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À La Une - Liban

La grille des salaires a "pratiquement" été adoptée au Parlement

"Rien n'est accordé gratuitement et nous nous démenons afin de faire avaliser des réformes et de nouvelles taxes", affirme Berry.

Le Parlement libanais réuni le 18 juillet en séance plénière afin d'examiner le dossier de la grille des salaires du secteur public. Photo Ani

La grille des salaires du secteur public a été adoptée dans le principe mardi à la Chambre, le financement devant encore être examiné mercredi.

"La grille des salaires a pratiquement été adoptée", a confié le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil à l'issue des débats de la journée. "Nous avons terminé la majeure partie du dossier", a-t-il précisé. Même son de cloche de la part des députés Ibrahim Kanaan et Georges Adwan : "La grille a été adoptée, et concernant les recettes pour financer cette grille, nous voulons éviter de nouvelles taxes aux citoyens", a confié M. Kanaan.

Une ligne de crédit de 1.200 milliards de livres a été prévue pour la nouvelle grille. Les divergences portent sur les moyens de financement, de nombreux responsables s'accordant toutefois sur la nécessité de hausses fiscales.

En effet, les points concernant le financement de la grille et les réformes fiscales prévues à cet effet sont encore en suspens. Des divergences sont apparues au sujet du traitement de manière égale entre les enseignants du secteur public et ceux du privé, pour ce qui est des augmentations de salaires prévues. M. Hariri et le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, ont affirmé vouloir laisser la liberté aux écoles privées pour décider ou pas d'une augmentation des salaires de leurs enseignants. Les députés Boutros Harb et Marwan Hamadé ont pour leur part rappelé que l'égalité entre ces deux secteurs est "consacrée par la loi depuis 60 ans". Le député Akram Chehayeb a quant à lui demandé que le seuil de 1.200 milliards de livres ne soit pas dépassé.

 

"Rien n'est accordé gratuitement"
Au niveau des avancées réalisées, les retraités des différents secteurs de la fonction publique auront droit à l'augmentation de salaire qu'ils réclament à cor et à cri, mais les montants qui leur sont dus seront échelonnés sur trois ans.

Nombre de ces retraités ont battu le pavé ce matin, place Riad Solh, pour faire pression sur le Parlement. Ils ont fait savoir qu'ils rejettent l'échelonnement de leurs augmentations. Des enseignants du secteur public et privés, ont également manifesté leur mécontentement. D'autres collectifs civils ont aussi participé au mouvement de contestation. Ils craignent que le financement de la grille se fasse au détriment des classes moyennes et défavorisées, par le biais de majorations fiscales, notamment une augmentation du taux de la TVA.

"Rien n'est accordé gratuitement et nous nous démenons afin de faire avaliser des réformes et de nouvelles taxes", a reconnu le président de la Chambre, Nabih Berry. Même son de cloche de la part du Premier ministre, Saad Hariri. "Nous voulons assurer les recettes pour toute augmentation de salaire, car il n'est pas dans l'intérêt des retraités de voir la livre libanaise s'effondrer". "Il y a consensus autour d'une série de réformes et de nouvelles taxes, a-t-il également affirmé. Je n'accepte pas une grille des salaires sans recettes supplémentaires, car il est inconcevable de l'adopter sans prévoir de nouvelles taxes", a expliqué M. Hariri. "Se rétracter en refusant de nouvelles taxes, c'est comme s'opposer à la grille des salaires. Il est de notre droit de protéger les rentrées de l’État, et la grille des salaires est indivisible".

Georges Adwan, député Forces libanaises, a pour sa part confié que l'adoption (finale) de la grille n'aura lieu que d'ici une à deux semaines. "La grille des salaires sera adoptée, et elle sera intégrée d'une manière ou d'une autre au budget. Cela ne retardera pas l'adoption de la grille. Le délai sera court, une ou deux semaines", a-t-il dit.

Dans la soirée, le Parlement a adopté de nouveaux horaires de travail pour la fonction publique. Les fonctionnaires devront travailler de lundi à vendredi de 8 heures à 15h30 et chômeront samedi et dimanche. 

 

Vive tension
La séance plénière a connu des moments de vive tension entre certains responsables. Une altercation verbale a ainsi opposé M. Kanaan à M. Hassan Khalil. Le premier a affirmé que le projet de budget prévoit des économies sur les dépenses de l'ordre de 1.000 milliards de livres libanaises, une affirmation que M. Khalil aurait qualifié de "plaisanterie". "Je ne vous permets pas de qualifier deux mois et demi d'efforts de plaisanterie", a rétorqué M. Kanaan, sans réussir à calmer son interlocuteur.

Le président de la Chambre a dû intervenir à plusieurs reprises afin de contenir la tension.

Une autre altercation a eu lieu entre les députés Khaled Daher et Émile Rahmé, cette fois au sujet du raid mené par l'armée libanaise le 30 juin dans des camps de réfugiés syriens à Ersal, dans la Békaa. Selon les médias locaux, M. Daher a exigé une enquête sur cette opération, appelant à la démission du ministre de la Défense, Yaacoub Sarraf. M. Rahmé lui a alors crié à la face : "Assez de surenchères". Une enquête est en cours sur les circonstances de la mort de ressortissants syriens arrêtés à la suite de l'opération de la troupe dans deux camps de réfugiés à Ersal. Des dizaines d'arrestations avaient eu lieu. Les images des détenus avaient provoqué une vive controverse au Liban. L'armée a annoncé le décès de quatre d'entre eux affirmant qu'ils souffraient déjà avant leur détention de problèmes de santé chroniques, mais des ONG ont appelé à l'ouverture d'une enquête indépendante, laissant supposer qu'ils avaient pu être soumis à un interrogatoire musclé.

 

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