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Liban - La carte du tendre

Le quartier de hajj Daoud

Le café de hajj Daoud, sur l’avenue des Français. Photo fournie par Georges Boustany

À l'époque de cette photo-surprise, au moment de l'indépendance du Liban, l'avenue des Français, une des plus belles de Beyrouth avec sa rambarde en pierre taillée et ses larges dalles, se terminait à l'Est sur une « pension » du nom de Mina House, que l'on aperçoit à droite de l'image, surplombant le café de hajj Daoud. Ce célèbre établissement sur pilotis, dont dépassent à gauche quelques drapeaux, était sans doute le plus connu de la façade maritime de Beyrouth. Mais il y avait aussi juste à côté « Hammam wa mountazah el-bahrein », un des plus anciens « bains » de la capitale, comme on appelait à l'époque ces établissements rustiques, offrant, pour une bouchée de pain, un accès à la mer, une cabine pour se changer, une table au menu succinct (poisson et hommos) et même la possibilité de louer un maillot !

Le photographe a fixé les deux jeunes inconnues dans ce cadre où l'on n'aperçoit qu'ordre, propreté et raffinement. Elles sont élégantes, comme l'ont toujours été les Beyrouthines, et arborent un charmant sourire. Pas de voiture, pas de pollution, un soleil omniprésent ; la guerre de 1975 est encore loin. Le quartier en sera définitivement détruit, et, en 1977, les pouvoirs publics, défiant toute logique, transformeront l'avenue et la mer qui la borde en décharge publique pour y accueillir les décombres du centre-ville et les immondices de la capitale, créant ainsi le « dépotoir du Normandy », du nom du plus célèbre hôtel de l'avenue. Aujourd'hui assaini, le remblai attend toujours sa transformation en jardin public.

 

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À l'époque de cette photo-surprise, au moment de l'indépendance du Liban, l'avenue des Français, une des plus belles de Beyrouth avec sa rambarde en pierre taillée et ses larges dalles, se terminait à l'Est sur une « pension » du nom de Mina House, que l'on aperçoit à droite de l'image, surplombant le café de hajj Daoud. Ce célèbre établissement sur pilotis, dont dépassent à...

commentaires (2)

A gauche de ces deux élégantes, se trouvait "Qahwet el-Hamra" derrière laquelle se trouvait le cimetière "Samtiyé". L'avenue des Français était l'avenue des agences de voitures Oldsmobile, Opel, camions GMC, Simca, Chevrolet, Ford, Volvo, Pontiac... des agences de disques Columbia et La Voix de son Maître (His master's voice)... des photographes Gulbenk, Koko... des téléviseurs Philips et Telefunken... Des réfrigérateurs Frigidaire, Léonard...

Un Libanais

11 h 27, le 22 juillet 2017

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Commentaires (2)

  • A gauche de ces deux élégantes, se trouvait "Qahwet el-Hamra" derrière laquelle se trouvait le cimetière "Samtiyé". L'avenue des Français était l'avenue des agences de voitures Oldsmobile, Opel, camions GMC, Simca, Chevrolet, Ford, Volvo, Pontiac... des agences de disques Columbia et La Voix de son Maître (His master's voice)... des photographes Gulbenk, Koko... des téléviseurs Philips et Telefunken... Des réfrigérateurs Frigidaire, Léonard...

    Un Libanais

    11 h 27, le 22 juillet 2017

  • Excellente cette plongée hebdomadaire dans le Beyrouth d'antan, la photo sépia et le joli commentaire qui l'accompagne sont un vrai cours de sociologie urbaine. J'en redemande !

    Marionet

    11 h 05, le 22 juillet 2017

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