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À La Une - Présidentielle française

En faux plat à huit jours du premier tour, Le Pen attaque Macron

La candidate FN accuse son principal adversaire de favoriser le développement de l'islamisme.

Des partisans de Marine Le Pen lors d'un rassemblement FN à Perpignan. Jean-Paul Pelissier/Reuters

Marine Le Pen, en perte de vitesse dans les sondages à huit jours du premier tour de la présidentielle même si elle reste dans le duo de tête, s'est attaquée frontalement samedi à Perpignan à Emmanuel Macron, son principal adversaire, l'accusant de favoriser le développement de l'islamisme.

"Si par malheur il était élu président de la République, M. Macron accélèrerait encore davantage la dérive multiculturelle (...) et aggraverait un communautarisme déjà malheureusement en pleine progression (...). Avec M. Macron, ce sera l'islamisme en marche, le communautarisme en marche!" a lancé la candidate FN, devant environ 1.500 personnes au Palais des Congrès de Perpignan.

Pour elle, celui que les sondages présentent comme son principal adversaire est un "homme sans foi ni loi". Un "vendu", l'ont conspué des frontistes.
François Fillon, candidat LR, a lui aussi été accusé d'être "absolument pas clair avec la question de la laïcité et de l'islam radical".

(Lire aussi : La montée de Mélenchon inquiète les marchés)



Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise, a pour sa part été vilipendé pour la volonté qu'elle lui prête de "laisser entrer tout le monde en France et régulariser tous les clandestins".
En retour, Marine Le Pen s'est présentée comme seul rempart "au danger mortel que représente le fondamentalisme islamiste".

En ouverture, Robert Ménard, le maire de Béziers qui a entretenu des relations tumultueuses avec le FN, a applaudi le "courage" de Mme Le Pen, et l'a implorée de faire le "rassemblement" à droite pour espérer parvenir à l'Elysée.
Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen mais aussi chef du FN à Perpignan, s'en est pris sous de vifs applaudissements aux "hommes prétendument nouveaux, là pour détourner le peuple des vrais problèmes".


"J'ai besoin de vos voix"

Sous les vivats, Mme Le Pen a livré l'un de ses discours de campagne les plus durs, comme pour répondre à sa baisse constante dans les sondages depuis mi-mars: elle est passée de 26% à 23% des intentions de vote en moyenne, et est parfois devancée par M. Macron, qui pourtant subit lui aussi un tassement. "L'important est d'être au second tour", a-t-elle relativisé vendredi sur franceinfo.

Mais le binôme Le Pen - Macron voit revenir dans le rétroviseur MM. Fillon et Mélenchon, ce dernier ayant gagné dans la même période sept points d'intentions de vote.
Désormais dans la marge d'erreur avec ses poursuivants, Mme Le Pen est moins assurée de parvenir au second tour, ce qui constituait l'une des très rares constantes dans les sondages depuis le printemps 2013.
"On le savait que ça serait compliqué" reconnaît un dirigeant FN, qui tempère : "Il y a une nouvelle campagne au second tour".

(Lire aussi : Présidentielle : Hollande en appelle à "l'intelligence des Français")

Pour espérer l'emporter, il faudrait selon lui au premier tour a minima "+Marine+ à 29-30, Macron à 21-22 et Fillon à 20"... Loin du résultat pronostiqué à huit jours de l'échéance.

Certains signes semblent d'ailleurs confirmer que la dynamique Le Pen s'est enrayée: si certaines réunions publiques font le plein, comme mardi à Arcis-sur-Aube, d'autres rassemblent une assistance plus faible ou tiède, comme jeudi à Pageas (Haute-Vienne).
Samedi, le Palais des Congrès de Perpignan, ville qui a pourtant placé le FN à 41% dès le premier tour des régionales 2015, n'était pas plein.

Marine Le Pen, critiquée par MM. Macron et Fillon, a dû se justifier ces derniers jours pour avoir dit le 9 avril que la France n'était "pas responsable" de la rafle du Vel d'Hiv de 1942.

Comme M. Fillon, mais à un degré moindre, les affaires judiciaires continuent de rythmer sa campagne: la justice a demandé la levée de son immunité d'eurodéputée, alors qu'elle est visée par une enquête sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants du Front national au Parlement européen.
L'AFP a révélé vendredi de nouveaux éléments réunis par les enquêteurs et des témoignages semblant accréditer ces soupçons démentis par le parti.

Marine Le Pen doit encore tenir deux réunions publiques majeures, lundi au Zénith de Paris, et mercredi au Dôme à Marseille. "J'ai besoin de vos voix", a-t-elle imploré samedi.


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