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Culture - Hommage

Jawdat Haydar, poète transnational, entre Baalbeck et le Texas

Né libanais, écrivain de toutes les latitudes, le poète se retrouve au cœur de la Bibliothèque du Congrès US.

Chahina Osseirane à côté du portrait de son père, le poète Jawdat Haydar, et d’objets lui ayant appartenu.

Son art s'est bien fondu dans l'impressionnant lieu réunissant toutes les connaissances du monde : la Bibliothèque du Congrès américain, où a été évoquée son inspiration transnationale. Et c'est une jeune professeure du département d'anglais de l'Université de Syracuse, Carole Fedda, libanaise et diplômée de l'AUB, qui a braqué les feux sur Jawdat Haydar, « à cheval sur diverses latitudes, sans nécessairement embrasser une ethnie ou une double identité, par exemple, arabo-américaine ». Et aussi, a-t-elle dit, « il se distingue des poètes du mahjar (l'émigration) du fait que tout en vivant sur un sol arabe, il écrivait en anglais. Une combinaison qui complique (positivement) et capte en même temps l'interconnexion de ce qui est souvent perçu comme l'Est et l'Ouest, ou ici et là-bas ».

Né (en 1905) et décédé (en 2006) à Baalbeck, il avait commencé par faire des études au Syrian Protestant College (future Université américaine de Beyrouth), puis en France et aux États-Unis. Diplômé en 1928, il revient au Moyen-Orient et travaille pendant trente-deux ans dans le domaine de l'éducation, du pétrole et de l'automobile. Il retourne à Baalbeck en 1960 et se consacre à l'écriture et à l'agriculture. Et là, se trouve aujourd'hui un jardin qui lui a été dédié et qui est situé non loin de l'entrée des ruines. Jawdat Haydar, c'est donc un beau siècle de poésie libanaise dont l'écho a fortement résonné en divers points du globe : l'hôte par excellence qu'accueille le temple du savoir universel, la Bibliothèque du Congrès, la plus grande du monde, avec jusqu'à présent plus de 162 millions de supports de culture et de connaissance dont d'inestimables ouvrages comme l'édition complète de l'Encyclopédie de Diderot.

 

(Pour mémoire : Jawdat Haydar, célébré de Baalbeck aux USA)

 

La voix de Baalbeck
Selon Carol Fedda, lire Haydar actuellement dans son optique transnationale – notamment à travers deux de ses poèmes, l'un dédié au Texas et l'autre au Liban – dévoile que les concepts de liberté, de démocratie, de fierté nationale ne sont pas limités à une nation ou à un pays. Mais à de multiples espaces avec lesquels il avait réussi à se connecter. De l'Ouest américain, il dit, entre autres : « Je t'aime vieux Texas, ta terre/ Tes plaine, tes rivières.../J'aime ton drapeau, ton ciel/ Que Dieu te garde et sauvegarde ta liberté. » De son pays natal : « ...C'est le Liban, le cœur du monde/Où le cèdre vit depuis des âges inconnus/Et le drapeau de la liberté se déploie toujours/Dans une démocratie sans trône. »
Jawdat Haydar, une plume de toutes les saisons, de toutes les latitudes et de tous les temps. Sa pensée demeure, prolongeant ce qu'il aimait à dire : « Hier, j'étais le prince de ma jeunesse, aujourd'hui, je suis l'empereur de mes années. »

Tout récemment, un ancien professeur de l'AUB, John Munro, lui avait dédié un ouvrage publié aux États-Unis sous le titre La voix de Baalbeck, qui a été l'occasion de lui rendre hommage à Washington, New York (LAU et le Pen Club) et au département d'anglais de la North Texas University. Se trouvait dans son évocation à la Bibliothèque du Congrès sa double descendance : sa fille Chahina Osseirane, la gardienne de son legs, venue spécialement de Beyrouth, et sa petite-fille, Dima Osseirane, qui vit avec sa famille dans les environs de Washington.

Son art s'est bien fondu dans l'impressionnant lieu réunissant toutes les connaissances du monde : la Bibliothèque du Congrès américain, où a été évoquée son inspiration transnationale. Et c'est une jeune professeure du département d'anglais de l'Université de Syracuse, Carole Fedda, libanaise et diplômée de l'AUB, qui a braqué les feux sur Jawdat Haydar, « à cheval sur diverses...

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