Rechercher
Rechercher

Liban - La carte du tendre

Les joueurs de dames

Photo fournie par G.B.

Un café de montagne des plus modestes, malgré le tapis oriental accroché au mur ; pas de trottoir et pas d'asphalte, comme ce sera le cas jusqu'à tardivement dans les villages du Mont-Liban ; de grands arbres dont l'ombre rafraîchissante est percée de rayons d'un soleil omniprésent : tel est l'écrin que notre photographe des années 1910 a choisi pour accueillir la scène qui va suivre.

Assis sur des chaises de bois et de paille tressée dont la fabrication se poursuit encore de nos jours dans le vieux souk de Saïda, deux compères jouent aux dames. Armés chacun de la pipe de son narguilé, comme on appelait jadis la pipe à eau avant qu'elle ne revienne à la mode sous le nom de chicha, ils sont concentrés sur un damier fait main posé sur une tanké en fer, mangée de rouille, dans un équilibre précaire qui souligne le calme débonnaire du jeu, à l'opposé du backgammon. Les vêtements trahissent une origine modeste, bien que notre joueur de gauche ait fait l'effort de porter, au-dessus du traditionnel sarouel, une veste, un semblant de cravate et même un tarbouche, alors que son adversaire s'est contenté d'un simple bonnet, toujours en vigueur dans nos villages de montagne.

Les traits sont épais, les mains puissantes, la peau burinée, les rides profondes mais la moustache altière : toute la noblesse et la force de nos Libanais d'avant le Grand Liban s'expriment ici, et l'on a la très nette sensation que leur calme n'est qu'apparent ou en tout cas provisoire... Qui s'y frotte s'y pique!

Le cliché a plus de cent ans aujourd'hui, mais l'ambiance est par trop familière : chaque détail, chaque lumière remuent en nous la nostalgie d'une vie qui savait prendre son temps.

 

Dans la même rubrique
Les plages de Jnah

Venise à Beyrouth

Quand la place Riad el-Solh s'appelait Assour...

L’avenue des Français et le Kit Kat

Le Minet el-Hosn des années 1930 avant les plages huppées

La place des Martyrs des années 50

Un café de montagne des plus modestes, malgré le tapis oriental accroché au mur ; pas de trottoir et pas d'asphalte, comme ce sera le cas jusqu'à tardivement dans les villages du Mont-Liban ; de grands arbres dont l'ombre rafraîchissante est percée de rayons d'un soleil omniprésent : tel est l'écrin que notre photographe des années 1910 a choisi pour accueillir la scène qui va...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut