Sans nier les bienfaits de certains points du nouveau projet de loi électorale, notamment le bulletin préimprimé, Boutros Harb, député de Batroun, a fortement critiqué le recours à la carte électorale magnétique, s'indignant, en outre, du fait que la nouvelle loi soit votée en bloc en une seule séance et un article unique.
« Nous souhaitons que la nouvelle loi réalise les réformes auxquelles nous appelons depuis longtemps, notamment le bulletin de vote préétabli par le ministère de l'Intérieur et non par les candidats », a déclaré M. Harb, estimant que « cette mesure permettrait à l'électeur de choisir une des listes ainsi présentées et y inscrire son vote préférentiel ». Pour le député, les listes préimprimées « contribuent à empêcher les pots-de-vin ainsi qu'à libérer l'électeur de toute pression et le faire voter selon sa volonté ».
Quant à la possibilité pour l'électeur d'utiliser une carte magnétique électorale s'il ne veut pas se rendre au bureau de vote, M. Harb l'a décrite comme un grand risque, parce que, dit-il, « elle peut conduire à une manipulation dans les résultats ou à des erreurs dans l'opération électorale ». Il a indiqué que « nombre de pays développés ont adopté ce système mais s'en sont ensuite départis », se demandant « comment un pays comme le Liban, novice dans le monde électronique, pourrait en user ».
M. Harb s'est enfin demandé « comment une loi aussi délicate que la loi électorale, qui concerne tous les Libanais, peut être votée en un seul article, sans que soient débattus certains de ses points qui suscitent des interrogations ». Exprimant sa compréhension à l'égard du président du Parlement, Nabih Berry, qui « appréhende les délais et craint que le vote de la loi ne nécessite plusieurs séances parlementaires (alors que le mandat de la Chambre arrive à terme le 20 juin) », le député de Batroun a affirmé qu'« il est inadmissible d'adopter sans discussions un projet qui est le résultat d'un accord politique conclu dans des chambres closes, à l'écart du Conseil des ministres et des autres institutions constitutionnelles ».
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