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Marlène Dietrich, une voix, un tempérament, un style et une image

« Je m'habille pour l'image, non pour moi, ni pour le public, ni pour la mode, ni pour les hommes », disait la magnifique Marlène Dietrich.

Photo de l’exposition « Marlène Dietrich : Dressed for the image » tirée du site de la National Portrait Gallery.

Jusqu'au 15 avril 2018, la National Portrait Gallery à Washington explore les facettes, toutes glamour, de Marlène Dietrich. Et cette manière qu'elle seule avait de remplir l'espace, sans en rajouter. De séduire et d'imposer son style et sa personnalité de femme libre. La célèbre icône hollywoodienne des années d'or du cinéma est à l'affiche d'une exposition de photographies intitulée Marlène Dietrich : Dressed for the image. La curatrice Kate Lemay précise que l'accrochage s'est construit autour de l'importance que donnait la fascinante actrice allemande à son image.

Sa vie est ainsi évoquée à travers 45 images, objets, lettres et extraits de films qui la décrivent aussi bien en famille qu'en sublime star du grand écran. Dietrich (1910-1992) était l'une des rares vedettes à s'être inventée, après avoir été découverte dans un cabaret berlinois par le metteur en scène Josef von Sternberg qui l'a ensuite menée au sommet de Hollywood. Il lui avait appris comment construire son image. Sternberg était un maître du jeu de lumière qu'il utilisait pour sculpter le visage de Marlène Dietrich, mettant en valeur ses pommettes et créant un halo presque magique autour de sa chevelure. Une technique « artistique » qu'elle avait assimilée dans tous ses détails et utilisée après s'être professionnellement séparée de lui. Sous sa direction, elle avait connu la gloire avec des films inoubliables, notamment, L'Ange bleu, Lola Lola, Shanghai Express et l'Impératrice rouge. Regard profond, cils longs, jambes interminables et allure énigmatique, elle était la parfaite incarnation de la femme fatale : mystérieuse et indomptable, nimbée d'une lumière comme irréelle noyée dans les volutes de ses cigarettes.

Pionnière du look androgyne
La curatrice de l'exposition rappelle une autre composante, essentielle, du mythe Dietrich : ce look androgyne dont elle est une pionnière et qu'elle a magnifiquement transposé sur grand écran, soulignant une ambiguïté sexuelle à travers les tenues masculines qu'elle arborait et osant même un baiser avec une femme, en 1930, dans le film Morocco, également signé Sternberg. Selon le critique de cinéma britannique Kenneth Tynan, « sa masculinité était attrayante pour les femmes et sa sexualité l'était pour les hommes ». Cependant, la discrétion était une condition imposée par les studios de l'époque qui bannissaient l'excès de sensualité. Dietrich pouvait afficher un style vestimentaire androgyne, en portant des pantalons, mais une reconnaissance de sa bisexualité aurait été un aveu scandaleux. Chanteuse, elle jouait de sa magnifique voix grave pour distiller la juste dose de lascivité en interprétant des succès tels que Ich bin von Kopf bis fuß auf liebe eingestellt ( Je suis faite pour l'amour de la tête aux pieds), Lili Marlene ou encore The Boys In The Back Room que les visiteurs peuvent réentendre dans un coin aménagé dans la salle d'exposition.

Née à Berlin et décédée à Paris, la beauté extrême qu'elle était avait épousé, en 1923, Rudolf Sieber, réalisateur américain d'origine allemande. Le couple se sépare, sans divorcer, après la naissance de leur fille Maria Riva. Ils restent proches et Marlène, qui qualifiait sa moitié de « mari parfait », était à ses côtés quand il aura une crise cardiaque.

La National Portrait Gallery à Washington, qui a pour mission de braquer ses projecteurs sur les personnes ayant modelé l'histoire et la culture des États-Unis, salue ce concept de glamour qui perdure et qui est le fait d'une femme spirituelle, sophistiquée et passionnée. On célèbre Marlène Dietrich car elle a réussi avec élégance à illustrer la notion de charme qu'elle avait défini en ces mots : « Le glamour n'est pas simplement la beauté, mais c'est apparaître séduisante et intéressante ». Ainsi revisitée, parfois (re)découverte pour les jeunes générations, cet Ange bleu d'une extrême modernité aurait pu être, selon la curatrice Lamay, une « figure influente de la communauté LGBTQ ».

 

 

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