Le gouvernement libanais, dirigé par le Premier ministre Saad Hariri, s'est réuni lundi au palais de Baabda, sous la présidence du président Michel Aoun, pour entamer l'examen des propositions de réforme électorale mises sur la table. Une commission ministérielle, chargée d'élaborer la nouvelle loi électorale, a été formée. Présidée par M. Hariri, elle se réunira dès mardi au Grand Sérail.
Le débat autour de l'adoption d'une nouvelle loi électorale s'inscrit dans la perspective des législatives prévues en principe en juin mais dont le sort est plus que jamais incertain.
"Impardonnable"
Le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement, Melhem Riachi, a appelé ceux qui désirent rejoindre la commission ministérielle à contacter le Premier ministre. Selon la chaîne locale LBCI, la composition de cette commission doit ressembler à celle qui avait été formée pour la rédaction de la déclaration ministérielle. Cette dernière regroupait les principales formations qui composent le gouvernement.
A l'ouverture du Conseil des ministres, le président Aoun et le Premier ministre Hariri avaient déclaré que le gouvernement allait tenir des séances ouvertes consacrées à l'examen des propositions de loi électorale sur la table jusqu'à arriver à un résultat.
M. Aoun a ajouté qu'il n'y aura pas de vide au Parlement. "A ceux qui évoquent la possibilité d'un vide au Parlement, je tiens à les rassurer, nous n'en parlerons pas", a-t-il déclaré. De son côté, Saad Hariri a estimé qu'il serait "impardonnable" qu'une nouvelle loi ne soit pas votée, appelant toutes les parties à consentir des "sacrifices". "Si nous ne réussissons pas à nous accorder sur une nouvelle loi électorale, c'est comme si nous n'avions rien fait", a-t-il ajouté.
Jusqu'à présent, les formations politiques ont échoué à s'accorder sur la réforme électorale. La législation actuelle est fondée sur la majoritaire plurinominale, et elle est officiellement critiquée par la plupart des partis.
(Lire aussi : Objectif : des députés pour la diaspora libanaise !, le bilan de Scarlett HADDAD)
Positions inchangées
Avant le début de la séance gouvernementale, plusieurs ministres libanais avaient exprimé la position des formations que chacun représente.
Ainsi, le ministre de la Santé et vice-président du Conseil des ministres, Ghassan Hasbani, représentant les Forces libanaises au sein du gouvernement, s'est déclaré en faveur du mode de scrutin mixte, alliant majoritaire et proportionnelle, et contre toute prorogation du mandat des députés.
"Notre position sur la proportionnelle est claire", a pour sa part affirmé le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan (Hezbollah), se déclarant cependant ouvert à des discussions "afin d'aboutir à un accord". Le ministre des Déplacés, Talal Arslane, favorable à la proportionnelle intégrale, a déclaré que "le diable se nichera dans les détails". Pour sa part, le ministre d'État aux Affaires du Parlement, Ali Kanso (PSNS), s'est prononcé en faveur de la proportionnelle, "un point, c'est tout".
De son côté, le ministre d'État aux Droits de la femme, Jean Oghassabian (Futur), a indiqué qu'"on ne se dirige pas vers un vote afin de ne pas entrer dans une crise politique".
A noter la position du ministre des Travaux publics, Youssef Fenianos, représentant les Marada, qui a déclaré que le projet de loi mixte sera enterré et que la proportionnelle intégrale sera actée.
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commentaires (5)
En voilà un enterrement de première.
Marionet
00 h 44, le 11 avril 2017