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Yémen, économie et Qatar, les trois faits du prince héritier d'Arabie saoudite

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a promu son jeune fils Mohammed prince héritier.

Le nouveau prince héritier Mohammed ben Salman embrasse la main du prince Mohammed ben Nayef à La Mecque, en Arabie saoudite, le 21 juin 2017. Agence de presse saoudienne / REUTERS

La guerre au Yémen, le gros chantier des réformes économiques et la crise avec le Qatar constituent les trois dossiers portant l'empreinte de Mohammed ben Salmane devenu mercredi, à 31 ans, prince hériter d'Arabie saoudite.

 

Guerre au Yémen


Le prince Mohammed était déjà ministre de la Défense lorsque le royaume saoudien décide en mars 2015 d'intervenir militairement au Yémen pour empêcher les rebelles chiites houthis, accusés de liens avec l'Iran, de prendre le contrôle de l'ensemble de ce pays voisin.

En mai 2017, le prince Mohammed a estimé que son pays n'avait d'autre choix que d'intervenir dans cette guerre, dont le coût humain et militaire commencent à susciter des critiques.

"Il y a eu un complot contre le pouvoir légitime (au Yémen) et l'émergence de milices terroristes qui menaçaient la navigation maritime internationale", en mer Rouge, a-t-il dit à propos des rebelles, dans une interview télévisée.

Sur l'enlisement du conflit, il a déclaré: "On peut déraciner en quelques jours les houthis et leur allié (l'ancien président Ali Abdallah) Saleh, mais le coût serait des milliers de morts parmi nos soldats et le nombre de pertes parmi les civils trop élevé".

Une "guerre de longue haleine est dans notre intérêt", a-t-il souligné, affirmant que la coalition arabe commandée par l'Arabie saoudite avait l'avantage de pouvoir s'approvisionner en armes et en munitions et de financer ses opérations.

 

 

Réformes économiques


Le prince Mohammed est l'architecte d'un vaste plan de transformation de l'économie saoudienne, appelé "Vision 2030" et révélé en avril 2016.

Il vise à atténuer la dépendance de l'économie du pétrole aux prix fluctuants et dont l'Arabie est le premier exportateur mondial.

En voici les principaux points:

- Vente en bourse de moins de 5% de Saudi Aramco, première compagnie pétrolière au monde. C'est la première fois que des parts d'Aramco, entreprise d'Etat évaluée à entre 2.000 et 2.500 milliards de dollars, seront privatisées.
- Création d'un fonds souverain, avec des actifs de 2.000 milliards de dollars, le plus grand du monde. Environ 1.000 milliards seraient levés sur les opérations des compagnies immobilières et des zones industrielles de l'Etat, en plus des dividendes engrangées sur la vente partielle d'Aramco.
- Multiplication par 6 des revenus non-pétroliers, qui passeraient de 43,5 milliards à 267 milliards de dollars.
- Augmentation de la part des exportations non-pétrolières de 16% à 50% du PIB.
- Augmentation de la contribution du secteur privé au PIB de 40% à 65% d'ici 2030.
- Augmentation de l'investissement étranger direct de 3,8% à 5,7% du PIB.
- Fabrication locale de la moitié des besoins militaires saoudiens. En 2016, l'Arabie saoudite était le quatrième importateur d'armes au monde avec 63,7 milliards USD.
- Augmentation de la participation des femmes à la force de travail de 22% à 30% et réduction du taux officiel de chômage de 11,6% à 7%.

 

Crise avec le Qatar


Le prince Mohammed est l'un des artisans de la politique d'isolement du Qatar.

En tant que prince héritier, il aura à gérer les suites de la dispute avec ce pays qui a été mis au ban pour son soutien présumé aux mouvements islamistes extrémistes et son rapprochement avec l'Iran.

L'Arabie saoudite a pris la tête d'une alliance arabe dont les membres ont rompu début juin avec le Qatar et lui ont imposé des sanctions économiques. Elle a fermé le seul poste frontière terrestre du Qatar avec le monde extérieur.

Le Qatar exige la levée de ce qu'il considère comme un "blocus" économique avant de dialoguer avec ses voisins mais ces derniers jugent que l'isolement de ce pays peut durer des années.

 

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