"SVP aidez-moi !" A Manchester, des parents angoissés cherchent leurs enfants

"A tous, SVP, partagez ce message: ma petite sœur Emma était au concert d'Ariana Grande ce soir à #Manchester et elle ne répond pas sur son téléphone, SVP aidez-moi !"

Le message, posté sur Twitter, est accompagné d'une photo d'une adolescente blonde, une couronne de fleurs sur la tête.

Fous d'inquiétudes, des parents, des proches se sont précipités lundi soir sur Twitter et sur d'autres réseaux sociaux après l'annonce de l'explosion meurtrière à la fin du concert de la chanteuse américaine, très populaire chez les adolescents et les enfants. Mardi à la mi-journée, les appels se poursuivaient. L'attentat suicide, selon le dernier bilan, a fait au moins 22 morts et 59 blessés, pris en charge immédiatement.

Michael MacIntyre recherche sa fille Laura et son amie Eilidh. "SVP, SVP, retweetez. Je cherche ma fille et son amie", implore son message laissé sur Twitter, accompagné d'une photo des deux filles.

De nombreux internautes ont également partagé la photo de Saffie Rose Roussos, huit ans, qui portait un tee-shirt blanc à l'effigie d'Ariana Grande au moment de sa disparition. Lundi après-midi, l'école où était scolarisée la fillette a annoncé sa mort, faisant de Saffie la plus jeune victime de cet attentat.

(Voir aussi : Quand une nuit festive vire au carnage à Manchester : les images)

"Penser que chacun d'entre nous peut aller à un concert et ne pas en revenir est déchirant", a déclaré Chris Upton, le chef d'établissement. "Saffie était simplement une belle petite fille, à tous points de vue", a-t-il ajouté.

La Manchester Arena, plus grande salle d'Europe, peut accueillir jusqu'à 21.000 personnes. Lundi soir, des milliers d'enfants et d'adolescents étaient venus écouter Ariana Grande, certains accompagnés de leurs parents, d'autres venus en groupes.

L'explosion s'est produite au moment où la chanteuse terminait son concert. La police dit avoir reçu la première alerte à 22h33 (21h33 GMT).

De nombreux parents attendaient leurs enfants à la sortie du concert. D'après les premiers éléments de l'enquête, le kamikaze s'est fait exploser au niveau des accès reliant la salle au réseau de transports en commun de la ville, provoquant une panique immédiate et des mouvements de foule.

Paula Robinson, 48 ans, se trouvait avec son mari dans une station proche de la Manchester Arena lorsqu'elle a entendu l'explosion. Elle a vu alors des dizaines d'adolescentes hurlant et courant dans sa direction.

"Nous nous sommes mis à courir. C'était quelques secondes seulement après l'explosion. Il y avait ces adolescentes qui couraient avec moi", a-t-elle dit à Reuters, ajoutant avoir accompagné ces jeunes filles vers un hôtel voisin, l'Holiday Inn Express. Elle a alors diffusé son numéro de téléphone sur Twitter et dit aux parents des adolescentes de venir les rechercher. Son téléphone, poursuit-elle, n'a pas cessé de sonner.

"Des parents couraient en tout sens, paniqués, pour tenter de récupérer leurs enfants", ajoute Paula Robinson.

"Elle est indemne"
Très rapidement, des appels à témoin et des avis de recherche ont déferlé sur les réseaux sociaux.

Toujours sur Twitter, un garçon réclame des nouvelles de sa sœur. "Elle porte un sweat-shirt rose et un jean bleu. Elle s'appelle Whitney", écrit-il.

Charlotte Campbell fait partie de ces parents désespérés. Elle a publié une photo de sa fille, Olivia, elle aussi portant une couronne de fleurs sur les cheveux. "Quelqu'un a-t-il vu ma fille Olivia Campbell", écrit-elle, accompagnant son message du mot-dièse "#Manchester".

(Repère : Attentat de Manchester : ce que l'on sait)

Sur les réseaux, d'autres messages indiquaient que le Premier Inn comme d'autres hôtels de Manchester avaient ouvert leurs portes et se proposaient d'héberger les spectateurs pris de panique, en quête d'un refuge.

Des chauffeurs de taxi et des habitants se signalent et se proposent de raccompagner gratuitement chez eux ceux qui le souhaitent.

Comme à Paris après l'attaque du 13 novembre 2015 au Bataclan et contre des terrasses de bar, des particuliers proposent d'héberger des rescapés. Le mot-dièse #RoomForManchester tourne en boucle. "#PrayForManchester apparaît très vite également.

Dans cette vague de messages angoissés, quelques bonnes nouvelles ont émergé. Comme Riley Blackery, qui avait posté dans la nuit un avis de recherche sur Twitter pour retrouver son amie Heather. "Actualisé: on l'a récupérée, elle est indemne ! Elle est ok!", a-t-elle écrit.

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