Après Kab Élias, un nouvel incendie meurtrier dans un camp de réfugiés syriens dans la Békaa

Un incendie s'est déclaré dans la nuit de lundi à mardi dans un camp de réfugiés syriens à Bar Élias, dans la Békaa, faisant un mort et plusieurs blessés. Il s'agit du deuxième incendie en deux jours après celui de Kab Élias, dimanche, dans la même région.

Le feu de Kab Élias, éteint à 1h du matin, a dévoré 22 tentes sur les 185 que compte le camp, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). L'explosion de plusieurs bouteilles de gaz utilisées par les habitants du camp ont favorisé la propagation du feu. Les blessés ont été transportés dans les hôpitaux de la région. L'origine du feu n'a pas encore été établie par les autorités.

Dimanche, un autre camp de réfugiés à Kab Élias avait fait un mort, un enfant, et sept blessés. Cet incendie a complètement détruit le campement, privant d'abris 102 familles, totalisant quelque 700 personnes. Là non plus, l'origine de l'incendie n'a pu être établie, mais un habitant de la localité l'a attribué à la vague de chaleur qui sévit dans la Békaa.

Ces incendies se sont produits après une série d'opérations de l'armée libanaise dans les camps al-Nour et al-Qariya dans la région de Ersal, frontalière de la Syrie, où sévissent des groupes jihadistes. Cinq kamikazes s'étaient faits exploser lors de ces raids, tuant une fillette et blessant sept soldats. "Cette opération n'était pas dirigée contre les réfugiés mais contre les terroristes, a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk. La mission des forces de sécurité est d'empêcher la sortie de tout terroriste de Ersal ou de toute autre région et de prévenir toute opération qui pourrait nuire au Liban et aux Libanais".

Des interpellations menées dans le sillage des raids ont provoqué une controverse, des images montrant des hommes, vraisemblablement des réfugiés, torse nu, étendus à même le sol en rangées, les mains liées derrière le dos. En riposte à ces interpellations, un groupe se faisant appeler "l'Armée électronique de la révolution syrienne", a piraté le site de la télévision d'Etat libanaise, publiant des insultes contre l'armée.
"Le crime d'Aarsal est inexcusable", pouvait-on lire notamment.

Plus d'un million de Syriens ont trouvé refuge au Liban depuis le début de la guerre dans leur pays en mars 2011, soit l'équivalent du quart de la population du pays du cèdre. Nombre d'entre eux vivent dans des camp de tentes informels dans la plaine de la Békaa.

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