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Nos Lecteurs ont la Parole - Maya KHADRA

Antoine Habchi, le dernier des Mohicans...

Le 22 mai dernier, le leader du parti des Forces libanaises Samir Geagea annonçait de Meerab la candidature d'Antoine Habchi aux élections législatives pour le siège maronite dans la circonscription de Baalbeck-Hermel ; une région où les chrétiens résistent avec pugnacité et détermination contre la chape de plomb qu'ont jetée sur elle le danger des jihadistes, qui s'infiltrent à travers la frontière syro-libanaise, et le Hezbollah, avec son idéologie religieuse obscurantiste. Antoine Habchi, figure de proue du monde académique et soldat inconnu, livre avec fringale et avec une probité chevaleresque le combat du rayonnement culturel, intellectuel et politique au sein des Forces libanaises ainsi que dans les établissements universitaires où il enseigne la sociologie, le management et les sciences politiques.
Le parcours de cet homme discret et dont l'énergie débordante le ramène à faire les cent pas en passant un appel, en peaufinant les derniers détails d'une réflexion nouvelle ou même en mangeant son repas entre deux meetings, est déjanté, pluriel et atypique. Il a un doctorat en histoire moderne et contemporaine de l'Université de la Sorbonne et plusieurs masters en sociologie, philosophie, théologie et psychologie. Cet érudit proche des jeunes au sein des Forces libanaises a choisi les bancs de l'université pendant la guerre et a résisté contre les exactions du régime syrien, qui enserrait de son étau l'activité des militants FL, grâce à sa culture pluridimensionnelle, et ce, à l'école des cadres des Forces libanaises dont il est le président. Son orientation académique est la quintessence même de son engagement politique. Particulièrement influencé par Fernand Braudel et sa théorie sur la Méditerranée et les destins collectifs, René Habachi le philosophe syro-libanais, Kamal Youssef el-Hage, le patriarche Doueihy, Carl Gustav Jung, Raymond Aron et René Girard, le père de la théorie édifiante pour comprendre le mimétisme dans la violence, Antoine Habchi semble être un des derniers penseurs engagés, qui non seulement redore le blason de son parti mais redonne à l'engagement politique ses lettres de noblesse.


Un projet plein d'espoir pour Baalbeck-Hermel
Région négligée par l'État, comme par une fatalité imparable depuis le temps de l'Empire ottoman, Baalbeck-Hermel souffre toujours de sous-développement et de manque de projets. Ses habitants vivent dans la misère et la précarité, mais gardent en eux une volonté de fer qui les enracine davantage dans leur terre en dépit des tempêtes déchaînées qui s'abattent sur eux. Pour Antoine Habchi, sa candidature n'est pas symbolique dans une région où la voix chrétienne a longtemps été tue mais elle est bel et bien un projet et une opportunité pour servir cette contrée démunie. Devant ses visiteurs, il ne cessait de souligner la nécessité d'aboutir à une loi électorale qui garantirait la bonne représentativité des chrétiens à Baalbeck-Hermel. Il a rejeté dans ce cadre « la loi surannée de 1960 qui prend en otage la voix des chrétiens ».
S'il ne parvient pas à remporter les élections pour le siège maronite de Baalbeck-Hermel, il ne manquera certainement pas d'œuvrer avec acharnement pour le rayonnement de cette région et de ses habitants. Il relève sur ce plan que cette région est « le berceau de son enfance », affirmant qu'il lui doit « un engagement à vie ». « Ma liberté et mon accomplissement personnel ne se réalisent pas en dehors de l'optique de mon appartenance à cette terre », souligne Antoine Habchi. Cette appartenance solide est celle du genévrier au feuillage durci par les intempéries et du chêne à la fierté inébranlable ; ces arbres emblématiques du nord de la Békaa. Cependant, Antoine Habchi porte le lourd fardeau d'un fléau qui n'aura de cesse de vampiriser la région de Baalbeck-Hermel : le trafic de drogue. À son avis, la corruption et le trafic de drogue vont de pair. Et ces calamités frappent la région au plein cœur de son essor économique en la plaçant en marge du commerce légal. « C'est un cancer à éradiquer », affirme M. Habchi, avant d'ajouter que les armes illégales, notamment celles du Hezbollah, sont une autre calamité qui place la région dans le collimateur des attaques terroristes. Pour M. Habchi, Baalbeck-Hermel doit être un creuset du vivre-ensemble. Ce genévrier tenant vent debout est l'espoir d'une région qui a perdu tout espoir... Il est le dernier des Mohicans.

 

Le 22 mai dernier, le leader du parti des Forces libanaises Samir Geagea annonçait de Meerab la candidature d'Antoine Habchi aux élections législatives pour le siège maronite dans la circonscription de Baalbeck-Hermel ; une région où les chrétiens résistent avec pugnacité et détermination contre la chape de plomb qu'ont jetée sur elle le danger des jihadistes, qui s'infiltrent à...

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Le philosophe René Habachi est égyptien naturalisé libanais et non syro-libanais

asmar marie-claire

23 h 10, le 03 juillet 2017

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Commentaires (1)

  • Le philosophe René Habachi est égyptien naturalisé libanais et non syro-libanais

    asmar marie-claire

    23 h 10, le 03 juillet 2017

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