La Campagne nationale du Litani dénonce « une pollution phénoménale »

À la Békaa, 55 millions de mètres cubes d'eaux usées se déversent dans le Litani. Au fond du lac Qaraoun se trouvent 11 millions de mètres cubes de résidus toxiques. Au Sud, les égouts de 162 complexes touristiques, et à Zahlé les rejets de 660 usines finissent dans ce fleuve. Voici le bilan de la pollution « phénoménale » du plus grand fleuve du Liban, présenté hier par le député Ali Fayad au président de la République Michel Aoun, dans le cadre d'une visite d'une délégation de la Campagne nationale de protection du bassin du fleuve Litani à Baabda.
Et ce n'est pas tout : M. Fayad a exposé les résultats d'une étude de santé effectuée par le Dr Walid Succariyé avec l'AUB, et qui a montré que le taux de cancer dans les villages qui entourent le fleuve est de cinq fois supérieur à la moyenne nationale ! Le député a demandé au président de la République de faire figurer cette question au rang des priorités environnementales de l'État, notamment par l'accélération du vote de la loi sur la protection du Litani au Parlement, en vue de la construction de stations d'épuration des eaux usées le long du fleuve. Il a plaidé pour l'adoption, à long terme, d'une gestion globale de l'eau sur ce bassin.
Le président Aoun a, pour sa part, confirmé l'urgence de la protection du Litani, estimant que la solution radicale au problème passe par le respect des normes de la part des entreprises qui polluent le fleuve. Il a assuré ses visiteurs de son engagement envers cette cause qu'il veut voir soulevée une nouvelle fois en Conseil des ministres. Il a fait référence au financement des étapes de la solution durable, qui nécessitent des prêts importants, et à l'importance de charger des entreprises spécialisées d'effectuer les travaux requis.