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Liban - Détention

Nizar Zakka prend contact avec Hariri et sollicite l’aide du gouvernement

Les deux avocats de l'homme d'affaires évoquent un « kidnapping » en bonne et due forme orchestré par le gouvernement iranien.

Nizar Zakka.

Détenu en Iran depuis septembre 2015, le spécialiste en technologies de communication et homme d'affaires, le Libanais Nizar Zakka, s'est entretenu hier avec le Premier ministre Saad Hariri. M. Zakka, en grève de la faim depuis 25 jours dans la prison d'Evin où il est détenu, a appelé le gouvernement à œuvrer en vue d'obtenir sa libération. M. Hariri lui a assuré qu'il suivait l'affaire via les canaux diplomatiques.

Arrêté en Iran depuis septembre 2015, M. Zakka, un Libanais détenteur d'une « Green Card », persiste à clamer son innocence. Il a été reconnu coupable d'« espionnage » par « un tribunal révolutionnaire, un verdict annoncé via les médias iraniens », a déclaré son avocat au Liban, Antoine Abou Dib.
Dans son entretien avec le Premier ministre, M. Zakka a fait part de ses conditions difficiles de détention et de la détérioration de son état de santé. Hospitalisé pendant 24 heures, « il a été ramené hier dans sa cellule après avoir refusé les soins qui devaient lui être prodigués », a ajouté M. Abou Dib, dans un entretien avec L'Orient-Le Jour.

Également contacté, Jason Poblete, son avocat basé aux États-Unis, a assuré qu'il s'agit d'une « détention éminemment politique ». Pour lui, Nizar Zakka « a été kidnappé » et non arrêté selon des procédures judiciaires appropriées. Dans une déclaration préalable, l'avocat avait estimé que l'homme est « un otage et non pas un prisonnier ». D'ailleurs, poursuit l'avocat, « une personne qui opte pour la mort si elle n'est pas remise en liberté ne peut être qu'innocente ».

À Beyrouth, son avocat abonde dans le même sens en rappelant la manière dont son client a été « intercepté par des hommes en civil sur la route en direction de l'aéroport de Téhéran où il devait reprendre son avion, après avoir participé à une conférence sur la technologie informatique, sur invitation officielle de la vice-présidente iranienne chargé des femmes et des affaires de la famille, Shahindokht Molaverdi ».
Nizar Zakka était le secrétaire général d'une ONG régionale baptisée Ijma3, spécialisée dans le développement des technologies de la communication. L'association recevait des fonds, notamment d'agences onusiennes et des États-Unis.

 

(Lire aussi : Lettre ouverte du fils de Nizar Zakka au ministre iranien des AE)

 

Un dossier-fantôme
Me Abou Dib assure n'avoir jamais réussi à prendre connaissance du dossier judiciaire de son client, encore moins du verdict et de ses motifs, « maintenus dans le secret le plus total ». Il déplore également le fait que le gouvernement libanais ne soit pas « sérieusement » intervenu à ce jour pour mettre fin à la tragédie vécue par Nizar Zakka, marié et père de trois enfants. L'un de ses fils, Omar, a été invité hier par la commission des Affaires étrangères du Congrès américain à témoigner devant ses membres, le 25 juillet à 14h, heure de Washington.

« Les membres du Congrès veulent entendre de la bouche de Omar Zakka le supplice que subit son père en Iran. M. Zakka lutte pour obtenir sa liberté, il lutte pour sa vie. Les membres de la commission ont tout simplement décidé de lui accorder une voix », précise M. Poblete à L'OLJ. « La présidente de la commission, Ileana Ros-Lehtinen, est une grande militante des droits de l'homme. Elle souhaite par ailleurs que le gouvernement libanais aide M. Zakka et sa famille », a ajouté l'avocat.

 

(Lire aussi : Nizar Zakka entame aujourd’hui son 17e jour de grève de la faim)

 

Pour Antoine Abou Dib, le gouvernement libanais n'a pas assez fait pour plaider la cause de Nizar Zakka, qui reste, après tout, « un citoyen libanais ». Dans un entretien accordé à la chaîne Future TV, Me Abou Dib et le frère du prévenu, Ziad Zakka, ont dénoncé les « promesses vagues » faites par les responsables politiques libanais à ce jour. Ils ont affirmé avoir pris contact avec plusieurs officiels, ainsi qu'avec le Hezbollah, saisissant l'occasion pour lancer un appel à l'aide aide au secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah.
Contacté par L'OLJ, une source du parti a laissé entendre que le Hezbollah a tenté d'intervenir mais qu'il a reçu « une fin de non-recevoir, s'agissant d'une accusation délicate ». La source a démenti le fait que M. Zakka soit un simple résident américain, assurant qu'il est « citoyen américain ».

Pourtant, dans un projet de résolution adoptée en mai dernier, la commission des Affaires étrangères du Congrès précise explicitement que M. Zakka est « résident aux États-Unis ». La résolution appelle le président Donald Trump à « prendre des mesures drastiques » pour la libération inconditionnelle de citoyens et résidents américains détenus en Iran pour des raisons politiques ». Quatre autres Américains d'origine iranienne ont été arrêtés et emprisonnés en Iran à la même période, entre 2015 et 2016.

 

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