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Moyen Orient et Monde - Justice

Une enquête préliminaire vise Ferrand

Le ministre, soupçonné de clientélisme, garde la confiance de Macron.

Richard Ferrand, ministre français de la Cohésion des territoires, est dans la tourmente. Une large majorité de Français estime qu’il doit démissionner. Joël Saget/AFP

La justice française a ouvert, hier, une enquête après des révélations « susceptibles de mettre en cause » un ministre proche du président Emmanuel Macron, dans un tempo embarrassant pour le gouvernement, qui a présenté hier une loi de moralisation de la vie politique (voir par ailleurs). Dans la tourmente : Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, un ex-député socialiste de 54 ans rallié de la première heure à M. Macron. Entre autres révélations, la presse a affirmé la semaine dernière que la compagne de M. Ferrand avait bénéficié de l'attribution d'un marché de location de la part d'une mutuelle d'assurance quand il en était directeur général (1998-2012).
Le parquet de Brest avait jugé dans un premier temps qu'il n'y avait pas matière à investiguer, mais a annoncé hier avoir chargé la police d'une enquête préliminaire, « après analyse d'éléments complémentaires ». « Cette enquête aura pour but de recueillir tout élément permettant une analyse complète des faits et de rechercher si ceux-ci sont susceptibles ou non de constituer une infraction pénale en matière de manquement au devoir de probité et aux règles spécifiques du code de la mutualité », a indiqué le procureur Éric Mathais. Mercredi, l'association anticorruption Anticor avait déposé une plainte contre X pour délit d'abus de confiance dans l'affaire immobilière. Cette plainte vise « Richard Ferrand, mais également les membres du conseil d'administration des Mutuelles de Bretagne (qu'il dirigeait) ainsi que la bénéficiaire de l'opération, à savoir la compagne de M. Ferrand », a précisé le président de cette association, Jean-Christophe Picard.
Le ministre a vigoureusement démenti toute irrégularité et plusieurs fois exclu de démissionner. M. Macron s'est affiché à ses côtés lors d'un dîner public mercredi soir. Tout en reconnaissant « l'exaspération des Français », le Premier ministre Édouard Philippe a rappelé que seuls les ministres inculpés démissionneraient. Mais, en plein chantier sur l'éthique dans la vie politique, cette affaire tombe au plus mal. Le nouveau chef de l'État a en effet fait une priorité de la moralisation de la vie politique, après une campagne présidentielle marquée par une série de révélations sur les pratiques douteuses de certains candidats ou partis, à commencer par l'ancien favori de l'élection, le conservateur François Fillon, inculpé dans une histoire d'emplois fictifs présumés.

Une « carabistouille »
Moins d'un mois après l'arrivée à l'Élysée de M. Macron, son ministre de la Justice, François Bayrou, a présenté hier son projet de loi, le premier de la nouvelle législature qui a promis de « tourner la page avec l'ancien monde ».
À moins de deux semaines des élections législatives, prévues les 11 et 18 juin, l'affaire Ferrand nourrit les attaques de tous ceux qui veulent contrecarrer la volonté du nouveau président d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale pour mettre en œuvre son programme de réformes. Pour des responsables du parti de droite Les Républicains, le projet de loi « est aujourd'hui décrédibilisé » par l'affaire Ferrand, comme l'a dit un ancien ministre, Xavier Bertrand. « Dans l'ADN d'En Marche ! il y avait la probité, l'intégrité, l'exemplarité. Cette promesse est morte », a-t-il lancé sur la radio RTL. De son côté, Marine Le Pen, présidente du Front national (FN, extrême droite), a dénoncé un « enrichissement personnel » du député Ferrand, qui « ressemble fichtrement à l'affaire Fillon ». Le Parti socialiste a demandé sa démission, l'extrême gauche a fustigé une « carabistouille ».
En même temps, une large majorité de Français (70 %) estime que M. Ferrand doit démissionner, selon un sondage publié mercredi. Hier matin, M. Macron a indiqué qu'il « ne ferait pas de commentaires » sur l'ouverture de l'enquête préliminaire, lors d'un déplacement en Bretagne, la région où M. Ferrand est candidat aux législatives.
Source : AFP

La justice française a ouvert, hier, une enquête après des révélations « susceptibles de mettre en cause » un ministre proche du président Emmanuel Macron, dans un tempo embarrassant pour le gouvernement, qui a présenté hier une loi de moralisation de la vie politique (voir par ailleurs). Dans la tourmente : Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, un ex-député...

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