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À La Une - Israël

Regev, la ministre israélienne dont la robe a fait polémique à Cannes, coutumière des controverses

La ministre est en conflit ouvert avec une partie du monde de la culture à qui elle reproche d'être trop critique du gouvernement.

La ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, à l'ouverture du festival de Cannes le 17 mai 2017 dans une robe longue ivoire représentant dans sa partie inférieure un vaste panorama de Jérusalem et de sa Vieille ville, avec la coupole dorée caractéristique du Dôme du rocher. AFP / Antonin THUILLIER

La ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, a encore une fois fait parler d'elle mercredi soir, réussissant à déchaîner une tempête sur les réseaux sociaux en montant les marches dans une robe aux fortes apparences de manifeste.

La ministre très à droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu, s'est présentée à l'ouverture du festival de Cannes dans une robe longue ivoire représentant dans sa partie inférieure un vaste panorama de Jérusalem et de sa Vieille ville, avec la coupole dorée caractéristique du Dôme du rocher.

La tenue de la tonitruante ministre ressemble fort à une déclaration, tant la question de Jérusalem occupe actuellement le discours de la droite israélienne, contre ce qu'elle dénonce comme les remises en cause du lien historique entre les juifs et la ville ou de la souveraineté israélienne sur celle-ci.

La robe a donné lieu sur les réseaux sociaux à une foule de détournements. Un photomontage remplaçait le panorama au bas de la robe par un bombardement sur le territoire palestinien de la bande de Gaza, un autre lui substituait le mur en béton érigé par Israël et décrié par les Palestiniens comme le "mur de l'apartheid".

 

 

Le compte Twitter de "la Vérité sur les projets d'Israël" montre la robe frappée du drapeau israélien et éclaboussée de sang. Le message délivré par Israël, c'est que "Jérusalem occupée est leur capitale", dit le tweet.

 

Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale indivisible, y compris donc la partie palestinienne (Jérusalem-Est) dont il s'est emparée en 1967 et qu'il a annexée en 1980. Les Palestiniens veulent établir à Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. L'annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale et l'ONU considère Jérusalem-Est comme territoire occupé.

Le quotidien israélien Maariv a présenté la tenue de Mme Regev comme un hommage à la journée de Jérusalem prévue la semaine prochaine et marquant les 50 ans de la prise de Jérusalem-Est.
Le Haarezt a, pour sa part, décrit ce coup d'éclat de "vulgaire", d'"agressif" et de "colonialiste".

Certains ont salué le choix de Mme Regev. "Nous, on dit: ouah ! ça, c'est une robe manifeste", a tweeté un internaute. D'autres se sont davantage préoccupés de mode que de message. "Indépendamment de la politique, j'espère que nous sommes tous d'accord: peu importe combien Miri Regev a dépensé pour cette robe, c'est trop de toute façon", disait un internaute.

 

Plusieurs précédents
Ce n'est pas la première fois que la ministre israélienne de la Culture, en conflit ouvert avec une partie du monde de la culture à qui elle reproche d'être trop critique du gouvernement, fait parler d'elle.

En mars dernier, cette membre du parti Likoud avait réclamé l'ouverture d'une enquête sur le théâtre arabe israélien Al-Midan, situé à Haïfa, après le refus de son directeur de qualifier de "terroriste" l'auteur d'une attaque qui avait coûté la vie à un soldat israélien. Attaque qui avait inspiré une pièce donnée dans ce théâtre en 2015.

En décembre 2016, Mme Regev, ancienne militaire puis porte-parole de l'armée, s'était insurgée contre une statue géante du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, peinte en couleur or et installée clandestinement dans la nuit à Tel-Aviv par un artiste israélien avant d'être retirée par les autorités.

En octobre 2016, la ministre, dont les parents sont des séfarades, avait salué le fait que la compagnie nationale israélienne de théâtre se produise pour la première fois dans une colonie réputée extrémiste de Cisjordanie occupée, s'attirant les louanges du gouvernement de droite et de vives critiques dans le monde de la culture.

Un mois plus tôt, le ministère israélien de la Culture avait annoncé son intention d'édicter un code vestimentaire à l'adresse des artistes se produisant lors des événements qu'il organise, suite à un incident mettant en cause une chanteuse israélienne, sommée en plein concert par les organisateurs de "se rhabiller" alors qu'elle était vêtue d'une chemise ouverte sur un haut de bikini.

En mars 2016, la ministre de la Culture avait déposé plainte contre un acteur qui s'est enfoncé sur scène le drapeau israélien dans les fesses. "S'enfoncer le drapeau d'Israël dans les fesses ce n'est pas de la culture, c'est une infraction à la loi, c'est une preuve de mépris pour le drapeau et pour tous ceux, soldats et civils, qui ont été tués en son nom en Israël", avait-elle déclaré.

Deux mois plus tôt, elle avait présenté un projet de loi controversé visant à couper les subventions aux institutions culturelles qui ne seraient pas "loyales" envers l'Etat. Et en juin 2015, Mme Regev avait déclaré que les artistes étaient "des m'as-tu-vu" et "des hypocrites".

Les artistes ne sont pas les seuls dans la ligne de mire de la ministre, puisqu'en 2012, alors qu'elle était députée du Likoud, elle avait qualifié les migrants africains de "cancer" dans le corps israélien. Elle s'était excusée par la suite.

La ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, a encore une fois fait parler d'elle mercredi soir, réussissant à déchaîner une tempête sur les réseaux sociaux en montant les marches dans une robe aux fortes apparences de manifeste.
La ministre très à droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu, s'est présentée à l'ouverture du festival de Cannes dans une robe longue ivoire...

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