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Le Venezuela sur la sellette, l'ONU s'alarme de la violence

Selon le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, "plusieurs milliers de personnes ont été placées en détention arbitraire, beaucoup auraient été victimes de mauvais traitements et même de torture".

Le président du Venezuela Nicolas Maduro fait face depuis avril à un vaste mouvement de protestation pour exiger son départ, alors que le pays pétrolier, autrefois le plus riche d'Amérique du Sud, a sombré économiquement. Les manifestations ont fait 125 morts en quatre mois. AFP / Ronaldo SCHEMIDT

La pression internationale montait mardi sur le Venezuela, en profonde crise politique, l'ONU dénonçant "un usage excessif de la force" lors des manifestations, avant une probable condamnation d'une quinzaine de pays de la région, dont les représentants sont réunis à Lima.

Selon le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al Hussein, "plusieurs milliers de personnes ont été placées en détention arbitraire, beaucoup auraient été victimes de mauvais traitements et même de torture".

Le président socialiste Nicolas Maduro fait face depuis avril à un vaste mouvement de protestation pour exiger son départ, alors que le pays pétrolier, autrefois le plus riche d'Amérique du Sud, a sombré économiquement. Les manifestations ont fait 125 morts en quatre mois.

Et mardi il s'expose à une nouvelle condamnation internationale, cette fois des ministres des Affaires étrangères et représentants de 17 pays d'Amérique latine - dont le Brésil, l'Argentine et le Mexique - et du Canada, réunis pour l'occasion à Lima. Selon des sources diplomatiques à l'AFP, le Pérou plaide pour une condamnation de cette "nouvelle forme de coup d'Etat" et pour un appel à libérer les "prisonniers politiques" et à respecter le calendrier électoral, qui prévoit un scrutin présidentiel fin 2018.

Samedi, le pays a été suspendu du Mercosur, le marché commun sud-américain, pour "rupture de l'ordre démocratique" et lundi, le président de la Colombie voisine, Juan Manuel Santos, a brandi la menace d'une rupture diplomatique.

(Lire aussi : Luisa Ortega, une chaviste historique devenue adversaire de Maduro)

 

Pression "nécessaire"
Sourd à ces mises en garde, le gouvernement poursuit son entreprise de reprise en main des institutions.
Pour contourner le Parlement, à majorité d'opposition depuis début 2016, il a installé samedi une Assemblée constituante, dotée du pouvoir de dissoudre le Parlement et de réécrire la Constitution du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013.

Mardi, le département d'Etat américain a rejeté cette Assemblée comme "le produit illégitime d'une procédure irrégulière conçue par un dictateur", selon un tweet de sa porte-parole, Heather Nauert, se référant au président Maduro.

Washington a déjà imposé des sanctions financières directes au chef de l'Etat, une mesure extrêmement rare.
"La pression internationale (...) est nécessaire pour qu'au Venezuela il y ait un changement politique", a estimé Luis Florido, chef de la commission de politique extérieure du Parlement.
La Constituante, rejetée par 72% des Vénézuéliens selon l'institut Datanalisis, se réunira à nouveau mardi, au sein-même du palais législatif.

Le Parlement, qui siègera mercredi, a accusé la présidente de la Constituante, Delcy Rodriguez, et d'autres élus de cette Assemblée, d'avoir forcé lundi soir la porte de l'hémicycle où il siège, avec l'aide de militaires.
Mardi, des soldats ont empêché dix députés d'opposition d'entrer dans le bâtiment, ont dénoncé ces derniers. "Ce gouvernement envahit les espaces qu'il n'est plus capable de gagner de façon légitime", a critiqué sur Twitter Stalin Gonzalez, chef du groupe parlementaire d'opposition.

(Pour mémoire : La Constituante inaugurée, malgré le rejet de l'opposition)

 

Immunité parlementaire menacée
L'opposition a appelé à de nouveaux blocages de routes mardi, après quelques jours sans manifestations, une pause inhabituelle alors que les défilés sont quasi-quotidiens depuis début avril, mais sans doute due à un certain découragement après l'installation de la Constituante qu'elle n'a pas réussi à bloquer.
"Nous n'abandonnons pas la rue car le peuple ne manque pas de motifs pour protester contre la dictature", a assuré Freddy Guevara, vice-président du Parlement.

Dans ce climat tendu, le gouvernement et le haut commandement militaire affichent leur unité, cruciale dans ce pays où l'armée est une pièce centrale de l'échiquier politique. Sa loyauté a cependant été mise en question après une attaque dimanche menée par un ancien officier et un complice au sein de l'armée, qui a fait deux morts.

La Constituante, qui compte siéger pendant deux ans, a déjà commencé le ménage parmi les voix critiques, destituant la procureure générale Luisa Ortega, devenue ces derniers mois farouche adversaire du président, pour la remplacer par un fidèle du pouvoir.
Sa prochaine action pourrait être de priver d'immunité parlementaire certains députés d'opposition pour les envoyer en prison. "La Constituante peut lever l'immunité à tout le monde", a prévenu le numéro deux du chavisme, Diosdado Cabello.

L'opposition, qui voit dans cette Assemblée une tactique de M. Maduro pour prolonger son mandat au-delà de 2019 et instaurer une "dictature communiste", redoute une "chasse aux sorcières".

La Cour suprême a déjà condamné à quinze mois de prison Ramon Muchacho, maire du district de Chacao, un bastion de l'opposition dans l'est de Caracas. Mercredi elle jugera un autre maire du camp adverse, David Smolansky.

Sur un plan plus anecdotique, M. Maduro a reçu le soutien de l'ancienne star du football argentin Diego Maradona qui s'est offert mardi comme "soldat" à la révolution bolivarienne.

 

 

 

 

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Venezuela un melange entre cuba et la syrie.

HABIBI FRANCAIS

23 h 32, le 08 août 2017

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  • Venezuela un melange entre cuba et la syrie.

    HABIBI FRANCAIS

    23 h 32, le 08 août 2017

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