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Liban - Hezbollah-Fateh el-Cham

Les jihadistes de Fateh el-Cham et des réfugiés syriens évacués vers Flita

Le nombre des « combattants » est passé de 120 à 1 116 en l'espace de 24 heures.

L’un des bus transportant les miliciens du Front Fateh el-Cham, sous la protection d’un milicien du Hezbollah. Mohamed Azakir/Reuters

Le retrait des derniers jihadisdes de Fateh el-Cham et de leurs familles respectives a eu lieu hier dans un climat de doute et d'interrogations sur les moyens mis en œuvre pour réussir cette opération, notamment sur l'échange d'otages qui a permis la libération de détenus jihadistes de la prison de Roumieh, contre trois otages du Hezbollah.

Comme planifié, le chef du groupe jihadiste Fateh el-Cham dans le jurd de Ersal, Abou Malek al-Tallé, ainsi que ses jihadistes et plusieurs réfugiés syriens ont été évacués hier matin vers la région frontalière de Flita en Syrie, dans le cadre de la phase finale d'un accord avec le Hezbollah au terme d'une semaine d'intenses combats.

Le convoi de bus transportait 7 777 personnes, notamment 1 116 combattants et des civils syriens, selon le service du « média de guerre » mis en place par le Hezbollah. La veille, le directeur de la Sûreté, le général Abbas Ibrahim, qui a supervisé les négociations avec les jihadistes, avait évoqué le chiffre de 10 000 civils et de 120 combattants de Fateh-el Cham qui s'étaient inscrits pour quitter les lieux. Une différence dans le nombre des effectifs qui n'a pu être expliquée pour l'heure. Selon la LBCI, qui cite une source sécuritaire, l'une des théories qui pourraient expliquer le nombre élevé des effectifs des combattants seraient le fait que Fateh el-Cham aurait armé des hommes civils pour pouvoir faire passer une plus grande quantité d'armes dans le cortège.

 

(Lire aussi : Le moral de la fable, l'édito de Issa GORAIEB)

 

Le convoi a emprunté les routes sinueuses du jurd de Ersal afin d'atteindre Flita. Sa destination finale est Idleb, dernier fief tenu par les jihadistes en Syrie. Selon la chaîne LBCI, jusqu'à 1 020 personnes ont quitté le jurd de Ersal, à bord de 113 bus, et ont passé le point de contrôle de Wadi Hmayed.

Ce retrait s'est déroulé sous le contrôle de l'armée libanaise, de la Sûreté générale et du Comité international de la Croix-Rouge. Les combattants de Fateh el-Cham ont brûlé les positions qu'ils occupaient dans le jurd de Ersal, emportant avec eux leurs armes individuelles, comme prévu par l'accord.

L'évacuation intervient quelques heures après un échange de prisonniers entre le Hezbollah et la formation jihadiste, aux premières heures de mercredi. Peu après minuit, trois combattants du Hezbollah, Mahmoud Harb, Houssam Faqih et Hafez Zkheim, qui avaient été capturés jeudi dernier par les jihadistes de Fateh el-Cham, ont été rapatriés à Ersal où ils ont été accueillis par le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, avant de rejoindre le village de Laboué. Trois combattants de Fateh el-Cham, deux détenus à la prison de Roumieh et le troisième par la Sûreté générale, ont été libérés en contrepartie. Ce dénouement avait eu lieu après plusieurs heures de blocage, qui laissait craindre un échec des négociations en cours.

Cinq hommes du Hezbollah faits prisonniers en 2015, à Alep, en Syrie doivent encore être libérés. Ils le seront quand le dernier bus affrété à cet effet aura atteint Idleb, « probablement aujourd'hui », selon l'agence al-Markaziya. Quatre d'entre eux sont originaires du Liban-Sud, le cinquième, du Hermel.

 

(Lire aussi : Jurd de Ersal : Abou Malek al-Tallé livre sa version de l'accord avec le Hezbollah)

 

La dernière partie de l'accord entre jihadistes et Hezbollah prévoit également l'évacuation des combattants du groupuscule jihadiste Brigades Ahl el-Cham et leurs familles, ainsi que des réfugiés, vers le Qalamoun syrien. Leur nombre s'élève à 3 000.

Ainsi devrait se terminer l'épisode de l'évacuation de la partie du jurd de Ersal occupé par Fateh-el Cham et les Brigades Ahl el-Cham marquant le début de la seconde phase, celle de la libération de la partie du jurd de Qaa et de Ras-Baalbeck, occupée par les combattants de l'État islamique. Cette opération sera menée de pair par l'armée du côté libanais et le Hezbollah du côté syrien si l'on en croit les informations diffusées par al-Markaziya. Citant des sources informées, l'agence précise que la condition placée par l'État libanais pour entamer des négociations avec ce groupe permettant d'éviter les batailles est de fournir à l'État des informations relatives aux neuf soldats libanais que Daech avaient pris en otage lors des affrontements de Ersal en août 2014.

Réagissant à ces développements, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, s'est félicité de l'évacuation des jihadistes vers la Syrie. « Le Liban défait le terrorisme takfiriste (jihadiste). Aujourd'hui al-Nosra, plus tard le groupe État islamique, ensuite les cellules internes », a écrit M. Bassil sur son compte Twitter. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'exprimera ce soir même, à 20h 30 sur cette opération et sur l'ensemble de la situation.

 

(Lire aussi : Aoun : Nous ne reculerons pas devant le terrorisme)

 

« Raison d'État »
Des voix critiques se sont toutefois élevées pour dénoncer la pertinence au plan légal de l'échange d'otages qui s'est conclu par la libération de trois détenus jihadistes et son impact sur le prestige de l'État. Parmi ces voix, celle de Samy Gemayel, chef des Kataëb, qui a transmis une question écrite au gouvernement sur ce dossier.

Interrogé, l'ancien ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, a toutefois fait valoir la « raison d'État » ou « l'intérêt suprême de la nation », deux notions prévues en droit et prises en considération partout dans le monde, a-t-il dit.

M. Baroud a précisé à ce propos que celui qui a négocié au nom de l'État « n'est autre que le directeur de la Sûreté générale qui a une fonction officielle et qui bénéficie de la confiance de tous. Il été délégué par l'État pour mener ces négociations », a-t-il insisté, tenant toutefois à préciser que « la procédure judiciaire pour la remise en liberté des jihadistes a été entièrement respectée ».

 

(Lire aussi : Le Futur exhorte le gouvernement à déployer l'armée à la frontière est)

 

Communiqué du HCR
Le Haut Commissariat pour les réfugiés ( HCR ) a pour sa part affirmé n'avoir pas pris part au processus du retour des combattants et de leurs familles en Syrie. Dans un communiqué, le HCR a indiqué par ailleurs qu'il « n'est pas en position de confirmer dans quelle mesure des réfugiés syriens font partie du processus de retour vers la Syrie ». Et de rappeler enfin que le retour des réfugiés doit se faire sur la base de « décisions individuelles ».

 

 

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Reportage

En "tournée" avec le Hezbollah dans le jurd de Ersal

Le retrait des derniers jihadisdes de Fateh el-Cham et de leurs familles respectives a eu lieu hier dans un climat de doute et d'interrogations sur les moyens mis en œuvre pour réussir cette opération, notamment sur l'échange d'otages qui a permis la libération de détenus jihadistes de la prison de Roumieh, contre trois otages du Hezbollah.
Comme planifié, le chef du groupe...

commentaires (1)

Yalla inchallah plus de barbus sur nos frontières.Prochaine étape les Daechistes wkhlessna baa! Les uns comme les autres un qui coiffe sa barbe à gauche et l'autre la laisse se friser. C'est laid dans tous les cas de figure.

Alexandre Hage

11 h 08, le 03 août 2017

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Commentaires (1)

  • Yalla inchallah plus de barbus sur nos frontières.Prochaine étape les Daechistes wkhlessna baa! Les uns comme les autres un qui coiffe sa barbe à gauche et l'autre la laisse se friser. C'est laid dans tous les cas de figure.

    Alexandre Hage

    11 h 08, le 03 août 2017

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