Lettre ouverte du fils de Nizar Zakka au ministre iranien des AE

Nizar Zakka, un Libanais détenu en Iran depuis septembre 2015, a été transporté à l'hôpital dimanche, a affirmé hier à L'Orient-Le Jour son avocat, basé aux États-Unis, Jason Poblete. Emprisonné pour « espionnage », M. Zakka avait entamé une grève de la faim le 26 juin.
Le fils de M. Zakka a adressé hier une lettre ouverte, par le biais d'un message vocal, au ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif. « Pourquoi avez-vous officiellement invité mon père en Iran, pourquoi lui avoir envoyé son visa, rien que pour le kidnapper, l'emprisonner et le torturer physiquement et moralement ? déplore-t-il. Vous avez officiellement invité un homme innocent pour l'emprisonner sans preuves concrètes ni même un procès équitable. Jamais un gouvernement n'a commis un acte pareil envers une personne qu'il a décidé de sa propre initiative d'inviter chez lui. » Le fils de M. Zakka a appelé à la libération immédiate de son père avant que la situation ne dégénère.
« Il n'a aucune intention d'arrêter sa grève et a refusé de se faire soigner », a affirmé Me Poblete. Selon l'avocat, « la condition pour se faire soigner est qu'il signe des documents en perse ». « Pourquoi ne lui donnent-ils pas des documents en arabe, en anglais ou en français ? s'est-il interrogé. Il ne signera aucun document qu'il ne peut comprendre. Nizar Zakka est soumis à un traitement cruel, il poursuivra sa grève », a encore dit Me Poblete.
Le 12 juillet, M. Zakka avait transmis un message à L'OLJ, par le biais de son autre avocat, Antoine Abou Dib, dans lequel il dénonçait sa détention injuste. Me Abou Dib avait alors indiqué que M. Zakka semblait de plus en plus affaibli physiquement et moralement.
M. Zakka a le statut de résident aux États-Unis. Il a été condamné en 2016 à 10 ans de prison en Iran. La télévision d'État iranienne avait affirmé que Nizar Zakka avait des « liens profonds avec la communauté militaire et du renseignement aux États-Unis ».

O.A.