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Lifestyle - Beyrouth insight

Naël Chehab, élément moteur

Passionné depuis l'enfance par l'aéronautique, ce jeune chef d'entreprise exigeant répète à l'envi que « rien n'est impossible ».

Photo DR

Un sourire qui met du temps à prendre ses aises. On y décèle la prudence des pragmatiques, la réserve des laconiques et l'angoisse affleurant des perfectionnistes. Naël Chehab sourit néanmoins souvent et cela le dévoile moins qu'on pourrait le penser. Ces sourires, surtout, sont sa manière de respirer l'enthousiasme affable des choyés de la vie qui se sont retrouvés pile-poil dans la réalisation de leurs rêves de bac à sable.

Titulaire d'un diplôme de génie aéronautique, le jeune homme était programmé depuis l'enfance pour rejoindre la trajectoire au kérosène de ces bolides qui se propulsent dans le firmament. D'ailleurs, il s'en souvient ainsi, à mesure que la pupille se fait miroitante et jubilante : « Enfant, j'étais fasciné par l'anatomie des avions, la dimension scientifique du bolide, ainsi que tout ce qui peut bien se passer en dehors de notre planète. Je savais dès lors que j'en ferais mon métier. »

 

Une voie bien tracée
Le gamin haut comme trois pommes qui ravaudait à dix ans à peine des avions radiocommandés n'a donc nullement dévié de sa voie tracée et bien dégagée, mais moins évidente qu'il n'y paraît pour ce féru d'astrophysique devenu as de la voltige haut de gamme en fondant en 2013 sa compagnie de services d'aviation privée. Plus tard, des études en génie aéronautique à la Manchester University cimenteront les piliers de cette passion-ambition, au cours desquelles « des membres de la British Aerospace venaient nous donner des conférences. C'était une expérience incroyable », raconte-t-il. Et de poursuivre : « Après mes études universitaires, j'ai intégré Dassault Aviation pour un stage. Baignant dans cette compagnie qui a conçu le Mirage combat fighter et surtout la série de jets Falcon, j'ai compris que c'était dans ce monde-là que je voulais évoluer. » De retour à Beyrouth, il s'immerge pendant dix ans dans le domaine de l'aviation privée dont l'attrait niche et sur-mesure l'interpelle, le titille et l'incite à « réaliser (s)on rêve, après avoir acquis de l'expérience dans le milieu. Lancer (s)a propre compagnie dans le secteur de l'aviation privée ».

 

Démocratiser l'aviation privée
« Ma compagnie propose donc des services d'aviation privée sur mesure qui comblent les besoins des clients de A à Z », affirme-t-il. « L'idée est surtout de démocratiser le concept d'aviation privée – qui, a priori, est assez intimidant – en proposant des tarifs plus accessibles que ceux imaginés. » Cela dit, cette explication n'a rien de la formule promotionnelle. Elle revient à plusieurs reprises étayer le propos de Naël Chehab et, à chaque fois, le ton passionné étonne chez cet homme aux faux airs de businessman coriace devenu aventurier par fonction et qui, pour rien au monde, ne renoncerait à ce qui est aussi et surtout une passion. Car, lorsqu'il évoque son domaine, c'est avec l'appétit de celui qui vient de se (re)découvrir un nouveau talent.

Il le revendique de la sorte : « Mon attention au détail me suit depuis mes premières maquettes. Je me dois d'accompagner les voyageurs de leur point de départ jusqu'à leur arrivée, depuis le choix de l'avion jusqu'au traiteur à bord. Il n'y a pas droit au non ou à l'erreur. » De fait, habitué à pourvoir aux attentes cinq étoiles, le jeune chef d'entreprise est désormais canonné de demandes aux quatre coins du globe, prodiguant ses services aux clients cosmopolites et à cheval sur leurs exigences, hommes d'affaires égrenant des rendez-vous intercontinentaux, jet-setteurs jonglant avec les destinations dorées ou multinationales qui surfent entre les fuseaux horaires.

 

Muscles d'acier
Que recherche cette clientèle, au-delà des prestations pointilleuses à bord d'un Superlight ou d'un Falcon 7X ? « C'est l'efficacité, c'est le temps », assure-t-il, « car la notion de temps est sans doute le capital le plus sous-estimé ». À propos de temps, alors qu'on aurait volontiers imaginé le jeune homme du genre sans cesse dépassé, débordé, constamment tiré par la manche par des horloges qui sprintent, il affiche une décontraction non feinte. Son corps a été, au fil du temps, sculpté au couteau à force de footing tout-terrain, de yoga forcené, d'entraînements quasi militaires et, surtout, cette ferveur pour le vélo qui lui greffe des ailes et l'envoie, hyperactif, draguer les plaines et les sommets. Une manière de détendre l'engin qui ne décroche pas tant que les clients sont dans les airs ? « Non, le sport m'aide à me préparer mentalement à m'attaquer au moindre détail de mon métier. Cela m'insuffle de l'énergie et surtout la résilience qui est le carburant de ma profession. » Et de conclure : « Il y entre aussi un sentiment de liberté difficilement descriptible. Alors, à chaque parcours, je pousse les limites un peu plus. » Soit un peu plus proche de ces cieux qui ne lui réservent presque plus aucun secret.

 

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