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Liban - Décryptage

Pour le Hezbollah, de nouvelles missions en perspective

L'annonce par le secrétaire général du Hezbollah du retrait de ses hommes des positions le long de la frontière avec la Syrie continue d'intéresser les milieux politiques et diplomatiques. Certains y ont vu une décision iranienne qui marquerait le début du déclin du rôle de l'Iran et de ses alliés dans la région, à la veille du sommet arabo-islamo-américain qui doit se tenir dimanche en Arabie saoudite. En principe, dans le cadre de ce sommet, le président américain Donald Trump devrait exposer les grandes lignes de sa politique dans la région axée sur deux grands thèmes : la guerre contre le terrorisme et la lutte contre l'influence iranienne. Les partisans de cette thèse estiment ainsi que cette annonce du Hezbollah est le prélude à une autre qui ne devrait plus tarder et qui consisterait à retirer toutes les troupes du parti présentes sur le terrain syrien. Dans ce contexte, une partie de la classe politique estime que la période de force du Hezbollah et de ses alliés régionaux tire à sa fin et qu'il faut donc attendre que ce déclin se précise pour prendre des décisions importantes en politique intérieure.

Face à cette thèse, des sources proches du Hezbollah affichent une grande sérénité. Ces sources sont catégoriques sur le fait que la décision de retirer les combattants du parti de la frontière libanaise pour remettre les positions à l'armée libanaise a été prise en coordination avec les responsables militaires et politiques du pays. La décision est dictée uniquement par des considérations militaires liées à l'avancée des forces du régime syrien autour de Damas. Désormais, le déploiement des combattants du Hezbollah le long de la frontière libanaise est devenu inutile pour deux raisons : d'abord, le risque d'invasion de la part des terroristes du groupe État islamique et de l'ex-Front al-Nosra présents dans le Qalamoun syrien et dans le jurd de Ersal et de Ras Baalbeck est devenu faible, et, d'autre part, l'armée libanaise est en mesure de contrôler la frontière du côté libanais. Cette décision permet donc au Hezbollah de dégager de ce front quelque 3 000 combattants (environ 1 500 avec la relève) qui pourront se diriger vers d'autres fronts en Syrie. Selon les sources précitées, il n'est donc pas question de rappeler les combattants du Hezbollah de Syrie, mais au contraire d'envoyer des renforts sur certains fronts jugés stratégiques par le parti. Les mêmes sources estiment ainsi que l'attention du Hezbollah et de ses alliés est actuellement fixée sur deux régions stratégiques, celle limitrophe avec l'Irak et celle dans le sud de la Syrie, à la frontière jordanienne.

 

(Lire aussi : Le Hezbollah a « accompli sa mission » à la frontière : le début d’un « retrait tactique » de Syrie ?)

 

 

Le Hezbollah suit donc de près les développements à la frontière syro-irakienne, notamment autour du poste frontalier dit d'Abou Kamal, car cette région assure la jonction géographique entre l'Iran, l'Irak et la Syrie jusqu'au Liban, et elle est donc hautement stratégique pour l'axe dit de la résistance. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, actuellement, les Américains cherchent à pousser leurs alliés kurdes pour qu'ils prennent le contrôle de cette zone aujourd'hui aux mains de l'EI. Les Américains auraient même voulu que, du côté irakien, ce soit l'armée irakienne qui libère cette portion de territoire. Mais, pour des raisons propres à l'Irak, ils ont dû se résoudre à accepter que ce soit les « forces populaires » qui fassent le boulot, après avoir été intégrées au sein de l'armée irakienne. (Il faut rappeler que les « forces populaires » étaient au départ un regroupement de combattants chiites, sunnites et chrétiens évoluant dans la sphère iranienne). Cette région est actuellement le théâtre d'une véritable course entre les différentes parties influentes dans les dossiers irakien et syrien pour en prendre le contrôle. La coalition occidentale menée par les Américains mise sur les Kurdes activement aidés par une présence militaire américaine sur le terrain, alors que l'armée syrienne aidée de ses alliés cherche à prendre le contrôle des lieux.

Le sud de la Syrie est aussi appelé à connaître d'importants développements avec les préparatifs annoncés d'une vaste offensive qui remonterait de Deraa vers le Nord, plus précisément vers la frontière avec l'Irak, pour couper l'avancée des forces du régime et de leurs alliés, et les encercler. La Jordanie aurait été mise à contribution, et, selon certaines informations, le sommet de dimanche en Arabie pourrait évoquer les détails de cette opération qui devrait être imminente. Mais le problème auquel se heurtent la coalition occidentale et ses alliés régionaux réside dans le fait qu'il n'y a pas de Kurdes dans le sud de la Syrie et aucune autre force capable de jouer un rôle déterminant sur le terrain, avec l'affaiblissement de l'Armée syrienne libre et l'omniprésence de l'ex-Front al-Nosra et de Daech dans le coin. C'est pourquoi la coalition mise sur la participation active de la Jordanie à cette large opération. Pour toutes ces raisons, le Hezbollah, estiment les sources qui en sont proches, a besoin de toutes ses forces militaires. Il a donc décidé de retirer ses hommes des lieux où leur présence n'est plus indispensable, au cas où on aurait besoin d'eux ailleurs, conformément au fameux slogan lancé par le secrétaire général de ce parti : « Nous serons là où nous devons être. »

 

 

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commentaires (9)

LES VENDUS CELEBRENT LES VENDUS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 15, le 18 mai 2017

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Commentaires (9)

  • LES VENDUS CELEBRENT LES VENDUS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 15, le 18 mai 2017

  • Et qui a donné l'autorisation au Hezbollah de jouer au rédempteur au moyen Orient ?. Si le Hezbollah est un parti libanais , il doit suivre les institutions du pays. Si , comme c'est le cas, c'est un parti étranger, alors il ne peut qu'être considéré que comme un ennemi des institutions libanaises, un ennemi de son armée, de sa Constitution..... un ennemi au même titre que l'ennemi israélien. Aussi les stratégies régionales du Hezbollah qui épatent notre journaliste sont en fait des trahisons locales au Liban. Notre journaliste fait la guerre avec le Hezbollah contre tout le Middle East. Et beaucoup considèrent cela comme tout à fait normal. Au Liban le patriotisme ressemble comme deux gouttes d'eau à la perte de tout jugement.

    Saleh Issal

    12 h 14, le 18 mai 2017

  • Allez, qu'ils aillent en Jordanie, Irak, Bantoustan et en route pour de nouvelles aventures! On réfléchit pour vous.

    Christine KHALIL

    20 h 18, le 17 mai 2017

  • Donc, le Hezbollah est une "Résistance multinationale", une girouette qui fonctionne selon d'où vient le vent... tout en continuant de faire partie du gouvernement libanais ! On aura tout vu dans ce cirque lamentable qu'est devenu notre pays... Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 09, le 17 mai 2017

  • n'oublions pas d'enoncer l'autre volet /theorie, celle annonciatrice de victoires -entre autres divines- celles -ci avec l'aide de la russie de mr.putin,representant lui ,de la democratie , de la liberte, de l'altruisme , le chantre de l'humanisme a la russe ! qui oserait croire que putin fait autre chose que le bien de la Palestine, par l'entremise de l'iran, la syrie et le hezbollah ? pas comme ces yankees, ces diables qui ne font que leurs interets et , inutile de le preciser, les interets d'israel.

    Gaby SIOUFI

    11 h 35, le 17 mai 2017

  • Bien sûr il y'a plusieurs façon de présenter les choses , la 1ere consiste à faire comme c'est de coutume depuis 1982 et qui annonce chaque année la fin de la résistance du hezb , malgré la débandade des usurpateurs du Sud Liban, malgré la victoire de qousseyr, malgré toutes les VICTOIRES engrangées par le hezb dont la plus cuisante étant celle de Alep. Il y'a aussi ce fait de nous déclarer que l'Amérique va débarquer dans la région pour sauver le Liban des résistants, malgré le déconfiture des gvnmts successifs dans notre région, malgré la présence des russes de Poutine qui prend la main et qui a son mot à dire à présent. Il y'a aussi ces annonces depuis 2006 d'attaque de l'usurpie sur notre pays , alors qu'on les voit se terrer comme des rats de crainte de se faire envahir dans une prochaine avanture . ET IL Y A SCARLETT QUI DIT LES CHOSES COMME ELLES SONT , JE N'AJOUTERAI RIEN DE PLUS DE PEUR QUE MON COMMENTAIRE DEPLAISE AU POINT DE NE PAS ETRE PUBLIÉ COMME C'EST SOUVENT L'HABITUDE . L'IMPORTANT C'EST QUE SCARLETT LE SOIT .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 16, le 17 mai 2017

  • pas mal le parti de la résistance du Liban qui quitte la défense de la frontière Libanaise pour s'occuper de celle de Irak et de la Jordanie???? Il est temps d'arrêter de nous prendre pour des abrutis

    yves kerlidou

    09 h 51, le 17 mai 2017

  • Ox0x7 DE MISSION EN MISSION...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 23, le 17 mai 2017

  • DE PANEGYRIQUE EN PANEGYRIQUE DE MAUVAIS GOUT ET DE BARATIN EN BARATIN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 35, le 17 mai 2017

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