Divisions persistantes autour de la grille des salaires

Le Parlement planchera à partir de demain sur l'échelle des salaires dans le secteur public au cours d'une réunion qui sera étalée sur deux jours. Cette nouvelle grille qui devrait coûter à l'État 1 200 milliards de livres par an est toujours loin de faire l'unanimité, en dépit de l'optimisme que le président de la Chambre, Nabih Berry, s'est efforcé de montrer samedi. Nabih Berry a assuré que la grille sera votée et que ses sources de financement sont nombreuses.
Le président de la Chambre a en outre annoncé que les militaires à la retraite feront partie des bénéficiaires de la grille, tout en admettant que cette démarche fera accroître le coût de celle-ci. M. Berry ne s'en inquiète pas outre mesure, puisque, selon lui, une fragmentation des paiements devrait faire l'affaire. Mais rien n'est moins sûr, d'autant que les points de divergence autour de la grille ne se limitent pas aux sources de financement. Les partis politiques ne se sont toujours pas entendus sur le point de savoir s'il faut ou non l'inclure au projet de budget, sous étude au sein des commissions parlementaires, et n'ont toujours pas trouvé de solution à la question de la clôture des comptes que le ministère des Finances n'est pas en mesure de présenter au Parlement et qui doit impérativement précéder l'adoption du projet de budget. Le vote de la loi de finance ne sera pas de tout repos, s'accorde-t-on à dire dans les milieux politiques. À moins que la perspective des prochaines législatives ne pousse les blocs politiques à faire passer la grille des salaires sans un examen sérieux des sources de financement, dans le seul souci de plaire à leurs bases respectives, mais au risque d'exposer la stabilité socio-économique et financière du pays à une forte secousse.
Le dossier de la grille des salaires a été au menu d'un entretien nocturne entre M. Berry et le chef du PSP, Walid Joumblatt, qui a insisté sur le respect des engagements pris, mais à condition que le coût de l'échelle ne dépasse pas 1 200 milliards de livres, ce qui semble indiquer une opposition à l'inclusion des militaires à la retraite dans le projet.