L'armée libanaise a célébré mardi son soixante-douzième anniversaire, au cours d'une cérémonie organisée à la caserne Chucri Ghanem, à Fayadiyé. Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, a prononcé un discours à cette occasion.
Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, le Premier ministre, Saad Hariri, le président de la Chambre, Nabih Berry, le vice-Premier ministre Ghassan Hasbani, les ministres de la Défense, Yaacoub Sarraf, de l'Intérieur, Nohad Machnouk, et des Finances, Ali Hassan Khalil, ont notamment, assisté à la cérémonie.
C'est la première fois depuis 2014 que les troupes célèbrent leur fête. Le Liban ayant été sans président depuis le 25 mai 2014 et jusqu'au 31 octobre 2016, l'armée a été privée durant trois ans de défilé et de la cérémonie de remise des épées aux cadets de l'académie militaire.
"Vous clôturez aujourd'hui une phase de votre vie académique pour débuter votre vie professionnelle, a déclaré M. Aoun. Vous avez voulu qu'elle soit au coeur de l'institution militaire et donc choisi d'être les protecteurs de la souveraineté et de l'indépendance de ce pays et d'être les gardiens de sa sécurité et de la liberté de son peuple. A l'ombre des conflits politiques et des divergences d'opinion, vous êtes le bouclier protecteur du pays. Il n'y a pas de consensus plus fort que celui qui se forge autour de l'institution militaire", a-t-il ajouté.
"Etre soldat n'est pas un métier mais un message, lorsque le soldat est sur le front ce n'est pas parce qu'il convoite un salaire ou un grade mais parce qu'il sait qu'il est de sa responsabilité de protéger ses terres et ses concitoyens, a affirmé le chef de l'Etat. Mais si le martyre est toujours présent dans notre esprit, il n'est pas une fin, nous ne combattons pas pour devenir des martyrs mais pour vivre en dignité. Et si certains parmi nous tombent en martyrs, notre promesse à leur égard est de poursuivre sur leur chemin".
Et le président Aoun d'ajouter : "En 1958, j'étais à votre place. J'ai reçu l'épée de l'héroïsme et promis de préserver mon pays et défendre ma nation. Cette promesse n'était pas que des mots. Elle est devenue depuis ce jour une partie de moi et honorer ce serment m'a coûté de nombreux sacrifices mais m'a donné ce qui est le plus précieux dans la vie : une conscience tranquille.".
Cette fête tombe à la veille du troisième anniversaire du rapt des militaires otages du groupe jihadiste État islamique et quelques jours après la fin d'une bataille dans le jurd de Ersal entre le Hezbollah et le Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra). De plus, depuis le cessez-le-feu conclu la semaine dernière entre ces deux groupes, les regards sont braqués sur le jurd de Qaa et Ras-Baalbeck (deux villages frontaliers chrétiens) où d'aucuns s'attendent à une bataille qui devrait opposer l'institution militaire libanaise au groupe État islamique (EI).
"Les circonstances ont voulu que vous achevez votre formation au moment où il faut faire face au terrorisme et aux attaques, a souligné le président Aoun. Vous avez démantelé de nombreux réseaux terroristes et réalisé des frappes préventives en arrêtant des dizaines (de suspects). Et aujourd'hui, nous attendons que nos forces libèrent notre terre du terrorisme".
"Nous espérons que les développements pourront contribuer à connaître le sort de nos camarades kidnappés, a ajouté le chef de l'Etat. Cela apaiserait la douleur qui a été infligée à leurs familles, leur institution, et l'ensemble du peuple libanais. Nous ne reculerons pas face au terrorisme, sous toutes ses formes, l'armée est prête à l'affronter", a-t-il assuré.
"Le Liban a été un pionnier dans la guerre contre le terrorisme, il a réussi à renforcer sa stabilité politique et sa sécurité et à installer la paix à la frontière sud. En tant que responsables, nous devons poursuivre (notre mission) jusqu’à ce que nous puissions réaliser une renaissance économique", a ajouté M. Aoun.
"Vous protégez le pays et cela exige que vous soyez uni, a conclu le chef de l’état. Avec vos frères d'armes, vous travaillez ensemble dans le même but, qui est de protéger la patrie, sa frontière, et sa souveraineté. Notre confiance en vous n'a pas de limites".
Plus tard dans la journée Michel Aoun a reçu une délégation de l'armée libanaise à Baabda. "N'hésitez pas à prendre, sur le terrain, les mesures nécessaires, a-t-il dit. Les frappes préventives ont prouvé leur efficacité dans la protection du Liban contre le terrorisme".
"Seul l'État est la solution, et seule l'armée libanaise est la partie responsable de la sécurité nationale", a twitté de son côté M. Hariri.
Le "média de guerre" du Hezbollah a fêté sur ses réseaux sociaux l'armée libanaise. "Hommage à l'armée libanaise à l'occasion de sa fête", peut-on lire dans un tweet accompagnée d'une vidéo des troupes. Le même hommage a été rendu par le Hezbollah à l'armée syrienne qui célèbre également sa fête.
Hussein Youssef, porte-parole des familles des militaires otages de l'EI, a rappelé que "les proches des militaires ne peuvent pas célébrer cette fête alors que leurs fils sont toujours en captivité".
M. Youssef a souhaité que le mandat du président Aoun "soit marqué par la libération des otages militaires".
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Notre Dieu miséricordieux, délivrez nous des fous de toutes sortes et de toutes les religions se réclamant de Toi, et qui en ton nom s'imaginent tout permis...même d'éliminer l'autre qui pense et prie différement... Irène Saïd
15 h 19, le 01 août 2017