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À La Une - Syrie

Les évacués de villes syriennes assiégées bloqués en route

"Le départ des bus est conditionné par la libération de prisonniers dans les geôles du régime", explique l'OSDH.

 

Des civils syriens, venant de Foua et de Kafraya, dans un bus à Rachidine, en Syrie, le 20 avril 2017. AFP / Omar Haj Kadour

Des milliers de Syriens évacués de villes assiégées sont bloqués depuis 24 heures dans des bus près de la ville d'Alep, où le processus restait suspendu jeudi à la libération de prisonniers par le régime.

Pour ces quelque 3.300 personnes, l'attente était longue dans la soixantaine de bus qui étaient à l'arrêt dans deux zones de transit distinctes à la périphérie d'Alep, dans le nord du pays en guerre. Quelque 300 personnes avaient quitté mercredi Zabadani, Serghaya et Jabal Charqi, localités rebelles assiégées par le régime dans la province de Damas, et 3.000 autres avaient été évacuées de Foua et Kafraya (nord-ouest), villes loyalistes assiégées par les insurgés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Nous sommes très fatigués. On nous a distribué de l'eau, du pain, et du fromage mais il n'y a pas de toilettes", a dit à l'AFP Abou Nidal, directeur du dernier hôpital de fortune rebelle à Zabadani. "La plupart des gens ont passé la nuit dans le bus". Les personnes évacuées attendent dans une grande cour, sous haute sécurité, entourés de rebelles armés, cinq jours après un attentat particulièrement sanglant qui avait visé une première opération d'évacuation.

Aucune voiture n'était autorisée à s'approcher des bus, excepté un véhicule du Croissant rouge qui distribuait de l'aide. Rebelles et combattants loyalistes bavardaient ensemble, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Il y a d'importantes mesures de sécurité, ils nous ont dit 'vous êtes en sécurité ici', mais nous sommes las d'attendre", se plaint Oum Sanad, 50 ans, mère de deux adolescents.

 


 

"Déguisés en humanitaires"
L'opération d'évacuation a commencé vendredi après un accord conclu entre le régime de Bachar el-Assad et les rebelles, qui prévoit parallèlement selon l'OSDH la libération de 1.500 détenus dans les prisons du régime.
Samedi, un véhicule piégé a explosé devant des bus sortis de Foua et Kafraya, faisant au moins 126 morts dont 68 enfants, selon l'OSDH. Le régime a accusé les rebelles, qui ont démenti. L'attaque n'a pas été revendiquée. Comble de l'horreur, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a affirmé que les auteurs de l'attentat étaient déguisés en humanitaires. "Quelqu'un prétendant distribuer de l'aide et attirant les enfants a provoqué cette horrible explosion".

Les cars des habitants et combattants évacués de Foua et Kafraya (province d'Idleb) sont à l'arrêt à Rachidine, une banlieue rebelle d'Alep. Ceux des trois localités rebelles stationnaient dans la zone de Ramoussa, contrôlée par le gouvernement, au sud d'Alep. "Le départ des bus est conditionné à la libération de prisonniers dans les geôles du régime", selon l'OSDH. Ils "ne bougeront pas avant la libération de 750 prisonniers et leur arrivée dans des secteurs rebelles".
La destination finale des habitants de localités rebelles est la province d'Idleb, contrôlée par insurgés et jihadistes. Ceux de Foua et Kafraya doivent être répartis dans les provinces de Damas et de Lattaquié (ouest).

Les rebelles, qui ont perdu de nombreux bastions face au régime -fort de l'appui de l'allié russe- se sont vu contraints de signer des accords d'évacuation de nombreux de leurs bastions. L'opposition a qualifié "les transferts forcés de crimes contre l'Humanité", tandis que l'ONU a dénoncé des "déplacements forcés".

 

(Témoignages : "J'ai vu une fille au visage à moitié arraché qui saignait. Je ne l'ai pas reconnue. C'était ma fille")

 

Usage "irréfutable" de gaz sarin
Par ailleurs, la France a annoncé qu'elle apporterait dans "quelques jours" la preuve que le régime a bien organisé la frappe chimique sur la ville de Khan Cheikhoun (province d'Idleb), qui a fait 87 morts le 4 avril.
Le président syrien Bachar el-Assad a affirmé, dans une récente interview à l'AFP, que cette attaque chimique présumée avait été totalement fabriquée et avait servi de "prétexte" pour les frappes américaines sur une base aérienne syrienne le 7 avril.

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué que les examens prouvaient de manière "irréfutable" que du gaz sarin ou une substance similaire avait été utilisé à Khan Cheikhoun. Dans le même temps, elle a rejeté lors d'un vote la proposition de Moscou et Téhéran de mettre en place une nouvelle équipe chargée d'enquêter sur l'attaque.

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie a fait plus de 320.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés et s'est complexifié avec l'implication d'acteurs internationaux et de groupes jihadistes.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov sera à Genève lundi pour discuter de ce conflit, selon M. de Mistura.

 

 

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Des milliers de Syriens évacués de villes assiégées sont bloqués depuis 24 heures dans des bus près de la ville d'Alep, où le processus restait suspendu jeudi à la libération de prisonniers par le régime.Pour ces quelque 3.300 personnes, l'attente était longue dans la soixantaine de bus qui étaient à l'arrêt dans deux zones de transit distinctes à la périphérie d'Alep, dans le...

commentaires (1)

PENDANT CE TEMPS OÙ CERTAINS ARMENT LES BACTÉRIES WAHABITES D'AUTRES LIBÈRENT DES OTAGES PAR TOUS LES MOYENS.

FRIK-A-FRAK

11 h 44, le 20 avril 2017

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Commentaires (1)

  • PENDANT CE TEMPS OÙ CERTAINS ARMENT LES BACTÉRIES WAHABITES D'AUTRES LIBÈRENT DES OTAGES PAR TOUS LES MOYENS.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 44, le 20 avril 2017

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