Un homme de 22 ans, identifié mardi par la police sous le nom de Salman Abedi, est l'auteur présumé de l'attentat-suicide qui a fait 22 morts, dont plusieurs enfants, à la sortie d'un concert pop à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre. L'EI a revendiqué l'attaque de lundi soir sur les réseaux sociaux, précisant que l'un "des soldats du califat a placé des bombes dans la foule". Le groupe jihadiste a menacé d'autres attaques.
"L'homme soupçonné d'avoir commis l'atrocité de la nuit dernière a été identifié sous le nom de Salman Abedi, 22 ans", a déclaré le commissaire de police Ian Hopkins à la presse. Selon plusieurs médias britanniques, M. Abedi est un Britannique né à Manchester de parents libyens ayant fui le régime de Kadhafi.
Ils ont trouvé refuge au Royaume-Uni, d'abord à Londres, puis dans le quartier résidentiel de Fallowfield, au sud de Manchester, où le suspect continuait à habiter. "Notre priorité reste d'établir s'il a agi seul ou au sein d'un réseau", a ajouté le commissaire de police.
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Un homme de 23 ans avait été arrêté quelques heures plus tôt à Chorlton, banlieue résidentielle au sud de Manchester, en lien avec l'attentat, selon la police qui n'a pas souhaité préciser la nature de ce lien.
Un témoin, Karwan, patron d'une petite imprimerie, a raconté à l'AFP avoir vu des policiers masqués, arrivés à bord de quatre véhicules, plaquer ce suspect au sol en face d'un supermarché, tout près d'un carrefour animé.
La police a également procédé à une "explosion contrôlée", afin de sécuriser l'accès d'un lieu qu'elle a perquisitionné, a précisé le commissaire Hopkins.
"Petites filles en pleurs"
Saffie Rose Roussos, huit ans, assistait au concert de la star américaine Ariana Grande avec sa mère et sa sœur. Elle a été tuée par une puissante explosion, vers 22h30 (21h30 GMT) à l'une des sorties de la Manchester Arena, immense salle couverte pouvant accueillir 21.000 personnes, à la fin du spectacle.
La Première ministre Theresa May a déploré que l'assaillant ait choisi "délibérément l'endroit et l'heure pour causer un maximum de victimes, dont de nombreux jeunes", avant de se rendre dans la troisième ville britannique pour rencontrer des enfants hospitalisés.
Une autre victime à avoir été identifiée, par son école, est une jeune fille de 18 ans, Georgina Callander. Des parents au comble de l'anxiété ont continué mardi à chercher leurs enfants, relayés par les réseaux sociaux.
Un centre d'accueil a été installé au stade de football de Manchester City pour les victimes et leurs proches.
Le bilan pourrait s'aggraver, certains des 59 blessés hospitalisés - parmi lesquels 12 ont moins de 16 ans selon une source médicale - se trouvant dans un état grave.
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L'explosion a provoqué des scènes de panique lundi soir. "Les gens tombaient les uns sur les autres dans l'escalier. C'était le chaos complet", a raconté à l'AFP Kennedy Hill, petite fille venue au concert avec sa mère. "Des papas portaient dans leurs bras des petites filles en pleurs", dit Sebastian Diaz, 19 ans.
"Ma maman m'a dit que c'était peut-être une explosion due au gaz mais lorsqu'on a appris que c'était un attentat, j'ai eu très peur", raconte Grace Trippitt, 11 ans, accompagnée de sa mère.
"Losers malfaisants"
"C'est une fois de plus la jeunesse, nos modes de vie, notre culture qui ont été attaqués", a dit le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, un an et demi après l'attentat du Bataclan qui a fait 90 morts, revendiqué lui aussi par l'EI qui est actuellement militairement sous pression en Irak et en Syrie.
La reine Elizabeth II a condamné cet attentat, le plus meurtrier au Royaume-Uni celui dans les transports londoniens en juillet 2005 (52 personnes et 700 blessés), le qualifiant d'"acte barbare".
La campagne en vue des élections législatives du 8 juin a été suspendue.
Manchester restait sur ses gardes mardi. Un centre commercial a été brièvement évacué, créant un mouvement de foule.
(Voir aussi : Quand une nuit festive vire au carnage à Manchester : les images)
Alors que des gestes de solidarité se sont multipliés - dons de sang, cafés offerts, taxis gratuits-, une veillée s'est tenue en fin d'après-midi dans le centre, de nombreux habitants déposant messages et fleurs.
"Je pense aux parents", a dit sobrement Elizabeth Littlewood, 44 ans, mère de deux adolescentes. "Manchester a été atteinte, déchirée, mais comme on l'a vu aujourd'hui, on va surmonter ça ensemble", a-t-elle déclaré à l'AFP.
L'attentat intervient deux mois après celui de Londres qui avait fait cinq morts près du Parlement.
Le président américain Donald Trump, qui a qualifié les assaillants de "losers malfaisants", a affiché sa "solidarité totale" avec les Britanniques.
Les réactions affligées se sont multipliées dans le monde. La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé "tristesse" et "horreur" et la tour Eiffel, à Paris, devait s'éteindre à minuit pour honorer les victimes.
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23 h 03, le 23 mai 2017