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Liban - Faune et flore

« Même les cigognes désertent nos cieux »

Des animaux qui choisissent un seul partenaire et font grandir leurs petits ensemble. Tuer l’un d’eux équivaut donc à condamner toute une famille. Photo Mounir Abi Saïd

La biodiversité remarquable du Liban est en danger du fait de nombreux facteurs qui sont désormais connus, notamment la déforestation et l'urbanisation sauvage (donc la perte des habitats naturels), la chasse non réglementée, la pollution... La rubrique « Faune et flore » visera à faire connaître à chaque fois une espèce animale ou végétale, le plus souvent caractéristique ou endémique au pays, l'objectif étant de mettre l'accent sur l'importance de ces espèces, leurs bienfaits sur la nature et la nécessité de les protéger.

Cette première rubrique, exceptionnellement, ne sera pas consacrée à un animal natif mais à un oiseau migrateur qui paye cher son passage au-dessus du Liban, surtout au printemps : la cigogne. Nombre de ces beaux oiseaux sont victimes de la chasse lors de leur passage au Liban, au grand dam des pays européens d'où ils sont originaires et qui exigent leur protection. Alors que les nuées de cigognes tendent à diminuer sous nos cieux, il est utile de se souvenir combien le passage de ces oiseaux insectivores a des bienfaits sur notre environnement, comme le relève Mounir Abi Saïd, expert en gestion de la biodiversité, professeur à la faculté des sciences de l'Université libanaise (UL) et directeur du refuge d'animaux sauvages « Animal Encounter » à Aley. Présentation de l'oiseau migrateur en question...

– Nom scientifique :
Ciconia ciconia – « Laqlaq el-abyad » en arabe

– Description :
Des oiseaux migrateurs qui passent par le Liban deux fois par an, une fois au printemps pour aller se reproduire en Europe, et l'autre fois en automne pour passer l'hiver en Afrique. Le Liban offre pour eux l'avantage d'une topographie qui génère de nombreux courants d'air chaud qui leur permettent de planer sur de grandes distances.

– Mode de vie et d'alimentation :
Ces oiseaux se nourrissent principalement d'insectes, de serpents, parfois d'escargots ou de poissons. Cet animal a la particularité de s'accoupler avec un seul partenaire par saison, et le couple niche au même endroit en Europe où il revient construire son nid. Dans certains pays comme l'Arménie ou plusieurs pays européens, ces nids sont gardés tels quels pour leur retour.

– Lieu de prédilection :
Les cigognes migrent deux fois par an et passent donc leur année entre l'Europe et l'Afrique.

– Impact positif en milieu naturel :
Les cigognes sont connues pour être les « amies des fermiers », car elles se nourrissent insectes nuisibles et sauvent par conséquent les récoltes. Voilà pourquoi les nids de ces oiseaux sont protégés dans certains pays, notamment par les agriculteurs qui en connaissent les bienfaits.

– Menaces et dangers :
Les cigognes, comme d'autres oiseaux migrateurs, ont souvent été la cible d'une chasse illégale qui ne leur laisse aucun répit, même au printemps. Tuer l'un de ces oiseaux est particulièrement dangereux, notamment au printemps, lorsqu'ils se dirigent vers l'Europe pour se reproduire : ces oiseaux s'accouplant avec un seul partenaire, c'est toute une famille qu'on condamne par la mort de l'un des oiseaux. De plus, ces oiseaux ont l'habitude de descendre sur la plaine de la Békaa et de se nourrir d'insectes, ce qui les rend d'autant plus vulnérables aux chasseurs. La menace de la chasse peut les obliger à reprendre leur vol sans repos, ou voler de nuit, ce qui augmente leur taux de mortalité en route. Sur un autre plan, les nuées de cigognes se déplacent suivant des formes géographiques, comme des flèches par exemple. La raison : une cigogne en particulier prend les devants pour supporter la pression et faciliter le vol des autres. Cette position de leader est occupée en alternance par plusieurs oiseaux, la diminution de leur nombre a donc une incidence sur le groupe et perturbe son mode migratoire. Enfin, il faut noter que lorsqu'un oiseau est blessé et a un membre brisé par une chute, par exemple, il est voué à la mort car ses os creux ne peuvent guérir.

– Moyens de protection :
Mounir Abi Saïd insiste sur le fait que la chasse en soi n'est pas préjudiciable, mais il faut qu'elle soit réglementée, comme l'a récemment promis le ministre de l'Environnement. Il faut persuader les chasseurs non seulement que ces espèces sont protégées mais qu'elles sont bénéfiques pour notre environnement, d'autant que ces chasseurs ne profitent de leur mort que pour des photos choquantes sur les réseaux sociaux, qui portent atteinte à la réputation du Liban en entier. De leur côté, les autorités doivent tout simplement appliquer la loi sur la chasse. « Selon des observations sur le terrain, les nuées de cigognes se font plus rares dans nos cieux, souligne l'expert. Ces oiseaux peuvent en effet, au vu des menaces de la chasse, décider de changer de route et de passer au-dessus des pays voisins. Même si la voie est plus longue, les pertes restent plus légères que celles causées par une chasse non réglementée. »

La biodiversité remarquable du Liban est en danger du fait de nombreux facteurs qui sont désormais connus, notamment la déforestation et l'urbanisation sauvage (donc la perte des habitats naturels), la chasse non réglementée, la pollution... La rubrique « Faune et flore » visera à faire connaître à chaque fois une espèce animale ou végétale, le plus souvent caractéristique ou...
commentaires (4)

Les cigognes désertent le ciel du Liban mais non celui d'Israël. La chasse étant interdite là-bas, les oiseaux qu'ils soient migrateurs ou sédentaires sont accueillis partout aussi bien dans les jardins ou dans les champs ou au désert du Néguev sans coups de kalachnikofs... Si l'Etat libanais souhaite que les oiseaux reviennent dans le ciel du Liban, une seule solution : Interdire la chasse définitivement dans notre pays.

Un Libanais

15 h 18, le 22 avril 2017

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Commentaires (4)

  • Les cigognes désertent le ciel du Liban mais non celui d'Israël. La chasse étant interdite là-bas, les oiseaux qu'ils soient migrateurs ou sédentaires sont accueillis partout aussi bien dans les jardins ou dans les champs ou au désert du Néguev sans coups de kalachnikofs... Si l'Etat libanais souhaite que les oiseaux reviennent dans le ciel du Liban, une seule solution : Interdire la chasse définitivement dans notre pays.

    Un Libanais

    15 h 18, le 22 avril 2017

  • Tant mieux ! C est intelligent , elles savent qu au Liban elles vont etre tuees .

    Bardawil dany

    10 h 13, le 22 avril 2017

  • Super bonne idée cette rubrique faune et flore. J'en redemande.

    Marionet

    09 h 53, le 22 avril 2017

  • PAUVRES OISEAUX QUI N,OSENT NON PAS NICHER AU LIBAN MAIS PARCOURIR SON CIEL SANS ETRE ABATTUS PAR LES ECERVELES CHASSEURS QUI FONT DE LA VIANDE DE CES OISEAUX DU KOBBE... AVRIL EST LE MOIS DE LEUR PASSAGE ET ON LES TIRE MEME A BEYROUTH DES TERRASSES DES IMMEUBLES AU VU ET AU SU DES AUTORITES INCOMPETENTES !

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    08 h 05, le 22 avril 2017

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