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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Nuage russe au-dessus de la Maison-Blanche

Le président américain Donald Trump et son gendre Jared Kushner le 25 juillet à la Maison-Blanche. Yuri Gripas/Reuters

L'atmosphère semble de plus en plus lourde à la Maison-Blanche. Les critiques à l'encontre du président américain Donald Trump et de ses proches se multiplient, notamment depuis les révélations sur les rencontres entre le gendre et conseiller du président, Jared Kushner, et des Russes durant la campagne présidentielle.

« Le témoignage de Kushner se rapporte aux quatre meetings qu'il avait eus avec les Russes durant la dernière année de la campagne présidentielle et durant la période de transition de l'administration Trump. Et il avait omis de les déclarer lorsqu'il avait eu à obtenir son accréditation sécuritaire. Tout cela soulève plus de questions que de réponses. Il ne devrait pas y avoir de présomption qu'il dit la vérité », a affirmé le sénateur démocrate, Ron Wyden, membre de la comission de Renseignement du Sénat, et qui a interrogé, lundi, Jared Kushner, sur ces contacts.

Durant cette audience, et celle qui a eu lieu le lendemain devant la Chambre des représentants, d'une durée de trois heures environ chacune, Jared Kushner (37 ans) a dû répondre à des questions souvent hostiles, même de la part des membres du parti républicain. À travers cette première confrontation avec le « Premier Gendre », le Congrès américain cherchait à éclaircir les dessous de l'affaire russe qui continue de hanter l'administration Trump.

Dans ce contexte, la Maison-Blanche cherche à dissiper les nuages qui s'accumulent au-dessus de la présidence américaine. Pour cette raison, M. Kushner et son beau-frère, Donald Trump Jr. (qui doit être aussi interrogé par le Congrès pour les mêmes raisons), ont publiquement procuré des documents montrant qu'ils ont bel et bien eu des contacts avec des Russes, sans qu'il y ait eu, néanmoins, de complicité dans le cadre du processus électoral. Selon un analyste qui souhaite garder l'anonymat, « il faut l'admettre, ces révélations sont partiales et, si elles sont véridiques, elles restent sujet à caution car la version des faits a changé à plusieurs reprises dans le passé ».

 

(Lire aussi : Sanctions américaines : mise en garde de Bruxelles, Moscou temporise)

 

Droit de grâce
Le départ en congé du Congrès durant tout le mois d'août contribue aux tensions qui règnent à Washington, d'autant que les différentes agences américaines de renseignements ont conclu que Moscou a essayé d'orienter l'élection présidentielle en faveur du millionnaire new-yorkais. Et maintenant, pour faciliter, ou compliquer, la situation, l'ambassadeur russe, Serguei Kislyak, va quitter la capitale fédérale fin juillet, après y avoir été en poste pendant plus d'une décennie.

Entre-temps, Donald Trump a eu l'idée de se tourner vers le droit de grâce pour blanchir les membres de sa famille et ses proches collaborateurs de l'implication dans l'affaire russe. Idée jugée très mauvaise par une grande majorité de spécialistes et de politiques, et que le président a, par la suite, démenti vouloir appliquer. Les experts en la matière se sont empressés de démontrer que « la Constitution ne spécifie pas si le président peut se gracier lui-même et aucune cour ne s'est jamais prononcée sur ce sujet car aucun président n'a été aussi impudent pour s'y essayer ». De plus, la majorité des avocats en droit constitutionnel considèrent que « s'exempter de responsabilités criminelles serait un affront fondamental aux bases de l'État de droit américain ».

 

(Lire aussi : Le gendre de Trump se défend au Congrès de toute connivence avec la Russie)

 

Continuant à chercher, tous azimuts, une sortie de l'« affaire », le président pense renvoyer le nouveau procureur en charge de ce dossier, Robert Muller, comme il l'a fait pour l'ex-directeur du FBI James Comey. Non seulement cela constituerait une crise constitutionnelle mais, selon un commentateur de la chaîne MSNBC, ce n'est pas le chemin « qui mènera ce contentieux une fois pour toute en Sibérie ». Et comme s'il ne craignait pas les eaux troubles, le président américain vient de nommer Brian Benczkowski à la tête de la division criminelle du département de la Justice. Un avocat américain controversé : lors d'une audience devant le Congrès, il n'avait pas caché que précédemment, il avait représenté Alfa Bank, l'une des plus grandes institutions financières russes, appartenant à des proches du président Vladimir Poutine.

 

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