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À La Une - Présidentielle

Au salon des "Musulmans de France", une seule consigne: "allez voter !"

Selon des sondages lors de la présidentielle de 2012, Hollande avait été massivement choisi par les musulmans.

Amar Lasfar, président de l'ex-Union des organisations islamiques de France. Jacques Demarthon/AFP

"Allez voter!" A une semaine de la présidentielle, une seule consigne est donnée aux milliers de visiteurs de la grande rencontre annuelle des "Musulmans de France": se mobiliser pour les élections.

"La consigne que nous vous donnons, c'est: votez ! Il faut aller voter !", a lancé à la tribune, Amar Lasfar, président de l'ex-Union des organisations islamiques de France (UOIF), officiellement renommée samedi "Musulmans de France". "Nous n'avons jamais donné de consigne de vote à l'occasion d'une élection", a rappelé M. Lasfar, en demandant aux visiteurs de la 34e "Rencontre annuelle des musulmans de France" (RAMF), qui se tient depuis vendredi et jusqu'à lundi au Parc des expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis), de voter comme lui "en tant que citoyen, pas en tant que musulman".

Lors de son discours, M. Lasfar, a aussi rendu un hommage appuyé à l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, aujourd'hui Premier ministre, dont les "discours allaient dans l'apaisement, le respect du culte musulman".
Pourtant, avant de s'installer à la tribune, le président de l'organisation avait pointé devant la presse "des déceptions", à propos du quinquennat de François Hollande: "Le mariage pour tous, la déchéance de nationalité".

(Lire aussi : La montée de Mélenchon inquiète les marchés)



Selon des sondages lors de la présidentielle de 2012, le candidat PS avait été massivement choisi par les musulmans. La tendance sera-t-elle semblable cette fois-ci ? "Je n'en ai aucune idée", a dit M. Lasfar. "Ce qui me réjouirait, c'est surtout qu'on dise à la sortie des urnes que les musulmans ont voté massivement".

'Laïcité'

Samedi, l'organisation avait programmé un débat au titre sans détour: "pour qui voter ?" Une invitation avait été adressée aux états-majors de tous les candidats, mais aucun n'a envoyé de représentant.

L'UOIF dont l'image est dégradée pour ses liens supposés avec l'islam politique, est aujourd'hui la cible plus ou moins directe de plusieurs camps, de la gauche la plus offensive sur la laïcité à la droite républicaine. Le Front national ne cesse de demander l'interdiction du mouvement.

Le débat s'est finalement tenu entre chercheurs, dont le spécialiste du Qatar Nabil Ennasri, ou des responsables associatifs comme Ahmed Mcherfi qui a simplement appelé à voter pour un candidat qui respectait la devise "Liberté, égalité, fraternité".

(Lire aussi : Présidentielle : Hollande en appelle à "l'intelligence des Français")

Chez les visiteurs, à une semaine du premier tour, "l'incertitude" domine. Lila, la cinquantaine, hésite carrément "entre les 11" candidats. "Même Poutou ou Cheminade quand ils parlent, parfois ils m'intéressent", dit cet ancien médecin généraliste de Grenoble. La praticienne a récemment obtenu la nationalité et votera pour la première fois le 23 avril.
Un peu plus loin, Nadia, Nancéienne de 34 ans, voile rose et large lunettes de soleil, "choisira le moins pire", sans attendre "aucun miracle de la part des candidats".
"On regarde aussi ce qu'ils disent sur la laïcité", rebondit Rachida, 31 ans, institutrice dans le Val d'Oise. La jeune femme, venue au salon avec son mari Cyrille, converti, hésite entre "Hamon et Mélenchon" et regrette que pour certains candidats, la laïcité "ce soit juste le voile, les musulmans. Comme François Fillon, dont le programme sur la laïcité n'est centré que sur les musulmans".

Au contraire, au stand de l'Union des jeunes musulmans (UJM), association qui compte 500 membres, on explique qu'hormis celui de Marine Le Pen, les noms des quatre candidats en tête dans les sondages circulent. "Même François Fillon. Il a eu des propos qui peuvent nous choquer, mais économiquement, c'est une option pour certains", assure Iaad Ben Dhia, 24 ans, le président de l'UJM.
Lui qui refuse de "mettre la question de la laïcité devant les autres", y voit une preuve que les jeunes français de confession musulmane vont "au-delà" de ce genre de propos. "On a d'abord les mêmes préoccupations que n'importe quel jeune", assure-t-il. "On cherche un travail, un futur dans lequel on se sente bien".

 

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