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À La Une - Liban

Les ministres s'écharpent sur les relations du Liban avec la Syrie

"Un ministre se rendant en Syrie ne s'y rend qu'en son nom", a expliqué Hariri.

Réunion du Conseil des ministres présidée par Saad Hariri (à g.), le 9 août 2017, au Grand Sérail. Photo Ani

Le débat autour des relations entre le Liban et la Syrie a été relancé mercredi en Conseil des ministres au cours duquel les participants se sont écharpés sur le dossier des déplacements officiels de ministres libanais à Damas. 

Cet épisode au sein du gouvernement intervient alors que le débat autour d'une coopération avec le régime syrien, dans le cadre de l'éventuelle offensive de l'armée libanaise contre le groupe Etat islamique (EI) dans les jurds de Ras Baalbeck et de Qaa, dans la Békaa, fait rage. Les opposants au président syrien Bachar el-Assad estiment que ces initiatives donneraient une légitimité au régime de Damas.

Face à cette polémique, le gouvernement a décidé de suivre la politique de distanciation vis-à-vis des axes de divergence, indiquant que toute visite en Syrie ne sera pas décidée par le cabinet.

 

"Politique de distanciation"
Selon la chaîne locale LBCI, le dossier des visites officielles de ministres libanais en Syrie a été soulevé par le ministre des Affaires sociales, Pierre Bou Assi, l'un des représentants des Forces libanaises (FL) au sein du gouvernement. Le ministre de l'Information, Melhem Riachi, autre représentant des FL, a pris la parole en expliquant que cette question était source de divergences, ajoutant que les déplacements prévus n'ont pas été approuvés par le Conseil des ministres. "La relation avec la Syrie est ambiguë et sa participation au sein de la Ligue arabe est toujours suspendue", a-t-il ajouté.

Les ministres de l'Agriculture, Ghazi Zeaïter, et celui de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, doivent se rendre à Damas le 16 août prochain.  Le ministre de l'Economie et du commerce, Raëd Khoury, doit également se rendre prochainement dans la capitale syrienne. Le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, a alors proposé que cette question soit soumise au vote. Mais par la suite, Saad Hariri a décidé de supprimer la discussion sur ce sujet du procès-verbal de la réunion du gouvernement.

Mais la question n'a pas été tranchée, selon M. Riachi. A l'issue du Conseil, le ministre de l'Information a expliqué que le gouvernement continuait à appliquer sa politique de distanciation pour échapper aux axes régionaux. Cependant, M. Hajj Hassan a réaffirmé qu'il irait en Syrie "en tant que ministre de l'Industrie". De son côté, le ministre de la Justice, Salim Jreissati a déclaré que "les ministres se rendront évidemment en Syrie en leur qualité de ministre". Cependant, M. Hariri a expliqué lors de la réunion qu'un ministre se rendant en Syrie ne s'y rend qu'en son nom, selon un communiqué publié par son bureau de presse.

Dans la journée, le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a expliqué que le Liban et la Syrie sont liés par "des relations diplomatiques et des accords". "A chaque fois, il a été prouvé que cette coopération était naturelle et qu'elle était dans l'intérêt des deux pays", a-t-il ajouté lors de sa réunion hebdomadaire avec des députés à Aïn el-Tiné.

Avant le début du Conseil des ministres, les représentants du courant du Futur ont exprimé leur opposition à tout déplacement officiel en Syrie de ministres au nom du gouvernement. "Les ministres peuvent se rendre en Syrie, mais pas au nom du gouvernement", avait tranché le ministre du Travail Mohammad Kabbara. "Nous sommes contre les déplacements de ministres en Syrie", a renchéri le ministre d'Etat aux droits de la femme, Jean Oghassapian.

 

(Lire aussi : Geagea : Non à toute coopération officielle entre les gouvernements libanais et syrien)

 

Grille des salaires
Par ailleurs, M. Hariri est revenu à la préparation annoncée de la bataille de l'armée libanaise contre l'EI, expliquant que la troupe avait toute latitude à mener cette offensive comme elle l'entend.

Par ailleurs, le ministre de l'Education, Marwan Hamadé, a quitté furieux le Conseil des ministres."J'ai voulu protester contre le dépassement des prérogatives du Conseil et des ministres. Les deux présidents (le chef de l'Etat Michel Aoun et M. Hariri) s'étaient abstenus de signer un décret pourtant adopté en Conseil des ministres sur un don de la Banque mondiale destiné à différents secteurs dépendant du ministère de l'Education", a-t-il affirmé dans une interview à l'organe de presse du PSP de Walid Joumblatt, al-Anba', dénonçant les agissements de certains ministres, sans les nommer, de vouloir entraver le rôle de son ministère pour des raisons personnelles et électorales.

Enfin, le gouvernement a décidé d'octroyer une aide d'un million de dollars à la fédération libanaise de basket-ball.

Sur un autre plan, les responsables libanais semblent se diriger vers un réexamen de loi sur la grille des salaires pour la fonction publique. Salim Jreissati a annoncé qu'il allait présenter une loi afin d'exclure les caisses de solidarité des dispositions de l'échelle des salaires et des mesures de financement adoptés mi-juillet par le Parlement. Les magistrats dénoncent le projet de suppression de l'autonomie de leur caisse de solidarité, qui interviendrait en vue de l'unification de toutes les mutuelles des fonctionnaires, prévue par la loi sur la grille des salaires.

Plus tôt dans la journée, le chef de l'Etat, Michel Aoun, avait déclaré que cette dernière était en cours de réexamen.

Pour financer la nouvelle grille des salaires, pour laquelle une ligne de crédit de 1 300 milliards de livres est prévue, les députés ont adopté mi-juillet une série de majorations fiscales en votant une loi en 20 articles. Une démarche critiquée par plusieurs formations politiques et experts économiques qui dénoncent une hausse des taxes qui pourrait ralentir davantage une économie déjà en récession.

 

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Le débat autour des relations entre le Liban et la Syrie a été relancé mercredi en Conseil des ministres au cours duquel les participants se sont écharpés sur le dossier des déplacements officiels de ministres libanais à Damas. 
Cet épisode au sein du gouvernement intervient alors que le débat autour d'une coopération avec le régime syrien, dans le cadre de l'éventuelle offensive...

commentaires (8)

On craignait un Etat dans un Etat et on le vit actuellement . Triste .

Antoine Sabbagha

22 h 01, le 09 août 2017

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Commentaires (8)

  • On craignait un Etat dans un Etat et on le vit actuellement . Triste .

    Antoine Sabbagha

    22 h 01, le 09 août 2017

  • il n'y aura pas de cooperation officiel tel que le veut le hezb ... les choses resterons tels quelles le sont en ce moment avec la cooperation qu'il y a en ce moment !!!.. seulement comme la propagande oblige celle ci vas être 2 fois plus médiatiser j'espere etre publier

    Bery tus

    19 h 12, le 09 août 2017

  • Nos moutons-suiveurs-bêleurs se révélent maintenant aussi de sacrés traîtres à la patrie, et cela au grand jour ! Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 23, le 09 août 2017

  • IL Y MANQUE L,APPARTENANCE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 02, le 09 août 2017

  • Un dicton de nos villages : " Les corbeaux se chamaillent autour du "kechk" des voisins". Nos parents étalaient les ingrédients du "kechk" au soleil sur une terrasse, les corbeaux se battaient pour s'en régaler. De tous temps, les Libanais adorent lécher les bottes de l'étranger. Des uns adoraient Jamal Abdel-Nasser, d'autres Husni ez-Zaïm, d'autres Saddam Hussein, d'autres Staline, d'autres Hitler et sa Croix gammée... d'autres Ataturk, d'autres le prince Fayçal, d'autres la "Tendre Mère la France et le général de Gaulle etc... Qui de vous Messieurs les parlementaires élus et non-élus sait qu'on ne doit s'incliner que devant le drapeau libanais et son armée, rempart de la Patrie. exclusivement.

    Un Libanais

    18 h 00, le 09 août 2017

  • On va se remettre à chanter chevaliers de la table ronde. ...Non non non .... OUI OUI OUI. ..... VOUS ALLEZ VOIR BIENTÔT. LA RÉSISTANCE AVEC SON AXE ET SON NOYAU CENTRAL EST I N C O N T O U R N A B L E.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 36, le 09 août 2017

  • Ou est le probleme ? Qu'ils s'y rendent si bon leur semble, en leur propre nom et avec le propres(?) deniers.

    Remy Martin

    17 h 04, le 09 août 2017

  • Et quelle est la "couleur" politique des ministres projetant de se rendre en Syrie? Ça ne serait pas du luxe de le préciser dans l'article, merci.

    Marionet

    16 h 41, le 09 août 2017

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