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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Les sanctions du Congrès gravent dans le marbre la confrontation russo-US pour des décennies

Dos au mur, Trump devrait approuver le projet de loi à l'encontre de la Russie.

Photo d’archives datant du 10 mai 2017, montrant une rencontre entre le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, avec son homologue russe, Serguei Lavrov, à Washington. Mandel Ngan/AFP

« Soit il signe, soit il saute. ». C'est ainsi qu'Arnaud Dubien, chercheur spécialiste de la Russie à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques) et directeur de l'Observatoire franco-russe à Moscou, résume l'étau dans lequel se trouverait le 45e président des États-Unis d'Amérique. Donald Trump va bien signer le texte voté par le Congrès américain renforçant les sanctions à l'encontre de la Russie. La porte-parole Sarah Huckabee Sanders a indiqué dans un communiqué que ce dernier « approuve le projet de loi et a l'intention de le signer ». Alors même que l'élection de l'excentrique milliardaire laissait présager une inflexion de la politique américaine à l'encontre de la Russie – le candidat républicain avait multiplié les déclarations favorables à Vladimir Poutine durant sa campagne présidentielle –, le Congrès, pourtant à majorité républicaine, en a décidé autrement. En pleine tourmente suite aux révélations concernant des liens entre des personnalités russes, rencontrées au cours de la campagne, et son proche entourage, il semble que le président américain n'ait pas voulu aller à la confrontation avec le Congrès en mettant son veto. D'autant que la majorité des deux tiers des parlementaires permettant de revoter le texte eut été facilement atteinte.

La Russie a réagi au vote du Congrès américain en annonçant une réduction du personnel diplomatique américain sur son territoire. Lors d'un entretien accordé à la chaîne de télévision Vesti TV, dimanche, Vladimir Poutine a précisé que 755 diplomates américains devront quitter le territoire russe. Cette décision est une réponse différée à celle de Barack Obama du 29 décembre 2016 d'expulser 35 diplomates russes soupçonnés d'ingérence dans la campagne américaine. « Cette annonce est forte symboliquement. Il n'y aura pas de sanctions sur le plan commercial, mais ce sera des inflexions. Comme par exemple un rapprochement accru avec la Chine. On a vu pour la première fois, samedi, des navires de guerre chinois manœuvrer avec des navires de guerre russes en Baltique. Ce sont des choses qui vont cesser d'être exotiques. La Russie va surtout chercher à déstabiliser les États-Unis par le biais de la vente d'armement, notamment au Moyen-Orient, et en opposant son veto aux résolutions de l'ONU concernant la Corée du Nord. Ce texte grave dans le marbre la confrontation russo-américaine pour des décennies », avance ainsi Arnaud Dubien. Comme un parfum de guerre froide...

 

(Lire aussi : Donald Trump, entre enclume et marteau)

 

L'Europe à nouveau divisée
Le texte du Congrès, qui sonne comme une revanche de l'establishment cherchant à fragiliser Donald Trump sur un dossier russe dans lequel il apparaît isolé, vise à inscrire dans la loi les sanctions imposées par les États-Unis à la Russie. Celles-ci concernent nombre d'entreprises et de personnalités russes, mais visent tout particulièrement l'industrie énergétique. Les Européens se sont inquiétés de ces nouvelles mesures par la voix du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. « Le projet de loi américain pourrait avoir des effets unilatéraux qui auraient des conséquences sur les intérêts de la sécurité énergétique de l'UE », a déclaré le président de la Commission européenne dans un communiqué. Ce dernier conteste, à l'instar de l'Allemagne et de la France, les portées extraterritoriales du texte qui permettraient au président Donald Trump de sanctionner les entreprises européennes travaillant sur des pipelines venant de Russie, en leur limitant l'accès aux banques américaines ou en les excluant des marchés publics aux États-Unis. « Il s'agit pour les États-Unis, qui voient croître leur propre production d'hydrocarbure non conventionnel avec le gaz de schiste, de viser le marché européen en tentant de réduire la part russe. Ce sont des sanctions au service d'objectifs stratégiques commerciaux américains », explique Arnaud Dubien. À l'inverse, le président ukrainien Petro Porochenko s'est félicité du vote du Sénat qui marque, selon lui, un soutien face à l'« agresseur » russe.

Et il y a fort à parier que les États baltiques et la Pologne – hostiles à Moscou – soient également favorables à cette annonce. Ces divergences au sein de l'Europe ne sont pas sans rappeler celles apparues au moment de la crise irakienne de 2003. Entre ce que le secrétaire d'État américain Donald Rumsfeld avait désigné comme « la Vieille Europe », représentée par la France et l'Allemagne, qui souhaitait éviter le recours à la guerre, et la majorité des États européens partisans d'un suivisme atlantiste – les pays d'Europe de l'Est en tête.

 

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« Soit il signe, soit il saute. ». C'est ainsi qu'Arnaud Dubien, chercheur spécialiste de la Russie à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques) et directeur de l'Observatoire franco-russe à Moscou, résume l'étau dans lequel se trouverait le 45e président des États-Unis d'Amérique. Donald Trump va bien signer le texte voté par le Congrès américain renforçant...

commentaires (2)

« Soit il signe, soit il saute. ». Si on sait qui va profiter du crime , on comprend qui tient les usa en otage !

FRIK-A-FRAK

12 h 16, le 01 août 2017

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Commentaires (2)

  • « Soit il signe, soit il saute. ». Si on sait qui va profiter du crime , on comprend qui tient les usa en otage !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 16, le 01 août 2017

  • J,AURAIS PREFERE UNE ENTENTE ET UNE COOPERATION DES DEUX GRANDS DANS CES JOURS NOIRS QUE TRAVERSE LA PLANETE ET L,HUMANITE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 50, le 01 août 2017

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