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Liban - L’éclairage

Dans la ligne de mire du Hezb, l’alliance Aoun-Geagea

Le gouvernement n'a pu s'entendre hier sur la loi électorale et trancher entre la proportionnelle ou le scrutin mixte. Aussi a-t-il formé un comité présidé par le Premier ministre Saad Hariri, regroupant des représentants des composantes politiques présentes au cabinet. Le rôle de ce comité est de mettre en place sa vision propre de la loi électorale et de clore, ce faisant, le débat avant jeudi, date de la séance parlementaire au cours de laquelle la prorogation du mandat de la Chambre serait annoncée. D'autant que le tandem Courant patriotique libre (CPL)-Forces libanaises (FL) rejette toute prorogation avant un accord sur le fait de savoir lequel de la proportionnelle ou du scrutin mixte sera adopté.

Le courant du Futur n'est plus hostile à la proportionnelle et a abandonné sa réserve selon laquelle ce mode de scrutin ne peut pas être adopté à l'ombre des armes illégales. Le Futur ne serait pas contre le scrutin mixte, soulignent des sources FL, mais en faveur d'une loi qui puisse générer un consensus, et il serait ouvert à toutes les formules, sans quoi il risque d'être taxé de ne pas vouloir d'élections. Or ce courant veut à tout prix des élections pour garantir la stabilité et empêcher la chute de la formule de Taëf, surtout face aux menaces d'un vide parlementaire qui accélérerait la tenue d'une assemblée constituante, c'est-à-dire la fin de Taëf et l'émergence d'une nouvelle formule politique pour le pays fondée au moins sur la répartition par tiers.
Or l'accord entre le Futur et le CPL prévoit l'attachement à la formule de Taëf comme cadre politique. Les partisans de la Constitution issue de Taëf parient sur le discours d'investiture du président Michel Aoun, qui a exprimé son attachement au maintien de cette équation. Mais une source de 8 Mars dissipe tout malentendu : le Hezbollah n'a pas besoin d'aller jusqu'à la constituante dans la mesure où il détient actuellement les clefs du pouvoir au sein de toutes les institutions. Ce qui ne l'empêche pas de s'accrocher à la proportionnelle pour les raisons suivantes, selon les FL : le Hezb voudrait une majorité parlementaire qui lui permettrait de faire face à n'importe quelle offensive le menaçant, qui plus est une majorité transcommunautaire, dépassant la communauté chiite. Il entend ainsi empêcher l'alliance Aoun-Geagea d'avoir une majorité de députés à la Chambre et d'étendre, partant, sa suprématie sur toute la rue chrétienne.

La discussion en Conseil des ministres hier est partie de la détermination du président Aoun à ce que le scrutin ait lieu, mais pas à n'importe quel prix. Le chef de l'État ne veut pas entendre parler de la loi de 1960. Il veut une nouvelle loi, fruit d'un consensus, sans pour autant s'ingérer dans les discussions entre forces politiques pour imposer un nouveau code. Quant au vide parlementaire, il a insisté sur le fait qu'il n'y en aurait pas.
Maintenant que tout le monde est conscient de la prorogation arbitraire du mandat de la Chambre, le mandat Aoun, qui était contre, est contraint désormais d'accepter le report des élections, après avoir assuré l'existence d'un accord sur le cadre de la nouvelle loi. En d'autres termes, une fois que le débat aura été tranché entre la proportionnelle et le scrutin mixte. Des sources proches de la banlieue sud s'attendent à ce que le scrutin saborde l'alliance chrétienne et mette fin à la lune de miel entre FL et CPL, épilogue dont les premiers signes sont apparus samedi avec la brouille qui a ouvert la voie à l'élection de Jad Tabet à la tête de l'ordre des ingénieurs. Le plan ourdi et mis en application depuis l'élection du président Aoun à la présidence de la République pour séparer les deux formations fonctionne ainsi à merveille.

 

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commentaires (4)

A quoi cela sert-il de s'énerver et de rouspéter ? Ce que nous pressentions un certain 31 octobre 2016 est en train de se réaliser: celui qui voulait à n'importe quel prix la Présidence de notre République l'a vendue à ceux qui lui ont fait cette proposition: "nous te donnons ce fauteuil, et tu nous donnes ton pays". Qu'ils soyent tous maudits, Irène Saïd

Irene Said

14 h 28, le 11 avril 2017

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Commentaires (4)

  • A quoi cela sert-il de s'énerver et de rouspéter ? Ce que nous pressentions un certain 31 octobre 2016 est en train de se réaliser: celui qui voulait à n'importe quel prix la Présidence de notre République l'a vendue à ceux qui lui ont fait cette proposition: "nous te donnons ce fauteuil, et tu nous donnes ton pays". Qu'ils soyent tous maudits, Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 28, le 11 avril 2017

  • Il court, il court, le furet ! Rien ne sert au tandem Bassil/Geagea de chercher à éliminer tous leurs concurrents chrétiens par des acrobaties électorales, la vérité n'a rien à voir avec tout cela, la vérité est qu'ils courent inévitablement vers la Constituante et le tripartisme cuisinés à petit feu par le Hezbollah et ses alliés. C'est cela la vérité.

    Un Libanais

    14 h 17, le 11 avril 2017

  • Tous des pourris....On melange les cartes et on recommence....

    Tabet Karim

    09 h 52, le 11 avril 2017

  • F.L. ET C.P.L. NE DEVRONT PAS TOMBER DANS LE PIEGE DE LA DIVISION ET DE LA MAINMISE ! AUCUNE LOI ELECTORALE NE POURRAIT GARANTIR DES ELECTIONS DEMOCRATIQUES A L,OMBRE DES ARMES ILLEGALES... LES 5 MISSIVES AURAIENT DU ETRE ENVOYEES AUX N.U. ET AUX GRANDES PUISSANCES GARANTES ET RESPONSABLES DE LA 1701...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 35, le 11 avril 2017

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