. "Si un énorme missile tombe ici, tout le monde mourra. Comment puis-je me préparer pour un missile ?"

Dans son guide de survie, le gouvernement local appelle les habitants à chercher des abris sans fenêtres dans des maisons, des écoles ou des bureaux, faits de béton suffisamment épais pour résister aux radiations.

En cas d'alerte, les habitants doivent se rendre dans ces abris improvisés et y rester pendant au moins 24 heures. S'ils se trouvent à l'extérieur au moment de l'attaque, ils doivent se jeter au sol, protéger leur tête et ne pas regarder les "éclairs de lumière" pour ne pas être aveuglés.

 

(Lire aussi : Jusqu’où Trump est-il prêt à aller face à Pyongyang ?)

 

 

Compter sur l'armée 
Les conseils, qui semblent dérisoires, ne sont guère suivis d'effet. Les hôtels de l'île expliquent avoir pris connaissance des recommandations mais affirment qu'ils disposent déjà de procédures d'urgence.

"Nous avons des plans d'évacuation pour les ouragans, les tsunamis et le terrorisme. Mais nous n'avons rien contre l'attaque d'un missile nord-coréen", indique le gérant d'un hôtel.

Un de ses collègues dans un hôtel voisin a imprimé le guide de survie mais, pour l'instant, il n'a pas reçu d'instruction pour le distribuer à ses clients.

L'île de Guam, dont la superficie est la moitié de celle de Hong Kong, est située à environ 7.000 km des Etats-Unis. Elle abrite une base navale et une base aérienne américaines à partir desquelles ont été déployés mardi deux bombardiers supersoniques B-1B dans la péninsule coréenne.

L'île est également la base permanente du système antimissile THAAD qui, selon les autorités locales, constitue un "parapluie de défense stratégique" dans la zone du Pacifique-Ouest.

George Charfauros, conseiller pour les questions de sécurité du gouvernement local, estime que le risque n'a pas changé depuis le début de la crise entre Pyongyang et Washington.

Sur les plages de sable blanc et le long des eaux turquoise, des parents préparent un pique-nique. "Nous ne savons pas ce que nous devrons faire en cas d'attaque", reconnaît Marlene, une comptable de 37 ans. "Nous aurons 14 minutes. L'armée a dit qu'elle était prête et nous comptons sur elle".

 

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