Des membres des forces irakiennes célèbrent la libération de Mossoul, le 10 juillet 2017. AFP / FADEL SENNA
L'Irak enquête sur de possibles exactions commises par ses forces de sécurité à l'encontre de jihadistes du groupe État islamique faits prisonniers à Mossoul, ont affirmé jeudi deux responsables militaires irakiens présents au Pentagone.
Sur une vidéo récemment mise en ligne, on voit deux hommes portant l'uniforme militaire irakien en train de battre un détenu barbu puis de le traîner jusqu'au rebord d'une falaise, d'où il est jeté. Ils lui tirent alors dessus, ainsi que sur un autre corps gisant en contrebas.
"Il y a peut-être eu une mauvaise conduite (...) de la part de certains militaires, oui. Mais l'enquête est en cours", a assuré Saad Maan, le porte-parole du ministère irakien de l'Intérieur, affirmant que plusieurs personnes ont déjà été suspendues.
Quiconque commettrait des exactions aura des comptes à rendre, a pour sa part averti Yahya Rasool, porte-parole du commandement des opérations conjointes irakiennes, tout en mettant en garde contre la possibilité d'une vidéo truquée pour détourner l'attention des récentes victoires militaires irakiennes sur l'EI à Mossoul. "N'oubliez pas qu'il y a ceux qui voudraient minimiser la joie et le réconfort que nous apportent cette victoire", a-t-il ajouté lors d'une réunion inhabituelle au ministère américain de la Défense.
"Peut-être que ces vidéos ont été montées et franchement nous allons examiner cette affaire avec beaucoup de précaution", a insisté le brigadier général dont les propos étaient traduits en anglais.
(Lire aussi : Les enjeux post-EI à Mossoul)
Fin mai, après la publication d'un reportage par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Bagdad avait déjà annoncé l'ouverture d'une enquête sur des faits de torture, d'exécutions sommaires et de viols par des forces spéciales lors de la bataille pour reprendre Mossoul.
Le gouvernement irakien a proclamé sa victoire sur les jihadistes cette semaine dans la ville, qui fut un temps un bastion de l'EI, après quelque neuf mois d'une bataille acharnée.
Plus tôt jeudi, l'ONG Human Rights Watch avait appelé le Premier ministre irakien Haider al-Abadi à lancer une enquête sur les faits présumés.
L'EI s'était emparé de Mossoul en juin 2014, profitant notamment de l'impopularité auprès de la communauté sunnite, largement majoritaire dans la deuxième ville d'Irak, des institutions de l'Etat, notamment l'armée, dominées par les chiites.
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C' est toujours difficile de penser, que des individus qui voient la mort en face tous les jours, qui sont entrainés à mordre avec férocité, qui côtoient le sang et leur propre mort, qui sont portés par une culture et une situation qui glorifient leur triomphe sur l' ennemi, qui sont surchauffés par les réactions de groupe de leur brigade, vont ouvrir le bréviaire des droits de l' homme, et lire les chapitres pertinents à leur comportement avant d' agir... Les situations de guerre sont hélas cruelles, et incontrôlables...Même chez les soldats américains, à qui on a planté une micro-puce dans le cerveau, ces comportements sont probablement bien plus fréquents que la presse n' a pu le rapporter....
12 h 58, le 14 juillet 2017