Pharaon pour l’élection d’un patriarche exceptionnel, compte tenu des circonstances

À quelques jours de la tenue du synode annuel de l'Église melkite grecque-catholique fixée du 19 au 24 juin, le Conseil supérieur grec-
catholique s'est réuni hier, en présence notamment des ministres Michel Pharaon et Salim Jreissati, du député Marwan Farès et des anciens ministres Nicolas Sehnaoui et Alain Hakim, pour discuter des préparatifs de ce synode au cours duquel sera élu un nouveau patriarche, en succession à Mgr Grégoire III Lahham. Rappelons que le pape François avait accepté, le 6 mai dernier, la démission de Mgr Lahham, âgé de 84 ans.
Dans une allocution prononcée à l'issue de la réunion, le ministre d'État au Plan, Michel Pharaon, a appelé le synode à élire « le patriarche méritoire, qui puisse assumer les responsabilités et relever les défis des changements historiques qui s'opèrent dans l'histoire de l'Orient arabe ». Il a souligné que l'élection d'un nouveau patriarche « revêt une grande importance », dans la mesure où le sort des chrétiens a pris un tour funeste en raison des persécutions dont ils sont victimes, surtout en Syrie et en Irak, et dans certains pays d'Orient où « les chrétiens et les grecs-catholiques sont présents ». M. Pharaon a rappelé dans ce cadre que les grecs-catholiques sont présents dans plusieurs pays de la région et « sont unis avec le Saint-Siège ». « Tout au long de leur histoire, ils ont été connus pour leur générosité, leurs initiatives, la modération dans le vivre-ensemble et leur ouverture », a-t-il poursuivi. Et d'insister : « La situation actuelle des chrétiens dans les pays de la région nécessite un renouvellement du rôle de l'Église, que l'on peut résumer par le mot message. »
M. Pharaon a estimé que « dans ce monde ouvert (...), l'Église est la première concernée par ces changements tragiques » dans la région. Selon lui, elle doit repenser non seulement son rôle ou son message, mais à ses responsabilités aussi. Le ministre a en outre précisé que les membres du Conseil supérieur grec-catholique ont exprimé leur estime à Mgr Lahham « qui a assumé ses responsabilités dans des circonstances et bouleversements régionaux difficiles ». Ils l'ont remercié « pour les efforts qu'il a déployés au fil des ans pour préserver le rôle de l'Église grecque-melkite-catholique », comme pour « les démarches qu'il a prises à l'échelle régionale et internationale face à la crise des chrétiens d'Orient », a noté M. Pharaon.