Le Parti socialiste français (PS) a essuyé dimanche une défaite historique au premier tour des législatives et devrait obtenir moins de 40 sièges à l'Assemblée selon les projections, score qui signale la "fin d'un cycle", selon ses dirigeants.
"Défaite plus qu'historique", "résultat sévère", "page qui se tourne"... les socialistes ont unanimement déploré ce résultat alors que plusieurs ténors, à commencer par l'ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon, ont été sèchement éliminés dès le premier tour.
Alors que le parti du nouveau président Emmanuel Macron, La république en marche (LREM) s'apprête à rafler une écrasante majorité au sein de la nouvelle Assemblée qui sortira des urnes après le second tour le 18 juin, le PS au pouvoir pendant le quinquennat du président François Hollande s'est effondré autour de 9 à 10,2%, selon des estimations - bien loin des 29,3% du premier tour des législatives de 2012 qui lui avaient permis de remporter 300 sièges.
Ces résultats doivent être "regardés avec lucidité et il faudra en tirer toutes les conclusions au lendemain du second tour, pour rebâtir la gauche de gouvernement sur des bases saines et rénovées", a déclaré l'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.
Avant les élections, le chef de file des socialistes pour les législatives assurait qu'il ne croyait pas "à la disparition du clivage droite-gauche". Force est de constater que le président Macron a réussi son pari de chambouler le paysage politique en pulvérisant les partis traditionnels. "On serait un peu fou et à côté de la plaque si on n'entendait pas le message", a renchéri Jérôme Guedj, ancien porte-parole de Benoît Hamon, en appelant à "reconstruire" la gauche.
Le premier tour est "marqué par le recul sans précédent de la gauche dans son ensemble et notamment du PS", a reconnu le premier secrétaire du Parti, Jean-Christophe Cambadélis. Lui-même été battu dès le premier tour par un candidat de la majorité présidentielle dans la circonscription de Paris dont il était député depuis 1997.
Du fait du résultat catastrophique du candidat socialiste à la présidentielle (6,3% au premier tour le 23 avril), beaucoup redoutaient ce scénario catastrophe.
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"Marque dévaluée"
"La marque Parti socialiste, elle est totalement dévaluée (...) Le Parti socialiste ne porte plus rien. La marque n'est plus bonne, il faut abandonner cette marque, il faut garder les valeurs", déclarait ainsi Jean-Marie Le Guen, ancien secrétaire d'Etat socialiste, avant le scrutin.
"La vieille organisation politique ne fonctionne plus, elle se casse, elle se fragmente", a-t-il dit en soulignant qu'Emmanuel Macron avait "lui-même anticipé ce moment de recomposition de la vie politique".
Avant même le scrutin, le patron du PS n'avait pas exclu que le parti puisse changer de forme et de nom. "C'est une fin de cycle. C'est pas la fin du socialisme, pas la fin de l'histoire du socialisme en France, c'est la fin de cette maison construite en 1971, la fin de cette maison-là, pour des raisons qui sont évidentes", analysait Jean-Christophe Cambadélis.
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Le congrès de 1971 avait permis d'unir les différents courants du PS derrière François Mitterrand, dix ans avant sa victoire à la présidentielle, en mai 1981.
"Quand la gauche n'assume plus ses valeurs de gauche, elle est battue", a déploré l'ex-ministre socialiste Aurélie Filippetti, elle aussi éliminée dès le premier tour.
La gauche "n'est pas morte", on en aura besoin dans les années qui viennent pour protéger tous ces gens qui souffrent et vont souffrir davantage de la politique très libérale qui risque d'être menée", a-t-elle assuré.
Très contesté au sein de son camp, Benoît Hamon avait assuré qu'il entendait quoi qu'il advienne, et même s'il était battu aux législatives, participer à la reconstruction de la gauche.
Il a décidé de lancer début juillet un mouvement transpartisan dont l'objectif est de rassembler tous ceux "qui veulent contribuer à ce que la gauche renaisse". Un autre mouvement "Dès demain" a aussi été lancé début mai par les maires socialistes de Paris et de Lille, Anne Hidalgo et Martine Aubry, avec des intellectuels et des artistes.
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commentaires (4)
Normal 1er avec son "habilité" à détruire les structures partout ou il passe, vient de se venger du PS qu'il a commencé à tuer étant secrétaire général Tout cela accompagné de son ex-compagne qui ont tout deux bien vécu avec les deniers de l'état Citons également la Correze ou il va se réfugier pour continuer son oeuvre de destruction Macron est une pure invention de Normal 1er La destruction du paysage politique français , que naitra t il ? Bayrou qui a désespérément cherché un refuge au PS en passant par Jupé et finissant sa mendicité comme ministre avec Macron n'ira pas loin, surtout avec sa moralisation de la vie politique de ses confrères députés. Il est très mal placé pour réaliser ce projet. Dans ce domaine il est loin d'être un exemple à suivre Normal 1er , le rancunier, en dehors d'avoir ruiné la France, continuera son oeuvre de destruction avec l'aide de Macron
FAKHOURI
01 h 17, le 13 juin 2017